Religions Des prières de rues sont organisées dans la commune depuis l’expulsion, en mars, des fidèles musulmans du local qu’ils occupaient. Au lendemain de l’intervention du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, qui a déclaré qu’ il ne [pouvait] y avoir de prières de rue » à Clichy-la-Garenne, mais que les musulmans de cette ville devaient avoir un lieu de culte décent », la préfecture des Hauts-de-Seine a réuni, jeudi 16 novembre, des représentants de la ville et des représentants de l’Union des associations musulmanes de Clichy UAMC. Dimanche 19 novembre lors de l’émission Questions politiques », le ministre de l’intérieur a réaffirmé que les autorités empêcheraient les prières de rue dans la commune, alors que l’UAMC a l’intention d’en organiser une vendredi prochain en centre-ville. Il a ajouté qu’il fallait que les musulmans puissent avoir un lieu de culte pour pouvoir prier », précisant On fera en sorte que l’on résolve dans les prochaines semaines ce conflit ». Objectif essayer de mettre un terme au conflit qui oppose depuis des mois l’UAMC, qui appelle les fidèles à des prières de rue pour réclamer l’ouverture d’un nouveau lieu de culte, et la mairie, qui souligne l’existence d’une mosquée dans la commune. Ce conflit a pris une dimension nouvelle après la manifestation, très médiatisée, d’une centaine d’élus contre les prières de rue, vendredi 10 novembre. Quelle est l’origine du différend ? Le conflit a débuté avec la fermeture d’une salle de prière de la rue Estienne-d’Orves, où se réunissaient quotidiennement entre 3 000 et 5 000 fidèles », selon l’UAMC. Cette dernière louait les locaux à la mairie depuis 2013, quand le précédent maire, le socialiste Gilles Catoire, les avait transformés en lieu cultuel. Mais le bail précaire signé avec la municipalité expirait en juillet 2016 et Rémi Muzeau, le maire Les Républicains LR, élu en 2015, a décidé de récupérer le local pour en faire une médiathèque. Lire aussi Article réservé à nos abonnés Est-ce que la laïcité est respectée en France ? Je ne crois pas » L’UAMC, qui souhaitait racheter le local, a refusé de quitter les lieux, malgré une décision d’expulsion du tribunal administratif de Cergy-Pontoise d’août 2016, confirmée par le Conseil d’Etat en novembre 2016. La préfecture a ordonné à la police de déloger l’association le 21 mars. Depuis, l’UAMC appelle à des prières de rue, tous les vendredis, devant la mairie de Clichy-la-Garenne, dans une rue importante de la commune. Après plusieurs mois, le conflit juridique a pris une tournure politique. Une centaine d’élus, maires, parlementaires, conseillers municipaux, départementaux et régionaux LR, Union des démocrates et indépendants UDI, MoDem et Front national FN, se sont rassemblés vendredi à Clichy derrière la banderole Stop aux prières de rue illégales ». Des habitants se sont également joints à la manifestation, ainsi que quelques membres du mouvement Forces laïques, qui scandaient Aucun culte, la France est laïque ! » La mairie doit-elle mettre un lieu à disposition ? Le droit n’oblige en rien une collectivité à fournir, de manière permanente, un lieu à une association cultuelle pour qu’elle puisse pratiquer sa religion. L’article 1 de la loi de 1905 stipule que la République garantit le libre exercice des cultes », mais cela ne signifie pas que l’Etat a le devoir de fournir des lieux de prière aux associations cultuelles. Cet acte relève souvent d’une volonté politique. En effet, tous les droits ne sont pas garantis par la puissance publique de la même manière. Elle doit intervenir pour en assurer certains le droit à l’éducation, par exemple, en construisant des écoles et en payant des professeurs, mais elle doit simplement veiller à ce que d’autres ne soient pas entravés la liberté d’aller et venir, ou la liberté d’expression, par exemple. Lire aussi Article réservé à nos abonnés L’espace public doit-il être neutre ? Au nom de la laïcité et au regard de l’interprétation qui est aujourd’hui faite de la loi, le droit au libre exercice des cultes appartient à la deuxième catégorie. L’Etat doit veiller à ne pas réprimer ce droit, mais il n’a pas l’obligation d’interférer – ici, de fournir un lieu pour l’exercice du culte – pour lui permettre d’être effectif. L’association doit acheter ou louer un local, en fonction des disponibilités. Cependant, en vertu d’une décision du Conseil d’Etat de 2015, la justice peut obliger un maire à fournir un local à une association cultuelle pour un événement ponctuel, s’il en existe un de disponible. Dans tous les cas, cette mise à disposition ne peut être gratuite, car elle reviendrait à subventionner un culte ; ce qui est interdit par la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Les prières de rue sont-elles illégales ? Rien, dans la loi, n’interdit à des croyants de prier dans la rue. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen dispose que nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». La préfecture des Hauts-de-Seine a d’ailleurs précisé que l’interdiction réclamée par le maire de la ville se devait d’être strictement nécessaire au maintien de l’ordre public ». Il ne suffit pas qu’il existe … une menace de trouble à l’ordre public susceptible de justifier la mesure de police, il faut que cette mesure soit appropriée, par sa nature et sa gravité, à l’importance de la menace », a-t-elle expliqué. Quelles sont les solutions proposées ? Le maire de la ville a inauguré, en mai 2016, un centre cultuel et culturel rue des Trois-Pavillons, à 1,5 kilomètre du centre-ville de Clichy, vers lequel elle renvoie les fidèles. Lire aussi Article réservé à nos abonnés En France, la logique de la restriction de la liberté religieuse au travail s’est imposée » Ce lieu de 2 000 mètres carrés, mis à disposition sous la forme d’un bail de 99 ans, comporte notamment deux salles de prière qui peuvent chacune accueillir 700 personnes, selon une déclaration de Mohamed Bechari, qui dirige les associations de musulmans de la rue des Trois-Pavillons, au Parisien. La mairie argue également qu’elle a proposé l’installation d’une salle de prière complémentaire sur un terrain municipal, sans recevoir aucune réponse » de l’UAMC. De son côté, l’association estime que la mosquée est trop éloignée du centre-ville et trop exiguë, tout comme le deuxième terrain proposé par la mairie. Elle accuse la municipalité de ne pas lui proposer un terrain adapté avec option d’achat » pour pouvoir établir durablement un lieu de culte dans le centre de Clichy. Eléa Pommiers Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. 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Al’instar des autres musulmans du monde, les fidèles du Burkina Faso ont fêté l’Aïd-el-Kebir ce samedi 9 juillet 2022. A cette occasion, des milliers de fidèles musulmans sePublié le 13/10/2021 1259 franceinfo Article rédigé par Chaque soir, l’Eurozapping fait le tour de l’actualité dans les pays européens. Mardi 12 octobre, il est notamment question d’un rapport parlementaire à charge contre Boris Johnson, sur la gestion du début de la crise sanitaire du Covid-19. En Grande-Bretagne un rapport explosif sur la gestion de la pandémie a été publié. Il y est notamment question des hôpitaux débordés par manque d’anticipation et des milliers de morts qui auraient pu être évités si le gouvernement conservateur avait confiné le pays plus tôt. Le document accuse le gouvernement d’avoir joué la montre. “La mort de ma mère n’est pas un jeu. Je pense qu’elle a perdu la vie à cause des erreurs commises par ce gouvernement”, commente Lindsay Jackson, fille d’une victime du Covid-19. Le rapport lui concède pourtant d’avoir su se rattraper. Une ville, en Allemagne, autorise un appel à la prière musulmane. Dans les rues de Cologne, les fidèles musulmans vont pouvoir entendre cet appel résonner tous les vendredis après-midi. Cette décision de la municipalité est une première en Allemagne. “Les habitants de Cologne prônent la tolérance, explique Henriette Reker, maire de la ville. Ils aiment la tolérance, alors maintenant ils vont la vivre”.
Un engagement en faveur de la liberté religieuse » affirme Henriette Reker, maire sans étiquette de Cologne un million d'habitants en Allemagne. Ce mercredi 6 octobre, la ville a lancé un projet pilote forcément polémique les muezzins qui le demanderont pourront appeler à la prière le vendredi, entre 12 et 15 heures. Une décision qui fait suite à des discussions entre la municipalité et les associations musulmanes ne pourra durer que cinq minutes et le volume maximal sera déterminé selon l'emplacement des lieux de culte. Les voisins seront informés à l'avance et une personne sera désignée par la mosquée pour toute réclamation. Henriette Reker estime que le projet est un signe d'acceptation mutuelle de la religion » et dresse un parallèle avec les Églises chrétiennes dont les cloches sont sonnées pour appeler les fidèles à se recueillir ensemble ».Le projet s'étalera sur deux ans à l'issue desquels une éventuelle prolongation sera décidée. Pour l'Union des affaires turco islamiques Ditib, la mesure est l’expression de l’implantation des musulmans qui vivent depuis des générations en Allemagne ». D'autres villes, comme Munster 300 000 habitants, autorisent déjà les appels à la prière. Depuis l'annonce, le débat fait rage au sein de la classe politique allemande, comme dans la presse. Pas de raison de paniquer »Une partie des médias n'y trouve rien à redire Les musulmans ont également le droit à la liberté de religion » titre le quotidien Tagesspiegel, d'obédience centriste libérale. Dans son édito, le journal estime que l'islam appartient à l'Allemagne » mettant en parallèle l'appel à la prière et les cloches des églises. L'appel à la prière peut d'abord sembler étrange aux non-musulmans, voire menaçant pour certains, et il annonce une réalité [alors]que certains préfèrent fermer les oreilles. C'est déconcertant et dérangeant. C'est comme ça, c'est tout. Pas de raison de paniquer » conclut le Tagesspiegel. Une démarche absolument logique et juste » affirme le pureplayer t-online, plutôt à gauche. L'auteure considère que l'autorisation donnée par la ville de Cologne ne devrait pas poser de problème, au même titre que les cloches de la cathédrale [qui] n'ont pas encore donné lieu à une discussion controversée entre les non-croyants et les personnes d'autres confessions ». Selon elle, la cathédrale de Cologne n'en pâtira pas » et restera l’emblème de la ville ». Probablement du goût d'Erdogan »Le son de cloche, justement, est tout autre aux yeux de plusieurs médias. Dans un article daté du 12 octobre, le quotidien Das Bild, le plus vendu en Allemagne, estime que la ville ne rend pas service aux musulmans modérés … elle ne fait que renforcer les islamistes ». Pour le journal, les musulmans modérés n'ont pas besoin de l'appel du muezzin. Ils savent eux-mêmes quand prier ». Les associations et organisations qui veulent l'appel à la prière en Allemagne ne sont pas préoccupées par la libre pratique de la religion, mais par la visibilité et la domination de leur idéologie islamiste ». Toujours dans le Bild, un autre article rappelle que la plus grande mosquée de la ville est sous le contrôle de l'autocrate turc Erdogan ». Le Ditib mène de manière offensive la propagande d'Erdogan à Cologne. »À LIRE AUSSI L’ingérence turque dans le champ religieux en FranceDans la même veine, le journal munichois, plutôt conservateur, Merkurvoit une fausse tolérance pour l'intolérance ». L'appel à la prière commence par Je témoigne qu'il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah ». Une revendication de supériorité et de pouvoir » différente de la sonnerie des cloches chrétiennes ». Le quotidien dénonce la décision qui serait probablement du goût du dirigeant turc Erdogan, qui a un jour appelé les minarets "nos baïonnettes" ».À LIRE AUSSI Polémique autour d'une mosquée à Strasbourg "La maire a sans doute péché par naïveté"
La ville de Cologne a annoncé que l’appel à la prière des musulmans serait désormais autorisé le vendredi, dans le cadre d’un projet qui devrait durer deux ans, mené en concertation avec les mosquées et les quartiers concernés. Les fidèles pourront être appelés à la prière pendant cinq minutes, entre midi et 15 heures. REPORTAGE Le projet, mené à titre expérimental, devrait durer deux ans. En Allemagne, la ville de Cologne a décidé d’autoriser l’appel à la prière des musulmans tous les vendredis depuis les différentes mosquées de la ville. Une initiative strictement encadrée et menée en concertation étroite avec les quartiers concernés, et qui semble pour l’instant plutôt bien acceptée par les habitants. Concrètement, les muezzins pourront appeler leurs fidèles pendant cinq minutes, entre midi et 15 heures le vendredi. Le voisinage devra en être informé en amont par courrier ou avec un affichage. Chaque mosquée devra aussi désigner un interlocuteur qui devra faire le lien avec les habitants du quartier et régler les litiges éventuels liés au volume sonore, au rayon d’écoute de ses appels à la prière ou tout autre dérangement. Plusieurs villes autorisent déjà l’appel à la prière Des ajustements sont donc à prévoir au cours des deux prochaines années, comme cela a été le cas dans la trentaine de communes allemandes qui autorisent déjà les appels à la prière Dortmund, Brême ou encore Dürren, qui a commencé dans les années 80, et où la mosquée diffuse ses messages trois fois par jour. Le Tribunal constitutionnel allemand a déjà statué sur la question et il a autorisé de façon générale les appels à la prière sur l’ensemble du territoire. Là où l’expérience de Cologne est spécifique, c’est que les autorités de la ville ont réussi à imposer la nomination d’un interlocuteur dans les mosquées. C’est une petite brèche dans le système très opaque mis en place par la Turquie et qui contrôle l’essentiel de l’islam en Allemagne. Entendre les cloches sonner, c’est la même chose » Dans les faits, le chant du muezzin ne résonnera pas tout de suite dans la ville de Cologne. Chaque mosquée va d’abord devoir demander une autorisation à la mairie et pour l’instant, seules trois sur 35 se sont manifestées. Mais dans le quartier de la Grande mosquée, le projet ne pose globalement pas de problème aux habitants, pourtant plutôt habitués aux cloches de l’église. Je suis pour la liberté des religions… Entendre les cloches sonner. Pour moi, c’est la même chose que d’entendre le muezzin chanter », assure une habitante. A certaines conditions quand même… J’aimerais bien que ce ne soit pas trop fort et en allemand », dit un autre. Pour Moustapha, imam de la Grande mosquée, il n’y a pas de quoi créer une polémique. Les gens ici sont très ouverts. Porter notre voix à l’extérieur, on accueille ça avec beaucoup de joie », confie-t-il. Europe1Commel'ont souligné certains posteurs, dans ce lieu du prière du Tampon, il n'y a pas d'appel à la prière par haut-parleur. Donc, il n'y a pas de gêne. Par contre le bruit des voitures, c