LesCaractĂšres Par Jean de LA BRUYÈRE. ƒuvre du domaine public. Date de publication sur Atramenta : 10 mars 2011 Ă  13h29. DerniĂšre modification : 7 dĂ©cembre 2018 Ă  8h40. Vous ĂȘtes en mode "plein Ă©cran". Lire en mode normal (façon ereader) De l’épargne sordide. Cette espĂšce d’avarice est dans les hommes une passion de vouloir mĂ©nager les plus petites

DescripciĂłn editorial Des analyses claires, concises et accessibles destinĂ©es aux Ă©lĂšves pour leur fournir l'essentiel sur l'Ɠuvre et le parcours associĂ© pour le Bac de français 1reLes CaractĂšres... Ă  la loupeSous forme de fiches en couleurs, ils proposent - RepĂšres sur l'auteur et le contexte historique de l'Ɠuvre- RĂ©sumĂ©s de textes et des repĂšres dans l'Ɠuvre- ThĂšmes expliquĂ©s et commentaires linĂ©aires- Le parcours associĂ© explicitĂ©- Astuces pour comprendre et rĂ©viser vite et efficacement- Exemples de dissertations corrigĂ©es et expliquĂ©es pas Ă  pas- Explications de texte complĂ©mentaires et guide pour l'entretien Ă  l'oral- Citations incontournables Ă  retenir et quiz de rĂ©vision Otros clientes tambiĂ©n compraron

Voiciune fiche de lecture complĂšte sur les livres V Ă  X des CaractĂšres de La BruyĂšre.Au programme de la vidĂ©o :- Une prĂ©sentation de l’Ɠuvre et de son conte

Jurisprudence2020/2021Aucun2020/2021Aucun2018/2019AucunPrĂ©paration d'examens2022/2023100% 12021/202250% 22021/2022Aucun2022/2023Aucun2022/2023Aucun2021/2022Aucun2020/2021Aucun2020/2021AucunFiches de lecture2021/2022AucunExercices2022/2023100% 12022/2023Aucun2022/2023Aucun2022/2023Aucun2022/2023Aucun2022/2023Aucun2022/2023Aucun2022/2023Aucun2021/2022Aucun2020/2021AucunRĂ©sumĂ©s2021/202275% 42022/2023Aucun2021/2022Aucun2021/2022Aucun2021/2022Aucun2020/2021Aucun2019/2020AucunAutre2021/2022100% 12021/2022AucunCours associĂ©s Lesseuls attraits de Giton sont le produit de sa richesse. Il se croit donc, grĂące Ă  celle-ci, au dessus de toutes rĂšgles sociĂ©tales ou de tout autre homme. Enfin, c’est un personnage insolent, indiscret, Ă©gocentrique et vaniteux. 3) Argus a le teint hĂąlĂ©, le visage creux, l’oeil instable et la dĂ©marche fĂ©brile, lente; il a les 1 Sujet. RĂ©daction Remarques importantes 1. PrĂ©senter sur la copie, en premier lieu, le rĂ©sumĂ© de texte, et en second lieu, la dissertation. 2. Il est tenu compte, dans la notation, de la prĂ©sentation, de la correction de la forme syntaxe, orthographe, de la nettetĂ© de l’expression et de la clartĂ© de la composition. 3. L’épreuve de RĂ©daction comporte obligatoirement formant deux parties indissociable un rĂ©sumĂ© et une dissertation. Ils comptent chacun pour moitiĂ© dans la notation. I RĂ©sumĂ© de texte RĂ©sumer en 200 mots le texte suivant. Un Ă©cart de 10% en plus ou en moins sera acceptĂ©. Indiquer par une barre bien nette chaque cinquantaine de mots, puis, Ă  la fin du rĂ©sumĂ©, le total exact. Petits hommes, hauts de six pieds, tout au plus de sept, qui vous enfermez aux foires comme gĂ©ants et comme des piĂšces rares dont il faut acheter la vue, dĂšs que vous allez jusques Ă  huit pieds ; qui vous donnez sans pudeur de la hautesse et de l’éminence, qui est tout ce que l’on pourrait accorder Ă  ces montagnes voisines du ciel et qui voient les nuages se former au-dessous d’elles ; espĂšce d’animaux glorieux et superbes, qui mĂ©prisez toute autre espĂšce, qui ne faites pas mĂȘme comparaison avec l’élĂ©phant et la baleine ; approchez, hommes, rĂ©pondez un peu Ă  DĂ©mocrite. Ne dites-vous pas en commun proverbe des loups ravissants, des lions furieux, malicieux comme un singe ? Et vous autres, qui ĂȘtes-vous ? J’entends corner sans cesse Ă  mes oreilles L’homme est un animal raisonnable. Qui vous a passĂ© cette dĂ©finition ? sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous l’ĂȘtes accordĂ©e Ă  vous-mĂȘmes ? C’est dĂ©jĂ  une chose plaisante que vous donniez aux animaux, vos confrĂšres, ce qu’il y a de pire, pour prendre pour vous ce qu’il y a de meilleur. Laissez-les un peu se dĂ©finir eux-mĂȘmes, et vous verrez comme ils s’oublieront et comme vous serez traitĂ©s. Je ne parle point, ĂŽ hommes, de vos lĂ©gĂšretĂ©s, de vos folies et de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement leur petit train, et qui suivent sans varier l’instinct de leur nature ; mais Ă©coutez-moi un moment. Vous dites d’un tiercelet de faucon qui est fort lĂ©ger, et qui fait une belle descente sur la perdrix VoilĂ  un bon oiseau » ; et d’un lĂ©vrier qui prend un liĂšvre corps Ă  corps C’est un bon lĂ©vrier. » Je consens aussi que vous disiez d’un homme qui court le sanglier, qui le met aux abois, qui l’atteint et qui le perce VoilĂ  un brave homme. » Mais si vous voyez deux chiens qui s’aboient, qui s’affrontent, qui se mordent et se dĂ©chirent, vous dites VoilĂ  de sots animaux » ; et vous prenez un bĂąton pour les sĂ©parer. Que si l’on vous disait que tous les chats d’un grand pays se sont assemblĂ©s par milliers dans une plaine, et qu’aprĂšs avoir miaulĂ© tout leur soĂ»l, ils se sont jetĂ©s avec fureur les uns sur les autres, et ont jouĂ© ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mĂȘlĂ©e il est demeurĂ© de part et d’autre neuf Ă  dix mille chats sur la place, qui ont infectĂ© l’air Ă  dix lieues de lĂ  par leur puanteur, ne diriez-vous pas VoilĂ  le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouĂŻ parler ? » Et si les loups en faisaient de mĂȘme Quels hurlements ! quelle boucherie ! » Et si les uns ou les autres vous disaient qu’ils aiment la gloire, concluriez-vous de ce discours qu’ils la mettent Ă  se trouver Ă  ce beau rendez-vous, Ă  dĂ©truire ainsi et Ă  anĂ©antir leur propre espĂšce ? ou aprĂšs l’avoir conclu, ne ririez-vous pas de tout votre cƓur de l’ingĂ©nuitĂ© de ces pauvres bĂȘtes ? Vous avez dĂ©jĂ , en animaux raisonnables, et pour vous, distinguer de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles, imaginĂ© les lances, les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et Ă  mon grĂ© fort judicieusement ; car avec vos seules mains que vous pouviez-vous vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous Ă©gratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tĂȘte ? au lieu que vous voilĂ  munis d’instruments commodes, qui vous servent Ă  vous faire rĂ©ciproquement de larges plaies d’oĂč peut couler votre sang jusqu’à la derniĂšre goutte, sans que vous puissiez craindre d’en Ă©chapper. Mais comme vous devenez d’annĂ©e Ă  autre plus raisonnables, vous avez bien enchĂ©ri sur cette vieille maniĂšre de vous exterminer vous avez de petits globes qui vous tuent tout d’un coup, s’ils peuvent seulement vous atteindre Ă  la tĂȘte ou Ă  la poitrine ; vous en avez d’autres, plus pesants et plus massifs, qui vous coupent en deux parts ou qui vous Ă©ventrent, sans compter ceux qui tombant sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier Ă  la cave, en enlĂšvent les voĂ»tes, et font sauter en l’air, avec vos maisons, vos femmes qui sont en couche, l’enfant et la nourrice et c’est lĂ  encore oĂč gĂźt la gloire ; elle aime le remue-mĂ©nage, et elle est personne d’un grand fracas. Vous avez d’ailleurs des armes dĂ©fensives, et dans les bonnes rĂšgles vous devez en guerre ĂȘtre habillĂ©s de fer 
. Feignez un homme de la taille du mont Athos, pourquoi non ? une Ăąme serait-elle embarrassĂ©e d’animer un tel corps ? elle en serait plus au large si cet homme avait la vue assez subtile pour vous dĂ©couvrir quelque part sur la terre avec vos armes offensives et dĂ©fensives, que croyez-vous qu’il penserait de petits marmousets ainsi Ă©quipĂ©s, et de ce que vous appelez guerre, cavalerie, infanterie, un mĂ©morable siĂšge, une fameuse journĂ©e ? N’entendrai-je donc plus bourdonner d’autre chose parmi vous ? le monde ne se divise-t-il plus qu’en rĂ©giments et en compagnies ? tout est-il devenu bataillon ou escadron ? Il a pris une ville, il en a pris une seconde, puis une troisiĂšme ; il a gagnĂ© une bataille, deux batailles ; il chasse l’ennemi, il vainc sur mer, il vainc sur terre est-ce de quelqu’un de vous autres, est-ce d’un gĂ©ant, d’un Athos, que vous parlez ? Vous avez surtout un homme pĂąle et livide qui n’a pas sur soi dix onces de chair, et que l’on croirait jeter Ă  terre du moindre souffle. Il fait nĂ©anmoins plus de bruit que quatre autres, et met tout en combustion il vient de pĂȘcher en eau troublĂ© une Ăźle tout entiĂšre ; ailleurs Ă  la vĂ©ritĂ©, il est battu et poursuivi, mais il se sauve par les marais, et ne veut Ă©couter ni paix ni trĂȘve. Il a montrĂ© de bonne heure ce qu’il savait faire il a mordu le sein de sa nourrice ; elle en est morte, la pauvre femme je m’entends, il suffit. En un mot il Ă©tait nĂ© sujet, et il ne l’est plus ; au contraire il est le maĂźtre, et ceux qu’il a domptĂ©s et mis sous le joug vont Ă  la charrue et labourent de bon courage ils semblent mĂȘme apprĂ©hender, les bonnes gens, de pouvoir se dĂ©lier un jour et de devenir libres, car ils ont Ă©tendu la courroie et allongĂ© le fouet de celui qui les fait marcher ; ils n’oublient rien pour accroĂźtre leur servitude ; ils lui font passer l’eau pour se faire d’autres vassaux et s’acquĂ©rir de nouveaux domaines il s’agit, il est vrai, de prendre son pĂšre et sa mĂšre par les Ă©paules et de les jeter hors de leur maison ; et ils l’aident dans une si honnĂȘte entreprise. Les gens de delĂ  l’eau et ceux d’en deçà se cotisent et mettent chacun du leur pour se le rendre Ă  eux tous de jour en jour plus redoutable les Pictes et les Saxons imposent silence aux Bataves, et ceux-ci aux Pictes et aux Saxons ; tous se peuvent vanter d’ĂȘtre ses humbles esclaves, et autant qu’ils le souhaitent. Mais qu’entends-je de certains personnages qui ont des couronnes, je ne dis des comtes ou des marquis, dont la terre fourmille, mais des princes et des souverains ? ils viennent trouver cet homme dĂšs qu’il a sifflĂ©, ils se dĂ©couvrent dĂšs son antichambre, et ils ne parlent que quand on les interroge. Sont-ce lĂ  ces mĂȘmes princes si pointilleux, si formalistes sur leurs rangs et sur leurs prĂ©sĂ©ances, et qui consument pour les rĂ©gler les mois entiers dans une diĂšte ? Que fera ce nouvel archonte pour payer une si aveugle soumission, et pour rĂ©pondre Ă  une si haute idĂ©e qu’on a de lui ? S’il se livre une bataille, il doit la gagner, et en personne ; si l’ennemi fait un siĂšge, il doit le lui faire lever, et avec honte, Ă  moins que tout l’ocĂ©an ne soit entre lui et l’ennemi il ne saurait moins faire en faveur de ses courtisans. CĂ©sar lui-mĂȘme ne doit-il pas venir en grossir le nombre ? il en attend du moins d’importants services ; car ou l’archonte Ă©chouera avec ses alliĂ©s, ce qui est plus difficile qu’impossible Ă  concevoir, ou s’il rĂ©ussit et que rien ne lui rĂ©siste, le voilĂ  tout portĂ©, avec ses alliĂ©s jaloux de la religion et de la puissance de CĂ©sar, pour fondre sur lui, pour lui enlever l’aigle, et le rĂ©duire, lui et son hĂ©ritier, Ă  la fasce d’argent et aux pays hĂ©rĂ©ditaires. Enfin c’en est fait, ils se sont tous livrĂ©s Ă  lui volontairement, Ă  celui peut-ĂȘtre de qui ils devaient se dĂ©fier davantage. La BruyĂšre, Les caractĂšres, Des jugements. II Dissertation Votre devoir devra obligatoirement confronter les trois Ɠuvres au programme et y renvoyer avec prĂ©cision. Il ne faudra en aucun cas juxtaposer trois monographies, chacune consacrĂ©e Ă  un auteur. Votre copie ne pourra pas excĂ©der 1200 mots. Un dĂ©compte exact n’est pas exigĂ©, mais tout abus sera sanctionnĂ©. La guerre remet-elle en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable comme le soutient La BruyĂšre ? 2 Analyse du texte et remarques. Le texte commence par une Ă©nonciation qui montre une adresse aux hommes. Il ne fallait pas immĂ©diatement conclure que le sujet de l’énonciation Ă©tait l’ auteur ». Celui qui s’adresse aux hommes commence par ridiculiser la petitesse des hommes qui les amĂšnent Ă  montrer les plus grands d’entre eux alors que les montagnes sont bien plus hautes. Il ajoute que les hommes se louent exagĂ©rĂ©ment et mĂ©prisent les autres espĂšces, y compris les plus grandes, avant d’indiquer qu’il est DĂ©mocrite ~460-~370 av. C’est donc un philosophe de l’AntiquitĂ© grecque, un sage qui fustige les ridicules des hommes du haut de sa sagesse. DĂ©mocrite donc expose les façons de parler des hommes qui attribuent diffĂ©rentes qualitĂ©s aux animaux en s’attribuant Ă  eux-mĂȘmes la qualitĂ© de raisonnable. C’est la dĂ©finition traditionnelle qui vient d’Aristote. Dans La politique I, 2, 1253a, que l’homme soit un zoon logon ekon Î¶ÎżÎœ Î»ÎłÎżÎœ áŒ”Ï‡ÎżÎœ, un animal ayant la raison ou le discours ou la parole selon la traduction de logos, sert Ă  montrer que c’est ce qui fait de l’homme un zoon politikon Î¶ÎżÎœ Ï€ÎżÎ»ÎčÎčÎșΜ, un animal politique ». Animal doit ĂȘtre pris au sens purement biologique des ĂȘtres vivants douĂ©s de sensations et de mouvement diffĂ©rents des plantes. Raisonnable » est alors la diffĂ©rence spĂ©cifique qui fait l’homme, par diffĂ©rence avec les autres espĂšces animales. Il s’agit bien d’une diffĂ©rence de nature pour Aristote dans la mesure oĂč l’ñme raisonnable que l’homme partage avec les Dieux ou Dieu, n’appartient absolument pas aux autres ĂȘtres vivants, aux autres animaux. On peut dire que La BruyĂšre fait critiquer cette dĂ©finition par le sage DĂ©mocrite. D’abord, les hommes se la sont donnĂ©e puisque la question de l’origine est purement ironique. Ce qu’il critique est que les hommes sont juges et partis. On trouve chez Platon un argument similaire dans Le Politique oĂč le philosophe critique la sĂ©paration entre l’homme et les animaux effectuĂ©e par l’homme lui-mĂȘme, tout comme il critique la sĂ©paration des Grecs et des Barbares que font les Grecs en tant que la sĂ©paration serait autre s’il s’agissait d’une autre espĂšce ou d’un autre peuple. Si les animaux se dĂ©finissaient fait dire Ă  DĂ©mocrite La BruyĂšre, l’homme se verrait autrement. Il fait Ă©numĂ©rer au sage tout ce qui est contraire Ă  la raison et qui met l’homme en dessous d’animaux peu valorisĂ©s comme la taupe et la tortue qui suivent leur instinct, c’est-Ă -dire se conforme Ă  la nature. Implicitement, l’idĂ©e est que la vertu est de suivre la nature une thĂ©matique plutĂŽt stoĂŻcienne. Il propose l’argument principal. Lorsqu’un animal en attaque un d’une autre espĂšce, voire un chasseur qui attrape un animal autre que l’homme, ils sont louĂ©s. Par contre des animaux de la mĂȘme espĂšce qui s’affrontent sont critiquĂ©s par les hommes. La BruyĂšre propose alors une sorte d’apologue qui prĂ©sentent d’abord des chats s’affrontant par milliers et mourant de mĂȘme ainsi que des loups. Il s’agit donc de mettre en scĂšne la guerre et en la faisant faire imaginairement par des animaux, d’en montrer le ridicule achevĂ©. Il apostrophe les hommes pour leur faire dire qu’une telle destruction de l’espĂšce les ferait blĂąmer par le rire de tels animaux. Il peut alors montrer que la situation est pire chez l’homme qui a inventĂ© d’abord des armes par lesquelles il peut facilement tuer son prochain ce qui serait impossible Ă  mains nues. Il conclut ironiquement que la progression du caractĂšre raisonnable de l’homme se montre dans l’invention des armes Ă  feu qu’il prĂ©sente avec une sorte d’humour noir qui montre toutes les horreurs de la guerre. Il propose un second apologue, celui d’un homme qui aurait la taille d’une montagne et qui regarderait les conflits entre les hommes. Il n’y verrait que petitesse. C’est Ă  la premiĂšre personne que DĂ©mocrite se plaint que tout dans les discours de l’homme sur lui-mĂȘme se rĂ©duise Ă  la guerre. Il dĂ©crit de façon Ă©nigmatique un homme politique d’abord sujet puis chef, parfois vainqueur, parfois vaincu, devenu un maĂźtre qui domine des hommes qui par leur soumission accroissent son pouvoir et commettent des immoralitĂ©s. Il indique l’opposition des anglais pictes et saxons avec les hollandais. Il Ă©nonce la soumission gĂ©nĂ©rale, notamment des princes et autres nobles. DĂ©mocrite parlant, il use d’un terme grec, celui d’archonte qui dĂ©signait une des plus hautes magistratures dans la citĂ© athĂ©nienne. MĂȘme l’empereur = CĂ©sar lui est soumis. La BruyĂšre conclut Ă  une servitude volontaire – ses expressions font penser au cĂ©lĂšbre ouvrage de La BoĂ©tie publiĂ© par son ami Montaigne Discours sur la servitude volontaire. On estime qu’il dĂ©crit Guillaume III d’Orange 1650-1702, stathouder des Provinces Unis en 1672 puis roi d’Angleterre en 1689. 3 Proposition de rĂ©sumĂ©. Hommes, nains comparĂ©s aux hauts sommets, que vous vous enorgueillissez ! Écoutez DĂ©mocrite. Vous louez certains animaux mais pĂ©rorez vous seuls ĂȘtes raisonnables. Sont-ce les autres animaux qui vous dĂ©finissent ainsi ? S’ils se dĂ©finissaient eux-mĂȘmes, quelle figure serait la vĂŽtre ! Écartons vos ridicules qui vous placent sous les [50] plus modestes animaux qui suivent la nature. Vous louez les animaux combattant ceux des autres espĂšces et les chasseurs. Vous blĂąmez les combats des animaux d’une mĂȘme espĂšce. Que diriez-vous de myriades de chats qui s’égorgeraient ? Ni verriez-vous pas une Ɠuvre diabolique. Votre raison inventa des [100] armes pour mieux vous dĂ©chirez. Elle s’augmenta en fabriquant des boules qui vous dĂ©coupent avec femmes et enfants. Imaginez un gĂ©ant haut comme une montagne qui vous contemplerait. Vos combats seraient des bruits d’insectes, vos discours sur la guerre propos insignifiants. Et ce petit homme, parti de rien, [150] souverain commandant ceux qui accroissent son pouvoir en lui obĂ©issant, qui fait se dĂ©chirer des peuples, devant qui les rois mĂȘmes s’agenouillent ! Ce magistrat nouveau paye l’obĂ©issance par des victoires. L’empereur en personne l’honore. S’il n’échoue pas, il attaquera sa puissance. Finalement, tous s’ [200] y soumettent volontairement. 203 mots 4 Dissertation. Lorsqu’en 1758 dans ses Systema Naturae, LinnĂ© 1707-1778 en vient Ă  classer l’homme dans l’espĂšce homo sapiens », il reprend la vieille idĂ©e traditionnelle qui voit en l’homme un vivant dont la capacitĂ© Ă  penser, voire Ă  bien penser, est fondamentale. Et pourtant, dans le mĂȘme temps, les guerres qui ravagent l’Europe et que Voltaire dĂ©crit ironiquement dans son Candide publiĂ© en 1759 donne une tout autre image de l’homme. On conçoit alors que La BruyĂšre en moraliste remette en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable au vu du phĂ©nomĂšne de la guerre. En effet, elle paraĂźt absurde tant du point de vue thĂ©orique que pratique. Pourquoi les hommes s’affrontent-ils et surtout se font gloire de se massacrer ? Reste que la raison est en l’homme ce qui lui permet de se reprĂ©senter les choses en vĂ©ritĂ©. Elle peut ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs ou aux passions. Mais elle peut aussi errer, se tromper. Les animaux, soumis Ă  leur instinct, n’ont pas Ă  chercher comment agir. De sorte que c’est bien plutĂŽt parce qu’il est raisonnable que l’homme semble capable de faire la guerre. DĂšs lors, la guerre n’a-t-elle pas justement pour source ce caractĂšre fondamental de l’homme d’ĂȘtre, en tant qu’ĂȘtre raisonnable un ĂȘtre capable de dĂ©raisonner ou bien montre-t-elle que la raison est inessentielle en l’homme ou bien la guerre n’est-elle pas une solution prĂ©conisĂ©e par la raison ? En nous appuyant sur un roman d’Henri Barbusse, Le Feu journal d’une escouade, le De la guerre de Clausewitz, plus prĂ©cisĂ©ment le livre I De la nature de la guerre et une tragĂ©die d’Eschyle, Les Perses, nous verrons que la guerre montre que l’homme ne peut se comprendre seulement comme animal raisonnable et que pourtant l’homme use bien de sa raison pour faire la guerre mĂȘme si elle est soumise Ă  son dĂ©sir, mais que la guerre montre en derniĂšre analyse que l’homme est bien raisonnable en faisant la guerre en tant qu’elle est un rĂšglement politique des conflits. Dire de l’homme qu’il est un animal raisonnable, c’est dire qu’il est un vivant qui appartient au rĂšgne animal et qu’en outre, c’est la possession de la raison qui le caractĂ©rise. Or, par raison, on entend la facultĂ© qui permet de connaĂźtre le vrai et surtout de connaĂźtre le bien et de le mettre en Ɠuvre. Or, la guerre est toujours un mal – Ă©ventuellement un moindre mal mais un mal quand mĂȘme. Il n’en reste pas moins vrai que les conditions d’existence des hommes de l’escouade dans la boue des tranchĂ©es, les odeurs d’excrĂ©ments, l’ignorance des mouvements de troupe sont proprement inhumaines. Il en va de mĂȘme dans la retraite des Perses qui se noient lorsque le fleuve gelĂ© se brise comme le rapporte le messager Clausewitz pour sa part note que la guerre exclut toute philanthropie I, 3, Ce qui montre que la guerre rĂ©fute la thĂšse traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable, ce sont ses motifs. L’ombre du roi Darios dĂ©nonce l’hybris des Perses et de son fils 821. Les soldats dans Barbusse dĂ©noncent la folie de la guerre. Le narrateur, avant l’assaut, note C’est en pleine conscience, comme en pleine force et en pleine santĂ©, qu’ils se massent lĂ , pour se jeter une fois de plus dans cette espĂšce de rĂŽle de fou imposĂ© Ă  tout homme par la folie du genre humain. » XX Le feu, Il y a bien une opposition entre ĂȘtre raisonnable et la folie que reprĂ©sente la guerre. Clausewitz, mĂȘme s’il propose une thĂ©orie de la guerre, montre qu’elle repose sur l’ignorance, le hasard I, 20, les frictions chapitre 7 qui rendent toute prĂ©vision impossible bref, la raison ne peut guĂšre s’y dĂ©ployer. De ce point de vue Ă©galement, la guerre paraĂźt tout Ă  fait contraire Ă  la raison. Cependant, il reste Ă  se demander comme cette folie peut frapper de temps en temps l’homme. Car, ne faut-il pas que quelque chose le meuve qui le conduise Ă  braver ce qu’on nomme l’instinct de conservation ? Qu’est-ce alors qui domine en l’homme ? On peut faire l’hypothĂšse que c’est le dĂ©sir qui domine en l’homme s’il est vrai que le dĂ©sir nous conduit au-delĂ  du besoin, dans une quĂȘte dont l’objet reste indĂ©terminĂ©. Et la guerre manifeste justement selon l’interprĂ©tation que propose de Clausewitz RenĂ© Girard. Ce qui le montre, c’est son concept abstrait ou absolu de guerre qu’il prĂ©sente au dĂ©but du chapitre I. Elle implique une montĂ©e aux extrĂȘmes qui relĂšgue la raison Ă  l’arriĂšre plan. La violence de chacun des adversaires commandĂ©e par celle de l’autre, la volontĂ© de chacun de soumettre la volontĂ© de l’autre, l’accroissement des moyens mis en Ɠuvre en fonction de la mise en Ɠuvre des moyens de l’autre, sont les trois interactions qui dominent la raison. On le voit dans la tragĂ©die d’Eschyle oĂč la violence dĂ©ployĂ©e par les AthĂ©niens qui tuent les marins survivants perses comme des thons » avec les dĂ©bris des rames est Ă  la mesure de la violence des Perses qui s’apprĂȘtaient Ă  dĂ©truire AthĂšnes comme ils l’avaient fait de l’antique Milet. De mĂȘme, Blaire, devenu cuisinier, imite Martin CĂ©sar, le cuisinier de NapolĂ©on. Il doit donc trouver des allumettes. Lorsqu’avec ses compagnons, Poupardin, PĂ©pin et Volpatte, ils se perdent et trouvent un allemand, ils le tuent en se jetant sur lui comme des fous » sans se concerter XVIII Les allumettes. Dire que l’homme est un animal raisonnable signifie simplement qu’il est capable de calculer comment arriver Ă  ses fins. Mais ses fins elles-mĂȘmes ne proviennent pas de la raison. On le voit dans la question des armes. Lors du bombardement, les soldats français vantent leurs canons qu’ils considĂšrent supĂ©rieurs Ă  ceux des allemands, notamment le fameux 75 qu’ils opposent aux shrapnells de 77 allemands XIX Bombardement, On le voit encore dans la mise au service de la guerre de la raison instrumentale comme la nomme Habermas nĂ© en 1929 dans La technique et la science comme idĂ©ologie » 1968. C’est en effet grĂące Ă  une ruse que les Grecs ont gagnĂ© la bataille de Salamine selon le rĂ©cit du messager Ă  la Reine. Un Grec et sq. – plutĂŽt un esclave perse de ThĂ©mistocle si on en croit HĂ©rodote ~484-420 av. Histoires VIII, 75, et Plutarque ~45-120, Vie de ThĂ©mistocle 12 – aurait annoncĂ© que la flotte grecque allait fuir. Elle rĂ©ussit ainsi Ă  attirer la flotte perse dans un espace oĂč sa supĂ©rioritĂ© numĂ©rique ne sert Ă  rien. Lorsqu’il Ă©numĂšre les qualitĂ©s du gĂ©nie martial, Clausewitz n’omet pas l’entendement. Car mĂȘme si le gĂ©nĂ©ral ne peut calculer, il lui faut rĂ©flĂ©chir et disposer de ses moyens au mieux en fonction du contexte. Clausewitz note que l’usage de la violence n’exclut en rien l’utilisation de l’intelligence chapitre I, 3, bien au contraire, c’est elle qui va permettre d’accroĂźtre la violence. NĂ©anmoins, non seulement on ne peut rĂ©duire la raison Ă  son rĂŽle instrumentale, c’est-Ă -dire qu’elle a aussi un rĂŽle pratique, c’est-Ă -dire d’évaluation des fins, mais en outre on peut penser qu’elle joue un rĂŽle dans le dĂ©clenchement de la guerre ou dans sa fin tout au moins provisoire qu’on nomme paix. DĂšs lors, n’est-ce pas au contraire parce qu’il est un animal raisonnable que l’homme fait la guerre ? En effet, la raison, lorsqu’elle doit Ɠuvrer pour le bien public, peut parfois conseiller la guerre. Lorsque les AthĂ©niens s’élancent contre les Perses Ă  Salamine, le messager rapporte le chant qui est le leur Allez, fils des Grecs ! dĂ©livrez / votre patrie, dĂ©livrez vos fils et vos femmes, / les autels des dieux de vos pĂšres, les tombeaux / de vos aĂŻeux ! c’est pour eux tous qu’il faut se battre ! ». Quel Ă©tait leur choix ? Soit se soumettre aux Perses, soit combattre. Il est clair que la guerre Ă©tait la voix de la raison dans la mesure oĂč elle Ă©tait la solution pour la prĂ©servation de la libertĂ© des citoyens. Quant aux Perses, malgrĂ© la critique qu’Eschyle fait de XerxĂšs par l’intermĂ©diaire de l’ombre de son pĂšre et dĂ©funt roi Darios et sq., il poursuit l’Ɠuvre de son pĂšre et en combattant en GrĂšce, il empĂȘche les Grecs de venir combattre en Perse – ce que finira par faire Alexandre le Grand. C’est pour cela que Clausewitz a raison, quel que soit le statut qu’on accorde Ă  l’idĂ©e de guerre absolue qui trouve une certaine rĂ©alitĂ© dans la guerre d’extermination, de considĂ©rer que la guerre a un sens fondamentalement politique cf. chapitre I, 24. Ce qui le montre c’est que la fin de la guerre est la paix cf. I, 13, c’est-Ă -dire la cessation au moins provisoire des hostilitĂ©s, ce qui prĂ©suppose que la raison des hommes les amĂšne Ă  arrĂȘter la guerre lorsqu’ils estiment que leurs objectifs sont atteints. Il faut alors une Ă©valuation de la raison. De mĂȘme, dans le roman de Barbusse, la rationalitĂ© de la guerre malgrĂ© sa folie, se lit dans l’espoir d’une humanitĂ© enfin rĂ©conciliĂ©e. C’est ce qu’un soldat anonyme exprime Si la guerre actuelle a fait avancer le progrĂšs d’un pas, ses malheurs et ses tueries compteront pour peu. » XXIV L’aube, C’est que la raison ne consiste pas simplement Ă  dĂ©finir le bien. L’opposition du rationnel ou de la raison instrumentale comme calcul des moyens et du raisonnable comme dĂ©termination des fins ne peut mettre de cĂŽtĂ© la question des consĂ©quences de nos actions. Lorsque donc un diffĂ©rend est irrĂ©ductible, la raison, loin d’interdire la guerre, la prescrit. La citĂ© athĂ©nienne Ă©tant sous le coup d’une menace mortelle, l’empire perse quant Ă  lui Ă©tait fondĂ© sur le principe d’une conquĂȘte sans fin. Finalement, c’est bien l’analyse des consĂ©quences et non simplement des fins qui fait que la raison ordonne la guerre. Chacun des États choisit raisonnablement la guerre en visant un accord des fins et des moyens. On peut faire la mĂȘme analyse du point de vue de Barbusse. D’un cĂŽtĂ©, l’empire allemand, le militarisme de Guillaume, d’un autre la rĂ©sistance française, le souci de la libertĂ©. L’opposition entre la France et l’Allemagne, du cĂŽtĂ© français, s’est aussi jouĂ© comme une rĂ©pĂ©tition des guerres mĂ©diques comme en tĂ©moigne le succĂšs Ă  la fin du XIX° et au dĂ©but du XX° de la tragĂ©die d’Eschyle cf. Christophe Corbier La Grande Guerre MĂ©dique essai d'une Ă©tude de rĂ©ception des Perses d’Eschyle dans la France de la TroisiĂšme RĂ©publique, Revue de littĂ©rature comparĂ©e, 2004/3, n° 311. Qui dit conflit politique, dit guerre possible, soutient Clausewitz. S’il faut Ă©carter toute considĂ©ration morale, ce n’est pas pour dĂ©fendre une quelconque apologie de la violence comme le fera Ernst JĂŒnger 1895-1998 dans La guerre comme expĂ©rience intĂ©rieure 1922, c’est plutĂŽt pour que le sentimentalisme moral ne se retourne pas comme soi. Comprendre la guerre dans sa nĂ©cessitĂ© rationnelle dans certaines circonstances, c’est faire comme le caporal Bertrand dans Le Feu qui justifie son engagement par la nĂ©cessitĂ© de dĂ©fendre la patrie II Dans la terre, Nous nous Ă©tions demandĂ© si la guerre remettait en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable. On a vu qu’elle comportait un Ă©lĂ©ment d’irrationalitĂ©, voire que la raison paraissait y ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs de l’homme. Il n’en reste pas moins vrai que dans la mise en Ɠuvre des moyens et surtout dans sa fin politique, la guerre n’est pas Ă©trangĂšre Ă  la raison et ne remet pas en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme.

AccueilDissertation Le Classicisme. Sujet: On parle d’« Ăąge classique », d’« Ă©crivains classiques d’« Ɠuvre classique ». On vous demande d’analyser, d’aprĂšs ce que vous savez de la littĂ©rature française, l’idĂ©e de Classicisme et d’en dĂ©gager les caractĂšres essentiels. LES GRANDES LIGNES DU PLAN. PLAN DÉTAILLÉ.

En 1665 paraissent les Maximes de La Rochefoucauld et, en 1670, les PensĂ©es de Pascal. C'est dans cette veine de rĂ©flexions brĂšves, variĂ©es et souvent satiriques que s'inscrit La BruyĂšre lorsqu'il entreprend le projet des CaractĂšres, cette mĂȘme annĂ©e 1670 si l'on en croit le tĂ©moignage de l'avocat Brillon, son contemporain. La rĂ©daction et la publication des CaractĂšres s'Ă©chelonnent jusqu'en 1696, avec, entre 1688 et 1696, date de la mort de La BruyĂšre, neuf Ă©ditions successives. C'est dire que Les CaractĂšres est la grande Ɠuvre de La BruyĂšre, qu'il n'a cessĂ©, jour aprĂšs jour, de complĂ©ter, d'augmenter, de rectifier. Au cƓur des seize livres qui composent Les CaractĂšres, les livres v Ă  x offrent une peinture colorĂ©e de la vie en sociĂ©tĂ© Ă  la ville et Ă  la L'Ɠil du moraliste des portraits sans concessionUne galerie de portraits individuelsLes CaractĂšres peuvent tout d'abord ĂȘtre perçus comme une sĂ©rie de portraits individuels, peints d'aprĂšs nature » prĂ©face. Tout comme dans l'Ɠuvre originelle dont s'inspire La BruyĂšre, Les CaractĂšres de l'auteur grec ThĂ©ophraste, ces portraits individuels peuvent reprĂ©senter des types » comme le flatteur, l'impertinent, le courtisan, etc. C'est par exemple le cas du portrait d'Arrias remarque 9, livre v, homme universel », ou de ThĂ©ramĂšne remarque 14, livre vii, l'Ă©pouseur ».Mais le portrait individuel peut aussi ĂȘtre un portrait Ă  clef » qui, pour dĂ©crire un type, partira d'un modĂšle reconnu de tous comme ThĂ©obalde remarque 66, livre v, qui dĂ©signerait le poĂšte Isaac de Benserade, incarnant le type de l'auteur Ă  la portrait d'ensemble de la sociĂ©tĂ© du xviie siĂšcleÀ travers ces portraits, mais aussi grĂące aux autres sortes de remarques », selon le terme employĂ© par La BruyĂšre pour qualifier son texte prĂ©face, c'est un portrait d'ensemble de la sociĂ©tĂ© du xviie siĂšcle que brosse l'auteur, mĂ©nageant contrastes, parallĂšles et gradations. Ainsi croque-t-il les partisans » dans le livre vi Des biens de fortune », les courtisans » dans le livre viii De la cour », les grands », princes et autres gens de haute naissance dans le livre ix Des grands ». Aux contrastes sociaux s'ajoutent et se mĂȘlent des contrastes gĂ©ographiques, comme ceux entre la ville et la campagne ou entre la ville et la BruyĂšre immortalise Ă  la fois les Ă©volutions de son siĂšcle, comme l'ascension des gens fortunĂ©s au dĂ©triment de la noblesse livre vi, et des traits caractĂ©ristiques de son Ă©poque, qu'il s'agisse de modes comme les bains des quais Saint-Bernard remarque 2, livre vii, de coutumes comme celle des jeunes mariĂ©es recevant leurs visiteurs sur leur lit durant les trois premiers jours de leur mariage remarque 19, livre vii ou d'habitus comme la versatilitĂ© de la louange et du blĂąme remarque 32, livre viii. La BruyĂšre fixe ainsi des traits pour mieux les inflĂ©chir. II. Un livre pour instruire et corrigerLa mise en scĂšne de la dualitĂ© des apparencesLa BruyĂšre exprime clairement son projet d'Ă©criture dans la prĂ©face de son livre [le public] peut regarder avec loisir ce portrait que j'ai fait de lui d'aprĂšs nature, et s'il se connaĂźt quelques-uns des dĂ©fauts que je touche, s'en corriger » ; on ne doit parler, on ne doit Ă©crire que pour l'instruction ». Aussi l'auteur signale-t-il la dualitĂ© des apparences pour mieux faire comprendre Ă  son lecteur ce qui se joue en coulisses. L'image rĂ©pandue du theatrum mundi le théùtre du monde » revient en effet Ă  plusieurs reprises, comme avec la remarque 25 du livre vi sur les cuisines. Mais la dualitĂ© des apparences peut Ă©galement ĂȘtre Ă©pinglĂ©e Ă  travers un caractĂšre, comme celui de ThĂ©odote, comĂ©dien-nĂ© remarque 61, livre viii, ou Ă  travers un discours dont La BruyĂšre explicite avec humour les sous-entendus, comme s'il traduisait une langue Ă©trangĂšre remarque 37, livre ix. En dĂ©nonçant mensonge et hypocrisie, La BruyĂšre entend amener son lecteur Ă  un plus haut degrĂ© de prĂ©sence du jeL'instruction que La BruyĂšre souhaite dispenser Ă  son lecteur se lit aussi dans la manifestation constante au fil des pages d'un je. Sa prĂ©sence peut surprendre dans un livre oĂč l'expression de remarques » gĂ©nĂ©rales tendrait Ă  effacer ou tout du moins Ă  minorer l'expression d'une subjectivitĂ©. Mais la prĂ©sence de ce je joue en rĂ©alitĂ© un rĂŽle primordial dans le dessein d'instruction affichĂ© par La BruyĂšre, en faisant partager au lecteur la singularitĂ© d'une expĂ©rience, c'est-Ă -dire en lĂ©gitimant le gĂ©nĂ©ral par le particulier. Autrement dit encore, la prĂ©sence du je lĂ©gitime l'emploi du on, comme dans l'enchaĂźnement des remarques 49 et 50 du livre v la remarque 49 fait le rĂ©cit Ă  la premiĂšre personne du singulier de la dĂ©couverte d'une petite ville » tandis que la remarque 50, par l'emploi du on et de tournures indĂ©finies, fixe les traits caractĂ©ristiques des petites villes ». Mais outre l'emploi du je et du on, on trouve aussi souvent celui du vous dans Les CaractĂšres — lĂ  encore, non sans De l'art de manier la langue dĂ©monstration et traitĂ© implicite ?VariĂ©tĂ© et variation le choix d'une esthĂ©tique proche de la conversationLa variĂ©tĂ© et l'art de la variation dĂ©ployĂ©s dans Les CaractĂšres ont souvent retenu l'attention des critiques littĂ©raires, qui ont mis en avant les contrastes marquĂ©s entre les diffĂ©rentes remarques » qui composent cette Ɠuvre, allant de la simple pointe » exprimĂ©e en une ou deux lignes au portrait dĂ©veloppĂ© sur plusieurs pages. Sans doute faut-il voir dans la variation des formes d'expression et la variĂ©tĂ© des sujets traitĂ©s un choix esthĂ©tique qui rapproche Les CaractĂšres d'une conversation mondaine. La BruyĂšre s'ingĂ©nie en effet Ă  ne pas lasser son lecteur, qu'il implique directement, presque comme un interlocuteur. De fait, le dire semble bien souvent le modĂšle de l'Ă©crire, comme le donne Ă  penser la remarque 78 du livre v Il me semble que l'on dit les choses encore plus finement qu'on ne peut les Ă©crire. »Le langage au cƓur des rĂ©flexionsLe langage apparaĂźt ainsi au cƓur des rĂ©flexions formulĂ©es dans Les CaractĂšres, Ă  la fois comme maniĂšre — façon d'Ă©crire — et comme matiĂšre — sujet traitĂ©. Un livre entier, le livre v, De la sociĂ©tĂ© et de la conversation », est consacrĂ© Ă  l'analyse du langage et de ses emplois. Mais les rĂ©flexions sur le langage essaiment aussi dans les autres livres qui composent Les CaractĂšres, comme dans l'exemple dĂ©jĂ  citĂ© du discours Ă  double entente de la remarque 37 du livre ix consacrĂ© aux grands », ou comme au livre viii consacrĂ© Ă  la cour », oĂč les remarques 79 Ă  82 traitent respectivement des paroles qui ne s'effacent pas, des bons mots, des phrases toutes faites et des cinq ou six termes de lexique spĂ©cialisĂ© par lesquels on se fait passer pour un spĂ©cialiste de l'art. Les CaractĂšres rappellent ainsi toute l'importance de savoir manier et dĂ©crypter les mots dans une sociĂ©tĂ© oĂč ils Ă©taient souvent dĂ©cochĂ©s comme des pour la dissertation les enjeux du parcours– Ridicule de Patrice Leconte, 1996 Dans ce monde c'est-Ă -dire Ă  la cour, un vice n'est rien mais un ridicule tue. » Sous Louis xvi, au xviiie siĂšcle, un jeune baron arrive Ă  la cour dans le but de demander Ă  l'État d'assĂ©cher les marais de sa rĂ©gion, qui provoquent de nombreuses maladies parmi les paysans. On le remarque rapidement pour ses traits d'esprit et la qualitĂ© de ses reparties redoutĂ© et protĂ©gĂ© par les uns, il devient l'ennemi d'un certain nombre de courtisans bien dĂ©cidĂ©s Ă  le faire Ă©chouer dans son irrĂ©sistible ascension
MĂȘme s'il se situe un siĂšcle aprĂšs la pĂ©riode Ă©voquĂ©e par La BruyĂšre dans ses CaractĂšres, le film restitue parfaitement l'atmosphĂšre de la cour et la comĂ©die sociale mise en place par les courtisans. Chacun cherche Ă  se faire bien voir et Ă  approcher le roi, et l'unique moyen pour y parvenir consiste Ă  se faire remarquer. Le rĂšgne des apparences est Ă  son comble, et les traits d'esprit, s'ils sont vifs, cruels et immĂ©diats, assurent un succĂšs Ă  leur auteur. Le rĂ©cit joue bien sur les deux temps de cette initiation au monde par le jeune baron d'abord enthousiaste, il se prĂȘte au jeu et se dĂ©couvre un talent que tous admirent, avant que les masques tombent et que plusieurs des personnalitĂ©s influentes ne s' Leconte use des mĂȘmes ressorts que La BruyĂšre pour faire le portrait de cette sociĂ©tĂ© des Ă©lites la forme est sĂ©duisante, le rythme soutenu et les dialogues ciselĂ©s, habiles moyens de sĂ©duction pour nous conduire vers un fond bien plus acide et pessimiste. La cruautĂ© l'emporte sur l'esprit, le jeu sur le dĂ©bat, et les questions essentielles — Ă  savoir le bien du peuple, motif de la venue du baron — sont totalement lĂ  qu'intervient la diffĂ©rence majeure avec l'Ɠuvre de l'auteur classique par l'Ă©pilogue, le film Ă©voque la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et la destinĂ©e du marquis de Bellegarde, rĂ©fugiĂ© en Angleterre. La cour, sans le savoir, vivait ses derniers instants, et son indiffĂ©rence Ă  l'Ă©gard de ce qui se passe dans le pays a eu raison d'elle. Les jeux, les banquets, les concerts et les raffinements prennent une tournure d'autant plus vaine.– La Grande Belleza de Paolo Sorrentino, 2013Rome, en 2013. Jep Gambardella est un critique d'art qui a eu son heure de gloire plusieurs dĂ©cennies plus tĂŽt par la publication d'un livre ; il se contente depuis de se laisser vivre dans les soirĂ©es mondaines et parmi les Ă©lites de l'art contemporain. Le film suit ses soirĂ©es dans les lieux les plus prestigieux de la capitale italienne, et caricature autant les artistes que ceux qui assurent par le traitement mĂ©diatique leur prolongement de la satire proposĂ©e par Boileau sur son Ă©poque, celle de Sorrentino montre que si les temps changent, les individus restent les mĂȘmes. Les Ă©lites s'enferment dans des jeux de rĂŽle, au sein d'une fĂȘte permanente qui trompe leur ennui et un langage recherchĂ© qui ne masque que du vide. La beautĂ© plastique, trĂšs travaillĂ©e, permet un voyage Ă  travers les diffĂ©rentes architectures, des ruines antiques aux boĂźtes de nuit, faisant le portrait d'une ville minĂ©rale, superbement Ă©clairĂ©e et fascinante. Mais le style que choisit Sorrentino est aussi trĂšs proche du langage publicitaire et du clip, autre façon de mettre en lumiĂšre les clichĂ©s et la construction d'une beautĂ© faite pour sous la surface, les questions essentielles ne cessent de bouillonner. Les diffĂ©rentes Ɠuvres proposĂ©es par les artistes rĂ©vĂšlent, en plus d'un Ă©gocentrisme absolu, de profondes angoisses, notamment sur la fuite du temps et la modification du corps sous le poids de l'Ăąge. Le protagoniste lui-mĂȘme a bien conscience de n'ĂȘtre que l'ombre de lui-mĂȘme, et tĂ©moigne avec mĂ©lancolie des dĂ©cennies perdues Ă  tenter d'oublier l'inĂ©luctable. On pourra rapprocher ce film d'un autre grand titre du cinĂ©ma italien sorti en 1959 La Dolce Vita de Federico Fellini. Dans ce film qui fit scandale en son temps, le personnage de Marcello Mastroianni, un journaliste de la presse people, passe de fĂȘtes en fĂȘtes et de femmes en femmes sans jamais obtenir satisfaction. Ses nuits blanches sont surtout une fuite face Ă  sa mĂ©lancolie, et certaines sĂ©quences du rĂ©cit le confronteront directement Ă  la le montrait dĂ©jĂ  La BruyĂšre, la comĂ©die sociale est avant tout un masque pour se dĂ©tourner du tragique Corpus la comĂ©die socialeMettre en scĂšne le théùtre du monde »Parce qu'il est un art d'imitation, de reprĂ©sentation et d'illusion, le théùtre est sans doute le genre littĂ©raire le plus apte Ă  dĂ©noncer la dualitĂ© des apparences, le change que se donnent les uns et les autres sur la scĂšne de MoliĂšre s'affirme par exemple comme une satire en rĂšgle de l'hypocrisie qui rĂšgne en sociĂ©tĂ©, critiquant les comportements affectĂ©s des uns dans Les PrĂ©cieuses ridicules 1659, les prĂ©cautions inutiles et Ă©goĂŻstes prises par d'autres pour Ă©viter le ridicule du cocuage dans L'École des femmes 1662, la manipulation de familles entiĂšres par des imposteurs dans Tartuffe 1669 ou encore les prĂ©tentions risibles des bourgeois dans Le Bourgeois gentilhomme 1670. Le théùtre de MoliĂšre, par le dĂ©tour du rire, Ă©tale ainsi au grand jour les mensonges dont sont tissĂ©es les relations sociales, rĂ©vĂ©lant l'envers du théùtre de Marivaux, quant Ă  lui, s'amuse Ă  inverser et Ă  renverser les rĂŽles, mettant en lumiĂšre le double jeu des personnages, leur propension Ă  l'intrigue et Ă  la duplicitĂ©, ce qui permet aussi de reprĂ©senter les inĂ©galitĂ©s sociales sur lesquelles est fondĂ©e la sociĂ©tĂ© d'Ancien RĂ©gime. Ainsi les maĂźtres se dĂ©guisent-ils en domestiques dans Le Jeu de l'amour et du hasard 1730 ou bien deviennent-ils, contre leur grĂ© cette fois, valets dans L'Île des esclaves 1725. Dans Le Prince travesti 1724, c'est un roi qui se fait passer pour un aventurier, tandis que dans La Fausse Suivante 1724, c'est une demoiselle qui prend les habits d'un chevalier. Dans les Ɠuvres de Marivaux, les personnages prĂȘchent donc le faux pour savoir le vrai, amenant les spectateurs Ă  prendre conscience de certaines rĂ©alitĂ©s et de certaines vĂ©ritĂ©s qui tout Ă  coup leur sautent aux dĂ©placement du regardLa dĂ©nonciation des travers de la sociĂ©tĂ© française peut aussi s'effectuer par un dĂ©placement du regard il suffit pour cela de rendre les personnages Ă©trangers » aux ses Fables, publiĂ©es entre 1668 et 1694, La Fontaine reconstitue tout le microcosme de la sociĂ©tĂ© française du xviie siĂšcle, Ă©pinglant les dĂ©fauts de celles et ceux qui la composent en les reprĂ©sentant sous les traits d'animaux. La distance suscitĂ©e par cette animalisation entre les personnages et les modĂšles dont ils sont inspirĂ©s offre Ă  La Fontaine une plus grande libertĂ© de sur le mĂȘme principe de mise Ă  distance des personnages que reposent les Lettres persanes 1721 de Montesquieu dans ce roman Ă©pistolaire, les protagonistes sont deux Persans qui visitent la France et s'Ă©tonnent » de leur dĂ©couverte de ce pays. GrĂące au regard Ă©tranger de ces deux personnages, Montesquieu peut se livrer Ă  une vĂ©ritable vivisection satirique de la sociĂ©tĂ© française de son pour l'oral Ă©largissements culturels– La VĂ©ritĂ© de Henri-Georges Clouzot, 1960Dominique Marceau Brigitte Bardot est accusĂ©e d'avoir tuĂ© son ancien amant, Gilbert. Elle comparaĂźt donc en cour d'assises, oĂč toute son histoire est racontĂ©e sous forme de flash-back. Dominique est venue Ă  Paris dans l'appartement de sa sƓur Annie, une violoniste fiancĂ©e Ă  un jeune chef d'orchestre, Gilbert. AprĂšs avoir sĂ©duit celui-ci, elle entame une relation toxique avec lui, qui se finira par un crime passionnel. La cour juge avec sĂ©vĂ©ritĂ© son instabilitĂ© et le fait qu'elle ait collectionnĂ© les amants dans une vie de bohĂšme, bien loin des codes en en 1960 et inspirĂ© d'une histoire vraie, celle de Pauline Dubuisson sur laquelle Philippe Jaeneda a Ă©crit un ouvrage biographique important en 2015, La Petite Femelle, le film Ă©voque le choc des gĂ©nĂ©rations. La jeune blonde flamboyante vit une sexualitĂ© sans entraves et frĂ©quente des milieux populaires avant de faire irruption dans la vie rangĂ©e d'un bourgeois bien dĂ©cidĂ© Ă  faire carriĂšre dans le monde de la musique. C'est ce que la cour ne semble pas lui pardonner. La maniĂšre dont on prĂ©sente sa vie est dĂ©jĂ  en soit un jugement, car la prĂ©venue a refusĂ© de jouer la comĂ©die sociale en vigueur bien plus qu'un procĂšs pour meurtre, c'est la condamnation d'une attitude et d'une forme de libertĂ©. On retrouvera d'ailleurs cette problĂ©matique cruciale — une cour d'assises qui tend Ă  maintenir Ă  tout prix l'ordre Ă©tabli en condamnant ceux qui s'Ă©cartent de la norme — dans L'Étranger d'Albert Camus 1942, qui peut aussi ĂȘtre rattachĂ© Ă  cette thĂ©matique de la comĂ©die question du regard d'une gĂ©nĂ©ration d'aĂźnĂ©s sur la jeunesse qu'elle ne comprend pas Ă  travers un procĂšs est reprise et rĂ©actualisĂ©e dans un film plus rĂ©cent et tout Ă  fait passionnant La Fille au bracelet de StĂ©phane Demoustier 2019.La dimension comique est en outre largement exploitĂ©e dans la reprĂ©sentation satirique que Clouzot propose de la justice. C'est une salle de théùtre, dans laquelle le public vient se dĂ©lecter des scandales du moment, et rĂ©agit par le rire ou la dĂ©sapprobation bruyante Ă  ce qui peut se dire dans le prĂ©toire. Les avocats, quant Ă  eux, sont de grands comĂ©diens, n'hĂ©sitant pas Ă  recourir Ă  toutes les techniques dramaturgiques monologues, tirades, envolĂ©es lyriques, traits d'esprit pour dĂ©fendre ou accuser. Mais on prend soin de montrer Ă  quel point les rĂŽles sont interchangeables, et qu'une fois l'affaire close, on passera Ă  une autre dans ce monde trĂšs codifiĂ© et figĂ©, la comĂ©die dĂ©vore les individus et n'accorde aucune place aux sentiments.– My Fair Lady de George Cukor, 1964Londres, au dĂ©but du xxe siĂšcle. Higgins, un professeur, Ă  la suite d'une altercation dans la rue avec une fleuriste nommĂ©e Eliza Doolittle, se moque de son langage et de son accent des rues. Elle le met au dĂ©fi de lui apprendre Ă  parler comme la noblesse, ce qu'il accepte. Durant six mois, elle va suivre d'intenses leçons de diction et de savoir-vivre, avant d'ĂȘtre introduite dans le grand monde pour vĂ©rifier si elle peut y faire d'une comĂ©die musicale, le film est une illustration flamboyante d'une des sous-branches de la comĂ©die les Ă©motions y sont exacerbĂ©es et les passages chantĂ©s ou dansĂ©s procĂšdent comme des hyperboles festives de toutes les thĂ©matiques que le rĂ©cit explore. C'est avant tout un rĂ©cit initiatique, dans lequel la jeune fille apprend la codification assez artificielle d'un monde auquel elle n'appartient pas. Par le biais du langage ici, l'anglais, les personnages font un constat sans appel sur les distinctions sociales et les prĂ©jugĂ©s en vigueur dans l'Angleterre victorienne. TraitĂ©e sur un mode rĂ©solument comique, la satire joue sur les caricatures et rejoint en cela les portraits que peut faire La BruyĂšre dans son Ɠuvre le professeur pĂ©dant, la jeune insolente, l'amoureux naĂŻf ou l'Ă©lite question sociale est au cƓur mĂȘme du rĂ©cit l'Ă©ducation de la jeune fille vise Ă  la faire intĂ©grer la classe supĂ©rieure, ce qui est au dĂ©but perçu comme une quĂȘte respectable. Mais on comprend assez rapidement que la distinction entre les rustres populaires comme la figure du pĂšre du pĂšre d'Eliza et l'Ă©lite raffinĂ©e n'est pas aussi binaire. Le trĂšs important travail sur les costumes et les dĂ©cors met en valeur le culte de l'apparence et une vision de l'aristocratie qui semble s'ĂȘtre figĂ©e dans un dĂ©filĂ© de mode oĂč les silhouettes deviennent presque des d'Eliza marque ainsi une sorte de retour Ă  la vie, et l'amour pour son Pygmalion fait bouger les lignes, sociales comme Ă©motionnelles. La comĂ©die musicale met en mĂ©lodie les caractĂ©ristiques de chaque classe et propose une intrigue qui leur permet de se rejoindre Ă  l' rĂ©fĂ©rences sur la comĂ©die sociale– La RĂšgle du jeu de Jean Renoir, 1939Dans une demeure de campagne, l'aristocratie et la bourgeoise se cĂŽtoient Ă  l'occasion d'une partie de chasse. Les domestiques auront aussi leurs propres intrigues, dans une satire fĂ©roce et comique des diffĂ©rentes classes sociales.– L'Homme de la rue de Frank Capra, 1941Une journaliste licenciĂ©e invente l'interview sensationnelle d'un anonyme vivant dans la pauvretĂ© et menaçant de se suicider le soir de NoĂ«l. Son article reçoit un franc succĂšs et elle engage un homme de la rue pour jouer ce personnage inventĂ© de toutes piĂšces
– La Favorite de YĂłrgos LĂĄnthimos, 2018Dans l'Angleterre du xviiie siĂšcle, Ă  la cour de la reine Anne, les luttes d'influence vont bon train entre les proches de la monarque. Trahison, manipulation et chantage affectif sont au menu d'une comĂ©die fĂ©roce sur les courtisans. Desanalyses claires, concises et accessibles destinĂ©es aux Ă©lĂšves pour leur fournir l'essentiel sur l'Ɠuvre et le parcours associĂ© pour le Bac de français 1re. Les CaractĂšres Ă  la loupe. Sous forme de fiches en couleurs, ils proposent : - RepĂšres sur l'auteur et le contexte historique de l'Ɠuvre.
Les caractĂšres Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c'est un homme universel, et il se donne pour tel il aime mieux mentir que de se taire ou de paraitre ignorer quelque chose. On parle Ă  table d'un grand d'une cour du Nord il prend la parole, et l'ĂŽte Ă  ceux qui allaient dire ce qu'ils savent ; il s'oriente dans cette rĂ©gion lointaine comme s'il en Ă©tait originaire ; il discourt des moeurs de cette cour, des femmes du pays de ses lois et de ses coutumes ; il rĂ©cite des historiettes qui y sont arrivĂ©es ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'Ă  Ă©clater. Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur "Je n'avance rien, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache original je l'ai pris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu Ă  Paris depuis quelques jours, que je connais familiĂšrement, que j'ai fort interrogĂ©, et qui ne m'a cachĂ© aucune circonstance." Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencĂ©e, lorsque que l'un des conviĂ©s lui dit "C'est Sethon Ă  qui vous parlez, lui mĂȘme, et qui arrive fraichement de son ambassade." La BruyĂšre

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Commentaire LittĂ©raire La BruyĂšre, Les CaractĂšres, De la sociĂ©tĂ© », 9 1688 Au XVIIĂšme siĂšcle, La BruyĂšre choisit de se livrer Ă  une observation critique de la sociĂ©tĂ© de son Ă©poque. Les CaractĂšres dressent ainsi un inventaire satirique des portraits de la Cour. Le portait d’Arrias est extrait du livre V oĂč l’auteur montre que la maitrise du langage est essentielle pour paraĂźtre distinguĂ© socialement. Arrias est ici l’homme universel, celui qui fait semblant de tout connaĂźtre. Ainsi, nous assistons Ă  sa chute dans le monde de la Cour. Comment La BruyĂšre compose t-il le portrait d’Arrias et en quoi ce texte est-il burlesque ? Nous proposons, pour commencer, d’analyser le portrait du personnage en lui-mĂȘme, puis d’étudier l’homme universel dans une situation concrĂšte et enfin d’examiner la portĂ©e comique du texte. Dans ce texte, La BruyĂšre nous fait le portrait d’un homme universel de maniĂšre trĂšs agencĂ©. D’abord, la composition du portrait suit un ordre logique correspondant Ă  celui du théùtre. En effet, l’auteur prĂ©sente tout d’abord le personnage comme pour une scĂšne d’exposition au théùtre, ainsi, il utilise l’usage du prĂ©sentatif c’est un homme universel ». Il introduit le personnage de la premiĂšre ligne jusqu’à la ligne 3. Puis vient ensuite la situation dans laquelle le personnage est insĂ©rĂ©, comme l’intrigue au théùtre. PrĂ©senter le personnage lors d’un dĂźner au milieu de la noblesse, nous permet ainsi d’observer les caractĂ©ristiques du personnage. Enfin, La BruyĂšre nous fait part du dĂ©nouement de la ligne 8 Ă  la ligne 16, Ă  travers lequel on assiste Ă  l’échec de l’homme universel. Ainsi, la composition du portrait nous ramĂšne Ă  l’enchaĂźnement du théùtre. Pour montrer la composition du texte, La BruyĂšre a utilisĂ© plusieurs temps verbaux. On note tout d’abord que le prĂ©sent de l’indicatif est le temps utilisĂ© sur presque tout le texte. Il est employĂ© sous la forme d’une vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale pour dĂ©terminer ce qu’est un homme universel. Par exemple Il aime mieux mentir que de se taire » Ă  la ligne 2, est un jugement que tout un chacun semble pouvoir vĂ©rifier. Ensuite, l’auteur emploie une succession de verbes tels que je l’ai appris », je connais », j’ai interrogĂ© ». Il s’agit d’un mĂ©lange de l’imparfait de l’indicatif et du passĂ© composĂ© lorsqu’Arrias se justifie, pour montrer la fiabilitĂ© de ses sources. Plus loin dans le texte, La BruyĂšre utilise l’imparfait de l’indicatif qui nous sert Ă  diffĂ©rencier le dĂ©nouement du reste du texte et indirectement, faire une morale. Ainsi, La BruyĂšre avait une façon bien particuliĂšre d’expliciter le caractĂšre de l’homme universel. L’auteur nous dĂ©crit les caractĂ©ristiques de l’homme universel puis nous le montre dans une situation concrĂšte pour que nous puissions vĂ©rifier ses dires. Le portrait d’Arrias a pour but de critiquer l’homme universel. La BruyĂšre l’évoque comme quelqu’un qui a tout lu, tout vu et qui fait semblant de tout connaĂźtre. Arrias va jusqu’à mentir pour que son image Ă  la Cour reste celle de l’homme qui sait tout. L’assonance de la ligne 2 c’est un homme universel et il se donne pour tel » est lĂ  pour porter l’attention sur le thĂšme du portrait. Pour l’homme universel, tout est dans le langage. On le voit essentiellement avec le champ lexical de la parole raconter », discourir », rĂ©citer ». De plus, toute sa vie tourne autour de lui-mĂȘme. On le note par l’omniprĂ©sence du il », Ă©noncĂ© par treize fois dans le texte. La BruyĂšre nous fait ainsi une critique de l’homme universel puis vise Ă  nous montrer ce qu’il est dans la sociĂ©tĂ©. MalgrĂ© le caractĂšre du personnage, l’homme universel est insĂ©rĂ© de façon permanente dans la sociĂ©tĂ©. Dans le texte, La BruyĂšre parle d’Arrias comme un homme qui est souvent Ă  la table d’un grand ». Il se donne donc une grande importance et une belle place dans la sociĂ©tĂ© qu’il ne veut certainement pas perdre. C’est pour cela qu’il paraĂźt expĂ©rimentĂ©. La redondance Il aime mieux mentir que de se taire ou de paraĂźtre ignorer quelque chose » Ă  la ligne 2, nous permet de qualifier l’homme universel de beau parleur. L’auteur utilise aussi une asyndĂšte en supprimant tous les mots de liaison il prend la parole ; il s’oriente ; il discourt ». La BruyĂšre, une fois de plus, cherche Ă  critiquer la situation pour que nous puissions bien cerner les caractĂ©ristiques du personnage et ses aboutissements. L’auteur a Ă©crit le portrait de l’homme universel de maniĂšre comique pour que nous puissions nous mĂȘme nous amuser Ă  observer et juger. Tout d’abord La BruyĂšre critique la sociĂ©tĂ© de son Ă©poque sous un registre burlesque. On le voit par la rĂ©pĂ©tition de mĂ©tonymies pour parler de la Cour. Ainsi, une cour du Nord » devint une rĂ©gion lointaine » puis est qualifiĂ© de pays ». Il s’agit aussi d’une gradation en crescendo qu’utilise La BruyĂšre pour se moquer de la Cour qui voudrait paraĂźtre grande. Dans le texte, on peut noter le langage soutenu avec le vouvoiement qui rappelle le domaine de la noblesse. L’auteur cherche Ă  critiquer aussi cette sociĂ©tĂ© qui accepte un tel personnage. Il reproche ainsi Ă  la Cour de ne pas toujours se rendre compte des personnalitĂ©s qui sont Ă  leur table. Dans le texte, Arrias Ă©voque le nom d’un ambassadeur sans le connaĂźtre. C’est comme cela qu’il se fait piĂ©ger par son propre jeu. L’auteur reprĂ©sente aussi la sociĂ©tĂ© de l’époque comme une Cour ou seules les mƓurs, les femmes, les lois et les coutumes sont importantes. Les dĂ©fauts de la Cour provoquent ainsi l’amusement du lecteur par le registre employĂ© par La BruyĂšre. Enfin, le renversement de situation que provoque l’écrivain conduit Ă  une chute burlesque. Le texte a Ă©tĂ© Ă©crit en vue de montrer le ridicule de l’homme universel, pris au piĂšge par son propre jeu. La BruyĂšre utilise le discours indirect pour rapporter les propos d’Arrias et de Sethon afin de mettre en Ă©vidence la fin du portrait. L’argumentation d’Arrias de la ligne 11 Ă  la ligne 14 et la mĂ©taphore [il] prend feu au contraire contre l’interrupteur » met en avant la tĂ©nacitĂ© de l’homme universel qui va toujours jusqu’au bout avec plus de conviction. La chute du texte amĂšne aussi le lecteur Ă  sourire car la rĂ©vĂ©lation de Sethon qui est Ă  la table montre qu’une certaine justice est faite. La BruyĂšre a voulu montrer que des propos non fondĂ©s ne peuvent pas rester impunis. La vie d’Arrias changera certainement aprĂšs ce mensonge dĂ©masquĂ©. C’était peut-ĂȘtre son dernier dĂźner Ă  la cour du Nord. Ainsi, le burlesque de ce portrait rend le texte plaisant Ă  lire. GrĂące Ă  l’étude du portrait d’Arrias, nous avons montrĂ© l’intĂ©rĂȘt du texte qui suit une logique théùtrale. Il s’agit du personnage de l’homme universel, un homme qui fait semblant de tout savoir. Dans ce texte, La BruyĂšre a Ă©galement voulu critiquer la sociĂ©tĂ© et ses personnalitĂ©s. Le renversement de situation Ă  la fin nous permet d’en dĂ©duire une morale sur les mensonges. Ce texte correspond ainsi Ă  la grande rĂšgle du classicisme ; Plaire et Instruire. En effet, le portrait d’Arrias est plaisant Ă  lire et il nous apprend qu’il ne faut pas mentir sous prĂ©texte de se mettre en valeur. Ce texte fait Ă©galement songer Ă  une fable de La Fontaine, Le BĂ»cheron et Mercure, oĂč les bĂ»cherons cherchent Ă  tromper les Dieux mais n’y parviennent pas. amorcethéùtre dissertation. 1/ il y a les gestes pour exprimer ce conflit. Il a Ă©tĂ© inventĂ© sous l'AntiquitĂ© comme la poĂ©sie. La prĂ©sentation du sujet. PremiĂšre partie de dissertation sur l'Ɠuvre : Les Fausses Confidences (1737), de Marivaux. Lors d'une accroche historique, veillez Ă  bien situer le contexte.
Diphile commence par un oiseau et finit par mille sa maison n'en est pas Ă©gayĂ©e, mais empestĂ©e. La cour, la salle, l'escalier, le vestibule, les chambres, le cabinet, tout est voliĂšre ; ce n'est plus un ramage, c'est un vacarme les vents d'automne et les eaux dans leurs plus grandes crues ne font pas un bruit si perçant et si aigu ; on ne s'entend non plus parler les uns les autres que dans ces chambres oĂč il faut attendre, pour faire le compliment d'entrĂ©e, que les petits chiens aient aboyĂ©. Ce n'est plus pour Diphile un agrĂ©able amusement, c'est une affaire laborieuse, et Ă  laquelle Ă  peine il peut suffire. Il passe les jours, ces jours qui Ă©chappent et qui ne reviennent plus, Ă  verser du grain et Ă  nettoyer des ordures. Il donne pension Ă  un homme qui n'a point d'autre ministĂšre que de siffler des serins au flageolet et de faire couver des canaris. Il est vrai que ce qu'il dĂ©pense d'un cĂŽtĂ©, il l'Ă©pargne de l'autre, car ses enfants sont sans maĂźtres et sans Ă©ducation. Il se renferme le soir, fatiguĂ© de son propre plaisir, sans pouvoir jouir du moindre repos que ses oiseaux ne reposent, et que ce petit peuple, qu'il n'aime que parce qu'il chante, ne cesse de chanter. Il retrouve ses oiseaux dans son sommeil lui-mĂȘme il est oiseau, il est huppĂ©, il gazouille, il perche ; il rĂȘve la nuit qu'il mue ou qu'il libellĂ© du sujet confirme d'ailleurs ces impressions de dĂ©part. Il vous indique clairement deux centres d'intĂ©rĂȘt - le portrait d'un maniaque, ce mot renvoyant moins au sens habituel du terme celui qui est attachĂ© Ă  des habitudes risibles qu'au sens fort celui qui a un goĂ»t exagĂ©rĂ© et obsessionnel pour quelque chose, voire pathologique un fou; - l'art avec lequel !'Ă©crivain brosse ce portrait. Mais l'emploi dans ce mĂȘme libellĂ© du mot moraliste au xviie siĂšcle, Ă©crivain qui peint les moeurs; Ă  notre Ă©poque, philosophe qui propose une morale n'a rien de fortuit et peut vous inciter Ă  considĂ©rer, outre l'intĂ©rĂȘt esthĂ©tique du texte, son caractĂšre moral. ou oral, entre un sujet qui s'exprime et son interlocuteur. L'intention qu'a le premier d'influencer le second met en avant l'acte d'Ă©nonciation* lui-mĂȘme. Aussi les textes discursifs* sont-ils trĂšs divers dans la vie courante publicitĂ© Ă©crite, allo­ cutions politiques, correspondance privĂ©e, etc. mais aussi dans la littĂ©rature, oĂč l'on range sous ce nom des discours au sens habituel cette fois tels que les Oraisons funĂšbres de Bossuet, des lettres Ă©laborĂ©es comme celles de Madame de SĂ©vignĂ©, des essais L'Homme rĂ©voltĂ© de Camus, des ouvrages critiques Sur Racine de Roland Barthes, etc. ‱ Le discours* Si le genre discursif* peut utiliser des formes variĂ©es, il est avant tout le lieu de l'argumentation, appelĂ©e souvent raisonne­ ment, qui comporte trois Ă©lĂ©ments une thĂšse, les arguments qui la justifient, et les preuves qui soutiennent ces arguments c'est la dĂ©marche du commentaire composĂ© ... . Le choix de ces derniers est dĂ©terminĂ© par l'action que l'on veut exercer, sui­ vant que l'on s'adresse Ă  la raison ou au sentiment. Ils sont de plusieurs sortes affirmations, raisonnement logique, recours Ă  des exemples empruntĂ©s au rĂ©el ou inventĂ©s, conseils et ordres. De plus }'Ă©crivain essaie de rendre vraisemblable ce qui ne l'est pas forcĂ©ment et de crĂ©er une complicitĂ© avec ses lecteurs en recourant Ă  des connotations* qu'il peut partager avec eux pour des raisons sociales, culturelles, etc. ‱ L'analyse du discours* Quand vous abordez un texte de ce type ou plus gĂ©nĂ©rale­ ment un passage discursif* dans quelque genre que ce soit, soyez toujours attentifs - Ă  la logique du discours* l'enchaĂźnement des idĂ©es, trĂšs variable, mĂȘme si quelques grandes catĂ©gories peuvent se dis­ tinguer disposition» de la rhĂ©torique classique, inventaire, structure dialectique, etc. ; - Ă  s~s moyens d'expression et notamment Ă  la progression grammaticale adverbes, conjonctions de coordination, signes de ponctuation; attention Ă©galement aux figures de rhĂ©torique, notamment de construction -qui s'inscrivent dans le cadre de la phrase rĂ©pĂ©tition, anacoluthe rupture de construction, etc. - et de pensĂ©e -qui dĂ©passent souvent ce cadre ironie*, sarcasme, prosopopĂ©e figure qui consiste Ă  faire parler un mort, un animal, une chose personnifiĂ©e, etc. ; - aux marques ou indices de l'Ă©nonciation*, c'est-Ă -dire Ă  l'inscription dans son propre discours de celui qui s'exprime pronoms divers dĂ©signant l'auteur du propos et son lecteur par exemple les pronoms personnels de 1 re et de 2° personnes,. »
Lesgenres et formes de l'argumentation aux XVIIĂšme et XVIIIĂšme siĂšcle Étape 2 : Analyser les mots-clĂ©s du sujet. pastiche : texte imitant la forme et le style d'un auteur = Ă©crire Ă  la maniĂšre de un caractĂšre de La BruyĂšre : portrait satirique d'un personnage Ă  valeur universelle. Étape 3 : Cerner les contraintes du sujet. 1.
La BruyĂšre. Jean de La BruyĂšre est l’auteur des CaractĂšres. C’est un auteur classique, du XVIIĂšme siĂšcle. Nous nous proposons dans une brĂšve fiche de revenir sur sa vie et sur son oeuvre. 1. La jeunesse D’abord, Jean de la BruyĂšre naĂźt Ă  Paris, en aoĂ»t famille appartient Ă  la petite il reçoit une bonne Ă©ducation. En effet, il Ă©tudie les langues anciennes latin et grec mais aussi Ă©trangĂšres l’allemand.Puis, il entreprend des Ă©tudes de droit Ă  l’issue desquelles il devient 1673, il achĂšte un office de trĂ©sorier des finances Ă  Caen. Mais comme il a beaucoup de temps libre, il lit et rĂ©flĂ©chit et ce jusqu’en 1684. BruyĂšre et les CondĂ© Puis, en 1684, La BruyĂšre devient prĂ©cepteur du Duc de Bourbon. il est le petit-fils du grand CondĂ© C’est alors que La BruyĂšre trouve un terreau propice Ă  son observation Ă  l’hĂŽtel des CondĂ© Ă  Paris comme au chĂąteau de Chantilly, il est en contact avec les courtisans. Mais La BruyĂšre se nourrit avant tout de l’observation de la famille CondĂ© qu’il peint de maniĂšre trĂšs en 1686, ce prĂ©ceptorat s’achĂšve mais La BruyĂšre demeure secrĂ©taire. D’ailleurs, il voit dans cette occupation subalterne une injustice, au regard de ses qualitĂ©s et de son mĂ©rite personnel. 3. La BruyĂšre et Les CaractĂšres Ainsi, de cette expĂ©rience parmi les Grands de France, La BruyĂšre va nourrir Les CaractĂšres ou les moeurs de ce siĂšcle en part cette parution lui permet de trouver une revanche sur l’injustice de la naissance mais, d’autre part, elle rĂ©vĂšle de grandes qualitĂ©s littĂ©raires de portraitiste Ă  la plume l’oeuvre connaĂźt un grand succĂšs. A mesure que les Ă©ditions se succĂšdent, sont rĂ©vĂ©lĂ©es les noms de ces caractĂšres Ă  clefs. 4. Biographie la consĂ©cration Or, Lil se crĂ©e des ennemis avec les CaractĂšres. En premier lieu, ceux qui sont visĂ©s par les portraits satiriques, en second lieu, les Modernes qu’il brocarde 1693, il est Ă©lu Ă  l’AcadĂ©mie Française. Pour lire le discours sur le site de l’AcadĂ©mie Française, cliquez ICI.Il meurt d’une crise d’apoplexie en 1696. Une nouvelle Ă©dition des CaractĂšres paraĂźtra Ă  titre posthume. Nous espĂ©rons que cette fiche biographique et bibliographique te sera utile. N’hĂ©site pas Ă  poster tes remarques et questions dans les commentaires en dessous. Merci de ta lecture! –Analyse des CaractĂšres –Commentaire des CaractĂšres 27 et 29 livre 10, du souverain ou de la rĂ©publique » –Gnathon explication linĂ©aire –Fiche sur le mouvement classique –Les CaractĂšres de La BruyĂšre texte intĂ©gral + PDF –Fiche Qu’est-ce qu’un caractĂšre? Navigation des articles Pour s'amĂ©liorer en français
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Deson regard et de ses rĂ©flexions naissent Les CaractĂšres ou les MƓurs de ce siĂšcle (1688), dont les Ă©ditions successives (9 Ă©ditions revues et augmentĂ©es jusqu'en 1696) dĂ©montrent le succĂšs.La BruyĂšre ne publie qu'une autre Ɠuvre, Dialogues sur le quiĂ©tisme, dans laquelle il condamne cette thĂ©ologie mystique.Il est Ă©lu Ă  l'AcadĂ©mie française en 1693, trois ans avant CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE. Les CaractĂšres ou les moeurs de ce siĂšcle sont publiĂ©s en 1688 par Jean de La BruyĂšre, moraliste classique. Dans cette fiche nous nous proposons de nous interroger de maniĂšre synthĂ©tique sur la comĂ©die sociale Voir parcours associĂ© et politique dans Les CaractĂšres de La BruyĂšre et sur le genre mĂȘme des caractĂšres. Nous essayerons de rĂ©pondre Ă  la question suivante QU’EST-CE QU’UN CARACTÈRE? En effet, dans Les CaractĂšres, Jean de La BruyĂšre donne Ă  voir des portraits VOIR FICHE SUR LES GENRES LITTERAIRES dans lesquels l’auteur se livre Ă  une satire des travers humains. Ainsi, le moraliste donne Ă  voir les artifices et le ridicule humain. La comĂ©die du pouvoir Une monarchie de droit divin Effectivement, Ă  partir de la mort de Mazarin en 1661, Le Roi Louis XIV prĂ©tend exercer seul le pouvoir. Jusqu’à sa mort en 1715, il façonne cette image de Versailles qui n’est jusqu’alors qu’un pavillon de chasse, devient un lieu de reprĂ©sentation aprĂšs l’agrandissement et l’embellissement des La BruyĂšre porte un regard critique sur l’attitude servile et ridicule des courtisans. Il critique Ă©galement l’exercice du pouvoir de maniĂšre ostentatoire. Voir De la cour »Ainsi, La BruyĂšre dĂ©nonce ce spectacle social auquel on se livre Ă  la cour et, en parallĂšle, dans le cadre de la ville. Voir de la ville » Des inĂ©galitĂ©s sociales En effet, la sociĂ©tĂ© est trĂšs inĂ©gale au XVIIĂšme siĂšcle. Au faste et Ă  la richesse de la cour, s’oppose la grande pauvretĂ© du peuple. D’ailleurs, cette inĂ©galitĂ© Ă©conomique va de pair avec une inĂ©galitĂ© sociale car les privilĂšges se nouent Ă  la naissance avec les aristocrates, d’un cĂŽtĂ©, et le petit peuple, de l’autre. Voir Des biens de fortune »Ainsi, La BruyĂšre dĂ©nonce le fait que le mĂ©rite et la vertu ne sont pas rĂ©tribuĂ©s. A l’inverse, les apparences et faux-semblants semblent conduire le monde. Les CaractĂšres comĂ©die ou tragĂ©die? Une comĂ©die sociale En effet, les personnages qui font l’objet de la satire sont amusants, Portrait de Gnathon, trĂšs savoureux car il amuse en ridiculisant les travers du ce qui amuse le lecteur repose sur les procĂ©dĂ©s comiques tels que l’exagĂ©ration ou l’ Voir les portraits de Giton et de PhĂ©don. Une tragĂ©die sociale? Mais La BruyĂšre se montre Ă©galement pessimiste. D’abord, concernant la nature humaine et sa noirceur. Citons notamment le rĂšgne de l’ Des biens de fortune », 12. Je vais, Clitiphon, Ă  votre porte ; le besoin que j’ai de vous me chasse de mon lit et de ma chambre plĂ»t aux Dieux que je ne fusse ni votre client ni votre fĂącheux ! Vos esclaves me disent que vous ĂȘtes enfermĂ©, et que vous ne pouvez m’écouter que d’une heure entiĂšre. Je reviens avant le temps qu’ils m’ont marquĂ©, et ils me disent que vous ĂȘtes sorti. Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculĂ© de votre appartement, de si laborieux, qui vous empĂȘche de m’entendre ? Vous enfilez quelques mĂ©moires, vous collationnez un registre, vous signez, vous parafez. Je n’avais qu’une chose Ă  vous demander, et vous n’aviez qu’un mot Ă  me rĂ©pondre, oui, ou non. Voulez-vous ĂȘtre rare ? Rendez service Ă  ceux qui dĂ©pendent de vous vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir. O homme important et chargĂ© d’affaires, qui Ă  votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet le philosophe est accessible ; je ne vous remettrai point Ă  un autre jour. Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualitĂ© de l’ñme et de sa distinction d’avec le corps, ou la plume Ă  la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter j’admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vĂ©ritĂ©, Ă  rĂ©gler mon esprit et devenir meilleur. Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. Vous m’apportez quelque chose de plus prĂ©cieux que l’argent et l’or, si c’est une occasion de vous obliger. Parlez, que voulez-vous que je fasse pour vous ? Faut-il quitter mes livres, mes Ă©tudes, mon ouvrage, cette ligne qui est commencĂ©e ? Quelle interruption heureuse pour moi que celle qui vous est utile ! Le manieur d’argent, l’homme d’affaires est un ours qu’on ne saurait apprivoiser ; on ne le voit dans sa loge qu’avec peine que dis-je ? on ne le voit point ; car d’abord on ne le voit pas encore, et bientĂŽt on le voit plus. L’homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous, et Ă  toute heure, et en tous Ă©tats, Ă  table, au lit, nu, habillĂ©, sain ou malade il ne peut ĂȘtre important, et il ne le veut point ĂȘtre. » Ainsi, nous constatons que l’argent prĂ©vaut sur tout le reste et semble dominer le ailleurs, La BruyĂšre dĂ©nonce les inĂ©galitĂ©s sociales trĂšs Des Grands », 5. On demande si en comparant ensemble les diffĂ©rentes conditions des hommes, leurs peines, leurs avantages, on n’y remarquerait pas un mĂ©lange ou une espĂšce de compensation de bien et de mal, qui Ă©tablirait entre elles l’égalitĂ©, ou qui ferait du moins que l’un ne serait guĂšre plus dĂ©sirable que l’autre. Celui qui est puissant, riche, et Ă  qui il ne manque rien, peut former cette question ; mais il faut que ce soit un homme pauvre qui la dĂ©cide. Il ne laisse pas d’y avoir comme un charme attachĂ© Ă  chacune des diffĂ©rentes conditions, et qui y demeure jusques Ă  ce que la misĂšre l’en ait ĂŽtĂ©. Ainsi les grands se plaisent dans l’excĂšs, et les petits aiment la modĂ©ration ; ceux-lĂ  ont le goĂ»t de dominer et de commander, et ceux-ci sentent du plaisir et mĂȘme de la vanitĂ© Ă  les servir et Ă  leur obĂ©ir ; les grands sont entourĂ©s, saluĂ©s, respectĂ©s ; les petits entourent, saluent, se prosternent ; et tous sont contents. » Qu’est-ce qu’un caractĂšre »? D’abord, les CaractĂšres se dĂ©finissent par une forme brĂšve et fragmentĂ©e. Cependant, il serait bien difficile et pĂ©rilleux de les caractĂ©riser ou de les rĂ©sumer d’une le sous-titre ou les moeurs de ce siĂšcle » mettent en relief la dimension morale de l’oeuvre. Rappelons que le XVIIĂšme siĂšcle est le siĂšcle des moralistes La Fontaine avec Les Fables, Charles Perrault avec les Contes, la Rochefoucault avec Les maximes
 Tentative de dĂ©finition de la forme du caractĂšre D’abord, La BruyĂšre prĂ©sente son oeuvre comme une simple traduction des CaractĂšres de Theophraste. Or, l’auteur grec, disciple d’Aristote liste 28 comportements humains de la dissimulation », de l’orgueil » Cependant, le discours sur Theophraste » qui se trouve Ă  l’ouverture des CaractĂšres montre leurs diffĂ©rences. En effet, La BruyĂšre s’attache Ă  montrer l’homme et ses travers avec davantage de prĂ©cision que son prĂ©dĂ©cesseur. D’ailleurs, le sous titre les moeurs de ce siĂšcle » traduisent bien la volontĂ© historique, synchronique, de La BruyĂšre. Theophraste ne peut montrer les travers du XVIIĂšme siĂšcle alors mĂȘme qu’il a vĂ©cu et Ă©crit dans l’AntiquitĂ©. Individu ou collectif? En effet, le sous titre semble vouloir montrer les travers communs Ă  tous les hommes de son le terme du titre, caractĂšres », semble mettre l’accent sur les dĂ©fauts individuels des uns et des dans sa prĂ©face, l’auteur indique ne pas avoir voulu Ă©crire de maximes mais plutĂŽt des remarques ». Ainsi, il s’inscrit dans l’observation et dans la rĂ©flexion plutĂŽt que dans l’établissement de lois outre, la forme et le style des caractĂšres varie Ă©normĂ©ment. Ainsi, l’auteur s’adapte au sujet et fait varier la taille et la forme du Ă  l’économie du recueil, elle se compose de 16 chapitres, chacun constituĂ© d’un nombre variable de caractĂšres. Ainsi, la lecture peut se faire de maniĂšre continue ou bien selon un choix de une structure sous-jacente peut-ĂȘtre dĂ©celĂ©e. AprĂšs avoir dĂ©noncĂ© les vices humains, le chapitre 16 rĂ©tablit une perspective chrĂ©tienne en critiquant les Esprits-Forts les libertins.On note Ă©galement des effets d’écho entre de la ville »/ de la cour » ou entre des portraits Giton » et PhĂ©don ». CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE conclusion Nous espĂ©rons que cette dĂ©finition du caractĂšre » de La BruyĂšre a pu t’aider. –Portrait de Gnathon –CaractĂšres de La BruyĂšre texte intĂ©gral + PDF –Biographie La BruyĂšre –CaractĂšres 27 et 29 texte + analyse Navigation des articles JEoIjE4.
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  • dissertation sur les caractĂšres de la bruyĂšre