L Bulletin de la SociĂ©tĂ© PrĂ©historique Française â9-10, 1953 SĂANCE DU 22 OCTOBRE 1953. PrĂ©sidence de M. L. R. NOUGIER, PrĂ©sident. PROCES-VERBAL DE LA SEANCE. â SĂ©ance tenue au MusĂ©um, amphithéùtre de palĂ©ontologie, de 15 h. 30 Ă 18 heures, avec 52 prĂ©sents. â ProcĂšs-verbal de la sĂ©ance de juillet adoptĂ© sans observations.Une passe Ă ralentisseurs plans a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e sur le barrage en 1996, mais ce dispositif, adaptĂ© aux seuls salmonidĂ©s ainsi quâhydrauliquement mal calĂ©, ne rĂ©pondait pas aux exigences multi-spĂ©cifiques de la loi salmonidĂ©s + anguille + lamproies + alose. Les interventions de lâadministration en charge de la Police des eaux et de la pĂȘche, Ă©tayĂ©es par les avis techniques de lâONEMA, ont finalement abouti en 1998 Ă la signature dâune convention entre le propriĂ©taire et la FĂ©dĂ©ration de pĂȘche du Calvados pour la rĂ©alisation dâune passe toutes espĂšces, conçue par lâONEMA et munie dâun dispositif de suivi vidĂ©o-informatique automatisĂ©. La station de contrĂŽle du BREUIL est Ă©quipĂ©e d'un systĂšme informatique SYSIPAP SystĂšme de Surveillance InformatisĂ© des Passes Ă Poissons, Pr. Cattoen, ENSEEIH de Toulouse, dotĂ© de deux logiciels - le logiciel d'acquisition WESQ 32 - le logiciel de relecture WPOIS32 une camĂ©ra scrute en permanence une vitre transparente, situĂ©e sous le niveau d'eau. Le fond de cette vitre est Ă©clairĂ©e par des nĂ©ons,selon le principe d'un rĂ©tro-Ă©clairage. Chaque mouvement est dĂ©celĂ© en ombre chinoise. La sensibilitĂ© du logiciel est prĂ©alablement rĂ©glĂ©e selon la luminositĂ©, la transparence de l'eau, la taille du poisson, ... ,Le dĂ©clenchement de l'enregistrement s'effectuera en temps rĂ©el lors du passage de poissons, qu'il soit de dĂ©valaison oĂč de montaison vidĂ©o datĂ©e Des fichiers d'enregistrements vidĂ©o numĂ©risĂ©es d'une capacitĂ© de 1 Mo sont ainsi créés. Ce dispositif gĂ©nĂšre x fichiers sur une annĂ©e. Le logiciel de relecture WPOIS32 Ce logiciel permet la relecture des fichiers vidĂ©o numĂ©riques journaliĂšrement ainsi que l'enregistrement d'autres paramĂštres comme l'espĂšce du poisson, sa taille, et son sexe. Ce systĂšme permet ainsi un recueil et un approfondissement des donnĂ©es sur les migrations notamment celles des finnocks et Truites de mer, ainsi que Saumon et Anguilles. Un panneau extĂ©rieur permet la diffusion des informations des remontĂ©es sur les 7 derniers jours,ainsi que la totalitĂ© de poissons remontĂ©s depuis la mise en route du logiciel.
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Ilressort de la comparaison interannuelle de la taille moyenne des individus comptabilisés au niveau de la station de contrÎle une légÚre hausse de ce paramÚtre
93Dans le secteur de la Nam Khong, dans les niveaux archĂ©ologiques les plus anciens du site de Ban Rai datĂ©s de lâordre de 9 000 BP (Nakbunlung, 2003), une sĂ©pulture en pleine terre couverte dâun empierrement avec un individu en position flĂ©chie a Ă©tĂ© mise au jour. Cette tombe se trouve dans une doline perchĂ©e cĂŽtoyant des cercueils en bois en Ă©lĂ©vation sur des portiques (photo
1 Directive Cadre sur lâEau. 2 Loi sur lâEau et les Milieux Aquatiques. 1La Loi sur lâeau de 1992 marque la dĂ©centralisation de la gestion de lâeau en France BarraquĂ©, 1995. Devenue une compĂ©tence assumĂ©e par de nombreuses collectivitĂ©s, lâeau occupe une place croissante dans les politiques locales dâamĂ©nagement des territoires Ghiotti, 2007. Demeurant nĂ©anmoins fortement encadrĂ©e par la lĂ©gislation et les orientations des agences de bassin, le champ dâaction dans le domaine de lâeau nâa cessĂ© de sâĂ©largir au fil des nouveaux textes de rĂ©glementation conduisant Ă un transfert dâĂ©chelle spatiale du corridor fluvial au bassin versant et thĂ©matique de la qualitĂ© de lâeau Ă la prĂ©servation du milieu aquatique. Du point de vue organisationnel, on assiste Ă lâĂ©mergence de nouvelles formes dâaction publique dans le domaine de lâenvironnement se traduisant par une multiplication des acteurs et des interactions croissantes entre les niveaux de gouvernement Theys, 2003. ParallĂšlement, on observe un Ă©largissement des prĂ©occupations, la redĂ©couverte des fonctionnalitĂ©s Ă©cologiques des vallĂ©es zone tampon contre les crues et les transferts de polluants, rĂ©serve de biodiversitĂ© sâaccompagnant dâattentes multiples voire contradictoires dĂ©veloppement dâamĂ©nitĂ©s, enjeux Ă©conomiques qui se cristallisent autour des paysages au fil de lâeau Montembault, 2002 ; Barraud, 2007 ; Lespez et Ballouche, 2009 ; Germaine, 2009. On peut alors se demander comment ces nouvelles attentes sociales se concilient avec des objectifs environnementaux plus ambitieux et les obligations de rĂ©sultats fixĂ©s par les derniers textes lĂ©gislatifs DCE1, 2000 et LEMA2, 2006. Alors que lâeau est dĂ©finie comme patrimoine commun de la nation » depuis 1992 et quâil est plus largement reconnu que la gestion des Ă©cosystĂšmes doit reposer sur un projet de sociĂ©tĂ© Le Flocâh et Aronson, 1995 ; Donadieu, 2001 ; SER, 2004 ; Gunnell, 2009 ; Clewell et Aronson, 2010, il sâagit ici de proposer un Ă©clairage sur les difficultĂ©s de la gouvernance locale de lâeau et plus prĂ©cisĂ©ment de lâintĂ©gration des aspirations sociales dans les programmes de gestion des riviĂšres. Ă partir de lâexemple dâun cours dâeau bas-normand, dâabord situĂ© au cĆur dâun projet de valorisation piscicole envisagĂ© comme un levier du dĂ©veloppement Ă©conomique local puis exclusivement gĂ©rĂ© en vue de lâatteinte du bon Ă©tat Ă©cologique, cet article propose de montrer les limites dâune gestion univoque pour la pĂȘche, pour lâĂ©cologie⊠et dâexaminer les difficultĂ©s qui empĂȘchent gestionnaires et dĂ©cideurs de dĂ©passer des intĂ©rĂȘts sectoriels pour mettre en place une vĂ©ritable gestion intĂ©grĂ©e tenant compte de la dimension paysagĂšre. Alors que les entretiens rĂ©alisĂ©s auprĂšs des usagers tĂ©moignent dâattentes plus larges, il sâagit de comprendre comment sâopĂšrent les arbitrages quant Ă la gestion des berges et du cours dâeau sur les sections non domaniales et comment passer de simples interventions techniques Ă des projets de riviĂšres partagĂ©es. AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© le terrain dâĂ©tude, la vallĂ©e de la Touques, et la mĂ©thode employĂ©e, les principes de fonctionnement et missions des deux organismes de gestion qui se sont succĂ©dĂ© sur ce bassin sont analysĂ©s avant de discuter de leurs limites en termes de gouvernance. La Touques, un cours dâeau de rĂ©fĂ©rence dans lâOuest de la France 2ConsidĂ©rĂ©e comme lâ Ă©pine dorsale » du Pays dâAuge par ses habitants Germaine, 2009 et prĂ©sentĂ©e comme un axe structurant du territoire dans les diffĂ©rents documents dâamĂ©nagement SCoT Nord Pays dâAuge, SCoT Sud Pays dâAuge, Pays dâAugeâŠ, la vallĂ©e de la Touques se distingue par sa forme ample et son tracĂ© rectiligne fig. 1. Câest une vallĂ©e large Ă fond plat entre 500 et 800 mĂštres encadrĂ©e de longs versants de forme concave encaissĂ©s de 70 Ă 90 mĂštres dans la craie et les marnes qui forment le substrat du Pays dâAuge. Elle sâinsĂšre dans un systĂšme herbager extensif dans lequel elle occupe une place singuliĂšre, notamment pour les productions traditionnelles » telles que lâembouche ou le cidre. Le fond de vallĂ©e forme une large plaine alluviale verdoyante rĂ©guliĂšrement recouverte par les dĂ©bordements de la riviĂšre. Il offre des herbages riches pour lâĂ©levage bovin tandis que les versants sont pour lâessentiel recouverts de prairies permanentes ou complantĂ©es. Ces paysages contribuent Ă la rĂ©putation dont bĂ©nĂ©ficie le Pays dâAuge dâun point de vue touristique malgrĂ© un dĂ©sĂ©quilibre important en termes de frĂ©quentation entre le littoral CĂŽte Fleurie et lâarriĂšre-pays. Figure1 Le bassin versant de la Touques 3 Voir sur le site de lâAESN 4 Voir sur le site internet de lâONEMA Office National de lâEau et des Milieux Aquatiques consultĂ© ... 3La Touques fait Ă©galement figure de bassin de rĂ©fĂ©rence dans lâOuest de la France pour son bon Ă©tat Ă©cologique et sa richesse piscicole. ClassĂ©e en ZNIEFF de types 1 et 2, cette riviĂšre calcaire de premiĂšre catĂ©gorie de 109 km de long aux dĂ©bits rĂ©guliers et soutenus dĂ©bit spĂ©cifique â 9 l/s/kmÂČ ; pente moyenne â 3 â° jouit dâune certaine notoriĂ©tĂ© auprĂšs des pĂȘcheurs. Des tempĂ©ratures fraĂźches, un rĂ©seau hydrographique inversĂ©, une diversitĂ© dâhabitats, un lit recouvert de galets Ă silex et la prĂ©sence de nombreuses frayĂšres lui confĂšrent des capacitĂ©s biologiques Ă©levĂ©es qui ont permis lâinstallation des salmonidĂ©s saumons atlantiques salmo salar, truites fario salmo trutta fario mais surtout truites de mer salmo trutta trutta. Mis en avant dĂšs 1978 Ă lâoccasion du 1er Plan saumon du ministĂšre de lâenvironnement, son potentiel piscicole a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ© Ă la suite de trente annĂ©es dâopĂ©rations menĂ©es sur les berges et les ouvrages hydrauliques avec un stock annuel avoisinant 10 000 individus, elle est aujourdâhui considĂ©rĂ©e comme la premiĂšre riviĂšre cĂŽtiĂšre Ă truite de mer en France. Ces travaux sont prĂ©sentĂ©s comme exemplaires par les gestionnaires, lâAgence de lâEau Seine-Normandie Confluence n°41, 20063 et lâONEMA4. MĂ©thodologie mise en Ćuvre et donnĂ©es mobilisĂ©es 4Lâobjectif du travail menĂ© rĂ©side dans lâinterrogation des liens, affichĂ©s, effectifs ou possibles, entre gestion de lâeau et dĂ©veloppement local. Il sâagit dâidentifier comment les opĂ©rations de restauration Ă©cologique, sâinscrivant ici aussi bien dans des actions lourdes de restauration morphologique amĂ©nagement ou dĂ©mantĂšlement de barrages, remĂ©andrage⊠que dans une ingĂ©nierie douce gĂ©nie vĂ©gĂ©tal, interagissent avec dâautres problĂ©matiques environnementales telles que le maintien des amĂ©nitĂ©s paysagĂšres, puis de sâinterroger sur les modalitĂ©s de gouvernance garantissant une gestion intĂ©grĂ©e. La vocation piscicole de la Touques pĂšse dâun poids important dans les orientations des politiques publiques. Sous des formes juridiques diffĂ©rentes, lâassociation PARAGES Pays dâAuge, RiviĂšres, AmĂ©nagement, Gestion, Sauvegarde puis le SMBVT Syndicat Mixte du Bassin Versant de la Touques sont successivement intervenus dans la gestion du cours dâeau depuis les annĂ©es 1990. Le travail dâenquĂȘte sâest dâabord appuyĂ© sur la collecte puis lâanalyse des documents produits par ces organismes. Il sâagit Ă la fois de documents destinĂ©s au public bulletins dâinformation, sites Internet et de documents internes programmes dâintervention, rapports, bilans financiers. Nous avons Ă©galement pu consulter des enquĂȘtes de satisfaction questionnaires rĂ©alisĂ©es par PARAGES entre 1998 et 2003 auprĂšs des pĂȘcheurs frĂ©quentant la Touques. En parallĂšle, lâensemble des articles parus dans la presse locale ou spĂ©cialisĂ©e a Ă©tĂ© recensĂ© ainsi que des notes et comptes rendus publics publiĂ©s par les partenaires techniques ou financiers Agence de lâEau Seine-Normandie, ONEMA, DIRENâŠ. Outre la description des opĂ©rations portĂ©es par chacune des structures, lâanalyse de ces donnĂ©es conduit Ă repĂ©rer le renouvellement des objectifs et principes de fonctionnement de la gestion de lâeau en relation avec lâĂ©volution plus gĂ©nĂ©rale de la rĂ©glementation qui les encadre. 5 Voir aussi les travaux du sĂ©minaire jeunes chercheurs Perception et gestion des environnements a ... 5Le questionnement central concerne le partage des amĂ©nitĂ©s qui dĂ©coulent des opĂ©rations menĂ©es sur la riviĂšre entre les diffĂ©rents usagers. Cette interrogation nous a amenĂ© Ă mettre en place une dĂ©marche dâenquĂȘte qualitative afin de rĂ©colter les discours des riverains sur la riviĂšre et les paysages de la vallĂ©e. Dans le cadre de lâingĂ©nierie de la restauration, des enquĂȘtes ont Ă©tĂ© menĂ©es pour renseigner les perceptions des paysages aquatiques Cottet et al., 20105 ou des ouvrages hydrauliques Barraud, 2009a. Mobilisant les prĂ©fĂ©rences esthĂ©tiques, ces approches reposent avant tout sur la dimension visuelle et visent Ă intĂ©grer les attentes esthĂ©tiques des habitants dans la dĂ©finition des objectifs de restauration. La caractĂ©risation des rapports des habitants Ă la vallĂ©e reprĂ©sentations, pratiques⊠sâappuie sur une dĂ©marche complĂ©mentaire. Lâobjectif est en effet ici de dĂ©terminer si et comment les interventions sur la Touques ont transformĂ© les relations entretenues par les diffĂ©rents usagers de la vallĂ©e pĂȘcheurs, agriculteurs, riverains Ă la riviĂšre et son paysage. Entre septembre et dĂ©cembre 2008, une sĂ©rie de trente entretiens semi-directifs a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© auprĂšs dâeux mais aussi de sept acteurs directement impliquĂ©s dans la gestion de lâeau. Dâune durĂ©e comprise entre 40mn et 3h20mn, ces entretiens ont Ă©tĂ© intĂ©gralement enregistrĂ©s et retranscrits. Lâanalyse sâest ensuite plus particuliĂšrement appuyĂ©e sur lâidentification des motifs et valeurs placĂ©s au cĆur des discours pour apprĂ©hender les reprĂ©sentations du paysage de la vallĂ©e de la Touques mais aussi mieux cerner les attentes exprimĂ©es quant Ă celui-ci Droz et al., 2006 ; Germaine, 2009 ; Germaine, 2011. Evolution de la gestion de lâeau dans le bassin de la Touques 6Deux temps sont distinguĂ©s dans la gestion de lâeau et des milieux aquatiques sur la Touques une premiĂšre pĂ©riode, consacrĂ©e Ă la restauration Ă©cologique du cours dâeau dans une dĂ©marche de promotion du tourisme de pĂȘche, et une seconde, encore trĂšs rĂ©cente, marquant une rupture avec le volet halieutique puisquâelle est strictement tournĂ©e vers la gestion du milieu. Lâanalyse des rĂ©ussites et Ă©checs de PARAGES 1990-2007 apporte un Ă©clairage sur les dĂ©fis Ă relever par le nouveau syndicat mixte qui a pris le relais en 2008. Le temps de la reconstitution de la trame bleue⊠1990-2007 7De maniĂšre gĂ©nĂ©ralisĂ©e, Ă©lus et gestionnaires dressaient un constat nĂ©gatif sur lâĂ©tat des riviĂšres au dĂ©but des annĂ©es 1980. Si lâagriculture ne constitue pas un facteur limitant dans le bassin de la Touques oĂč les teneurs en nitrates restent modĂ©rĂ©es, lâĂ©volution des pratiques agricoles a toutefois participĂ© Ă un certain dĂ©sengagement de lâentretien des berges et du cours dâeau. La riviĂšre Ă©tait alors sujette Ă des inondations frĂ©quentes et la qualitĂ© du milieu mĂ©diocre encombrement, berges instables, populations piscicoles perturbĂ©es. Les premiers amĂ©nagements ont Ă©tĂ© pilotĂ©s par le Conseil SupĂ©rieur de la PĂȘche CSP, nouvellement ONEMA dans la partie aval dĂšs les annĂ©es 1980 installation des premiĂšres passes Ă poissons, entretien des berges mais ce nâest que dans les annĂ©es 1990 que les actions se sont gĂ©nĂ©ralisĂ©es Ă lâensemble du bassin avec lâĂ©mergence de plusieurs maĂźtres dâouvrages. Ces derniers couvrent lâessentiel du bassin hydrographique il sâagit de collectivitĂ©s comme la commune de Lisieux ou le Syndicat Intercommunal pour lâAmĂ©nagement et lâEntretien du Bassin Versant de lâOrbiquet SIAEBVO, des FĂ©dĂ©rations de pĂȘche du Calvados et de lâOrne, et dâassociations, lâAPALVA Association des PĂȘcheurs Ă la Ligne de la VallĂ©e dâAuge sur le cours aval et PARAGES sur la moyenne et haute Touques. La promotion du tourisme halieutique comme levier de dĂ©veloppement local 6 Le propriĂ©taire rĂ©voque le bail qui le lie Ă une AAPPMA et loue ses lots Ă des particuliers. 8Câest finalement autour de la mise en valeur du tourisme pĂȘche et en partenariat avec les pĂȘcheurs que les collectivitĂ©s 46 communes vont se regrouper pour gĂ©rer ensemble le cours dâeau. Tandis que la partie en aval du barrage du Breuil-en-Auge dans le domaine public Ă©tait sur-frĂ©quentĂ©e, la frĂ©quentation touristique Ă©tait quasi inexistante Ă lâamont et les retombĂ©es Ă©conomiques locales nulles fig. 2. Par ailleurs, la pĂȘche associative locale Ă©tait en chute constante et en pĂ©ril sur le domaine privĂ© oĂč les parcours Ă©taient menacĂ©s de privatisation6. Le potentiel halieutique de la Touques est alors considĂ©rĂ© comme sous exploitĂ© par le CSP et la FĂ©dĂ©ration de pĂȘche du Calvados. 7 Site Internet de PARAGES supprimĂ© en Janvier 2009. 9En 1994, lâĂtat reprĂ©sentĂ© par la DIREN et les collectivitĂ©s locales Conseil RĂ©gional, Conseils GĂ©nĂ©raux financent la crĂ©ation de lâassociation PARAGES regroupant des reprĂ©sentants des collectivitĂ©s territoriales et des pĂȘcheurs du bassin versant. Elle a pour objectif de rĂ©habiliter, entretenir et valoriser les cours dâeau et dĂ©velopper le tourisme pĂȘche grĂące Ă une politique de maĂźtrise du droit de pĂȘche »7. Le projet a pour finalitĂ© de dĂ©velopper une sorte de tourisme vert basĂ© sur les potentialitĂ©s halieutiques du cours dâeau » comme lâexplique le premier animateur de lâassociation. Il sâinscrit alors prĂ©cocement dans la problĂ©matique de dĂ©veloppement durable Alexandre-Bourhis et al., 2009. La rĂ©habilitation du milieu et la promotion du tourisme pĂȘche sont proposĂ©es comme un levier de dĂ©veloppement local pour lâintĂ©rieur du Pays dâAuge. AprĂšs une phase dâinvestissement initial financĂ©e par les organismes publics partenaires AESN, Union EuropĂ©enne, Ătat, Conseil RĂ©gional, les retombĂ©es Ă©conomiques liĂ©es Ă la pĂȘche doivent permettre dâassurer lâautonomie de lâassociation. Une gestion exemplaire du milieu restauration des berges et amĂ©nagement des barrages 8 Le coĂ»t global des travaux visant le rĂ©tablissement de la fonctionnalitĂ© Ă©cologique de la Touques ... 9 Il sâagit du coĂ»t global des opĂ©rations relevant de plusieurs maitres dâouvrage. 10Le plus gros chantier menĂ© par PARAGES correspond Ă la mise en Ćuvre dâun programme ambitieux de restauration et dâentretien du cours dâeau8. ReprĂ©sentant un budget de 1,2 million dâeuros entre 1995 et 2004, les opĂ©rations pilotĂ©es par PARAGES ont dâabord permis de restaurer plus de 100km de berges. AprĂšs le nettoyage des rives, le retrait des embĂącles, des mĂ©thodes de gĂ©nie vĂ©gĂ©tal ont Ă©tĂ© employĂ©es pour remettre en Ă©tat les secteurs de frayĂšres. Des pieux et des fascines de saules ont remplacĂ© les cĂ©pĂ©es dâaulnes afin de protĂ©ger les berges Ă©rodĂ©es tandis que des abreuvoirs et des clĂŽtures ont Ă©tĂ© mis en place pour Ă©viter leur piĂ©tinement par le bĂ©tail. En parallĂšle, une politique a Ă©tĂ© menĂ©e pour Ă©quiper et amĂ©nager les nombreux ouvrages hydrauliques seuils, vannages, barrages qui faisaient obstacle Ă la remontĂ©e des poissons migrateurs. Entre 1991 et 2006, 33 ouvrages ont Ă©tĂ© supprimĂ©s, abaissĂ©s ou ouverts, et 38 autres Ă©quipĂ©s de dispositifs de franchissement pour un coĂ»t actualisĂ© respectif de 1,2 et 2,5 millions dâeuros9 MEEDDM et ONEMA, 2009. Ces opĂ©rations ont favorisĂ© le retour des truites de mer qui viennent frayer en eau douce en rendant accessible un linĂ©aire de 140 km de cours dâeau contre 24 km en 1978 fig. 2. La mise en place dâun escalier dâeau composĂ© de neuf bassins successifs au barrage du Breuil-en-Auge en aval de Lisieux en 2000 a constituĂ© une Ă©tape particuliĂšrement importante puisquâune chute de 2,4 m de hauteur, considĂ©rĂ©e comme un verrou », empĂȘchait jusque-lĂ la remontĂ©e des poissons. Lâinstallation de cette passe Ă poisson a permis une remontĂ©e spectaculaire des truites de mer dont le nombre a plus que doublĂ© entre 2000 et 2002 passant de 1 400 Ă plus de 3 100 puis Ă 3 500 en 2004 AESN, 2007 et plus de 6 000 en 2008 MEEDDM et ONEMA, 2009. Il sâagit dâune opĂ©ration dâautant plus emblĂ©matique quâune station de contrĂŽle a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e afin de suivre la remontĂ©e des migrateurs fig. 3. Bien quâil reste une dizaine dâobstacles sur lâamont des affluents, lâamĂ©nagement en 2005 du dernier barrage de la Touques moulin de la Scierie Ă Notre-Dame-de-Courson a quasiment achevĂ© la reconstitution de la trame bleue en donnant accĂšs Ă lâintĂ©gralitĂ© du cours principal et en Ă©levant la part des surfaces accessibles de 15 % seulement avant 1982 Ă 86 % MEEDDM et ONEMA, 2009. Câest donc un vrai succĂšs du point de vue Ă©cologique Figure2 RĂ©tablissement de la libre circulation des poissons migrateurs sur la Touques Figure 3 LâamĂ©nagement du barrage du Breuil-en-Auge Une gestion du cours dâeau donnant la prioritĂ© au volet piscicole 11Lâobjectif premier de PARAGES Ă©tait cependant la valorisation de la ressource halieutique en lien avec la promotion du tourisme. Pour cela, une gestion cohĂ©rente de la ressource a Ă©tĂ© mise en place. Des zones de frayĂšres ont Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©es 14 km de rives ont Ă©tĂ© constituĂ©s en rĂ©serves interdites Ă la pĂȘche afin de favoriser la reproduction des poissons sur les affluents. Une partie des parcours, en particulier Ă lâamont, a fait lâobjet dâune limitation progressive des prĂ©lĂšvements taille lĂ©gale augmentĂ©e, nombre de captures limitĂ© et plusieurs parcours no kill » ont Ă©tĂ© dĂ©finis. La mise en place de dispositifs de comptage, de relevĂ©s de frayĂšres mais aussi de dĂ©clarations de captures par les pĂȘcheurs a en outre significativement amĂ©liorĂ© le suivi des populations de truites de mer. De 2 500 en 2001, les remontĂ©es de truites de mer contrĂŽlĂ©es Ă la passe du Breuil-en-Auge reprĂ©sentent 6 000 poissons en 2008 et plus de 5 500 en 2009. Le stock actuel est estimĂ© Ă 10 000 spĂ©cimens, ce qui fait de la Touques une des meilleures riviĂšres europĂ©ennes pour ce poisson. 10 Lâaugmentation du budget est liĂ©e Ă lâagrandissement des parcours Ă partir de 1998, les parcours ... 11 Depuis 2007, la FĂ©dĂ©ration de la PĂȘche du Calvados, et les AAPPMA de la Touques Association des P ... 12Les efforts ont parallĂšlement portĂ© sur lâamĂ©nagement des parcours de pĂȘche. La mission de PARAGES a surtout consistĂ© Ă nĂ©gocier les droits de pĂȘche avec les propriĂ©taires riverains. Plus dâune centaine de baux dâune durĂ©e de 9 ans a Ă©tĂ© signĂ© afin dâoffrir un domaine de pĂȘche plus Ă©tendu et continu. En Ă©change, PARAGES versait un loyer annuel au propriĂ©taire 555 âŹ/km de berge en moyenne en 2005 ce qui reprĂ©sentait un budget consĂ©quent 30 500 ⏠en 1995, 43 500 ⏠en 1999, 44 000 ⏠en 200510. Ces 80km de berges ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©s et Ă©quipĂ©s de passages permettant aux pĂȘcheurs de franchir les clĂŽtures rĂ©cemment installĂ©es sans nuire Ă lâactivitĂ© agricole. Finalement, 19 parcours de pĂȘche sont proposĂ©s, totalisant 52 km dans le domaine privĂ© auxquels il faut ajouter le parcours urbain de Lisieux contre seulement 18 km en 1992, dont 9 spĂ©cifiques rĂ©servĂ©s Ă la pĂȘche Ă la mouche mouche fouettĂ©e uniquement, prises relĂąchĂ©es sauf truites de mer. Ces parcours Ă forte valeur ajoutĂ©e occupent plus du quart du parcours accessible 16 km de berges. En 2008, une carte annuelle de 57 âŹ11 adhĂ©sion Ă la SociĂ©tĂ© de PĂȘche Lexovienne donnait accĂšs aux parcours de pĂȘche traditionnels tandis que les parcours spĂ©cifiques nĂ©cessitent des frais supplĂ©mentaires entre 121 et 138 ⏠lâannĂ©e ou 20 ⏠la journĂ©e pour les parcours du Calvados, de 185 Ă 215 ⏠pour accĂ©der aussi aux parcours situĂ©s sur le dĂ©partement de lâOrne auxquels il faut ajouter lâachat du timbre migrateur de 33 âŹ. PARAGES misant sur la venue de pĂȘcheurs Ă©trangers a considĂ©rĂ© quâil fallait proposer un produit touristique complet. Neuf gĂźtes de pĂȘche ont Ă©tĂ© labĂ©lisĂ©s afin de recevoir ce tourisme de niche. En collaboration avec le ComitĂ© dĂ©partemental du Tourisme, lâassociation a enfin menĂ© une campagne de promotion trĂšs importante salons spĂ©cialisĂ©s en Belgique, dans le Nord de la France et dans le Massif Central, articles dans les revues de pĂȘche, reportages sur les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision spĂ©cialisĂ©esâŠ. ⊠et ses difficultĂ©s Ă©conomiques 1990-2007 Une estimation erronĂ©e des bĂ©nĂ©fices liĂ©s Ă lâactivitĂ© halieutique 13Le suivi des ventes de cartes de pĂȘche 1998-2007 et la consultation des questionnaires remplis par les pĂȘcheurs durant plusieurs saisons 1998 Ă 2003 permettent dâapprĂ©cier la rĂ©ussite de ces opĂ©rations auprĂšs des pĂȘcheurs. La frĂ©quentation a nettement progressĂ© 1900 journĂ©es de pĂȘche touristiques vendues en 2003 contre 800 en 1999. Lâouverture des parcours spĂ©cifiques en 1998/1999 a provoquĂ© une augmentation de 36 % du nombre de pĂȘcheurs en deux ans tandis que la crĂ©ation de trois parcours supplĂ©mentaires en 2002/2003 a continuĂ© dâattirer avec une progression de 42 % dans le Calvados et de 50 % dans lâOrne. Si beaucoup viennent de Normandie environ 40 %, les parcours spĂ©cifiques accueillent, eux, principalement une clientĂšle extĂ©rieure composĂ©e de franciliens et de belges en particulier et caractĂ©risĂ©e par des revenus plus Ă©levĂ©s. A partir de 2004, la frĂ©quentation des parcours spĂ©cifiques mouche chute fortement alors que lâeffectif des AAPPMA locales baisse de maniĂšre moins radicale Caudron et Doron, 2009. Les enquĂȘtes saisonniĂšres rĂ©alisĂ©es par PARAGES montrent que les pĂȘcheurs sont globalement satisfaits de la qualitĂ© des parcours accĂšs, longueur, tranquillitĂ©, amĂ©nagement. Ă partir de 2003, en revanche, plusieurs se plaignent de la trop forte densitĂ© de pĂȘcheurs le long de la riviĂšre. Par ailleurs, la faible densitĂ© de truites fario sauvages, c'est-Ă -dire de truites de riviĂšre, apparaĂźt comme un problĂšme rĂ©current. Cette espĂšce est en fait plus recherchĂ©e que la truite de mer les pĂȘcheurs qui se dĂ©placent sur la Touques ne correspondent pas Ă la niche visĂ©e. 14Or, lâĂ©valuation des retombĂ©es Ă©conomiques du tourisme halieutique sur la Touques sâappuie sur des Ă©tudes liĂ©es Ă la pratique de la pĂȘche Ă la truite de mer et le postulat dâun accroissement de la frĂ©quentation. En dehors de la vente des cartes 19 850 âŹ/an en moyenne entre 1994 et 2005, ces bĂ©nĂ©fices restent difficiles Ă Ă©valuer. Dans ce domaine, la majoritĂ© de la littĂ©rature repose sur des exemples nord-amĂ©ricains ou scandinaves SalaniĂ© et al., 2004 ; Le Goffe et SalaniĂ©, 2004 dont les rĂ©sultats sont difficilement transposables en lâĂ©tat aux riviĂšres de lâOuest de la France mĂȘme si la presse locale tĂ©moigne de lâambition de sâinspirer de ces exemples câest un produit dâappel pour les pĂȘcheurs non-rĂ©sidents, pour ceux qui ont lâhabitude dâaller pĂȘcher en NorvĂšge » Le Pays dâAuge, 26 mars 1998. Le surplus journalier gĂ©nĂ©rĂ© par la pratique de la pĂȘche Ă la truite de mer sur la Touques a nĂ©anmoins fait lâobjet dâanalyses Ă©conomiques Bonnieux et Vermersch, 1993 ; Bonnieux, 2000. Celles-ci sâappuient sur lâĂ©valuation du coĂ»t dâune saison de pĂȘche dĂ©composĂ©e dâune part en droits de pĂȘche et frais de sĂ©jour, qui profitent directement Ă lâĂ©conomie locale, et dâautre part en Ă©quipement et transport, dont les bĂ©nĂ©fices locaux directs paraissent moins Ă©vidents. Ces travaux estiment Ă 762 245 ⏠Bonnieux et Vermersch, 1993 puis 1 562 775 ⏠Bonnieux, 2000 lâimpact de la pĂȘche sur lâĂ©conomie locale sans que les facteurs de cette réévaluation soient clairement explicitĂ©s. Il est certain que la pĂȘche a profitĂ© aux gĂźtes de pĂȘche labellisĂ©s ainsi quâĂ quelques autres structures dâhĂ©bergement et de restauration. Leurs gains sont toutefois limitĂ©s par une durĂ©e de sĂ©jour relativement courte le nombre de nuitĂ©es par jour de pĂȘche Ă©tait estimĂ© Ă 0,7 en moyenne pour la pĂ©riode 1998-2002 par PARAGES. La variabilitĂ© des chiffres annoncĂ©s montre en outre quâil reste difficile de mesurer prĂ©cisĂ©ment cette valeur 3 000 nuitĂ©es dans les gĂźtes et hĂŽtels de la vallĂ©e et 3 500 repas suscitĂ©s par lâactivitĂ© halieutique pour lâAESN 2007 contre 6 000 nuitĂ©es/an liĂ©es Ă la pĂȘche selon le diagnostic du futur Agenda 21 du Pays dâAuge Pays dâAuge Expansion, 2009. En revanche, lâactivitĂ© permet clairement de doper la frĂ©quentation touristique de la vallĂ©e en saison creuse mai/juin puis septembre/octobre puisque 80 % des journĂ©es sont vendues hors pleine pĂ©riode touristique AESN, 2007. Au final, les hypothĂšses de retour sur investissement semblent sâĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©es exagĂ©rĂ©ment optimistes puisque celles-ci sont en dĂ©finitive Ă©valuĂ©es Ă 110 000 ⏠en 2003 hĂ©bergement, restauration, droits de pĂȘche par PARAGES. Un Ă©quilibre financier jamais atteint 15Plus largement, le fonctionnement Ă©conomique de PARAGES pose la question dâun Ă©quilibre financier jamais atteint fig. 4. Le bilan financier apparaĂźt en effet mitigĂ© compte tenu des investissements consentis par les collectivitĂ©s plus de 2 000 000 ⏠entre 1995 et 2004. PrĂšs de 80% du budget de PARAGES pour la pĂ©riode allant de 1995 Ă 2004 reposent sur des fonds publics dont lâAgence de lâEau Ă une hauteur de 25 %, puis le Conseil RĂ©gional et les deux Conseils GĂ©nĂ©raux pour respectivement 18 et 15 %, lâĂtat 10 %, lâUE 6 % et enfin les communes 5 %. Les pĂȘcheurs ne participent que pour 20 % des recettes. Surtout, la vente des cartes ne reprĂ©sente que 8 % du budget total alors quâelle devait assurer la stabilitĂ© financiĂšre de lâassociation. Le dĂ©sĂ©quilibre entre les recettes gĂ©nĂ©rĂ©es par lâactivitĂ© pĂȘche et les dĂ©penses liĂ©es au paiement des baux constitue un problĂšme central que lâassociation nâest pas parvenue Ă rĂ©soudre. Les dĂ©penses ont dâabord Ă©tĂ© affectĂ©es aux travaux effectuĂ©s sur les cours dâeau les travaux de restauration engagĂ©s au dĂ©part reprĂ©sentent prĂšs dâun tiers de lâargent dĂ©pensĂ© auquel il faut ajouter les travaux dâentretien rĂ©gulier 10 % et lâamĂ©nagement des barrages 5,6 %. La gestion des parcours de pĂȘche occupe, elle, plus de 22 % des sommes engagĂ©es et prĂšs de 12 % pour la seule maĂźtrise du droit de pĂȘche. Enfin, PARAGES gĂ©nĂšre des frais de fonctionnement occupant 28 % du budget correspondant au financement des trois salariĂ©s 70 000 âŹ/an en moyenne. Figure 4 Budget global de PARAGES de 1995 Ă 2004 dâaprĂšs les documents fournis par PARAGES 16Alors que lâassociation aurait dĂ» entrer dans une phase dâautofinancement Ă partir de 2001, elle a rencontrĂ© de graves difficultĂ©s de gestion. Ă partir de 2004, les statistiques de frĂ©quentation des pĂȘcheurs tĂ©moignent dâune franche dĂ©saffection qui se traduit par une baisse significative des recettes liĂ©es Ă la vente des cartes de pĂȘche fig. 4. La vente des cartes a en effet rapportĂ© moins de 10 000 ⏠en 2007 contre 30 000 ⏠en 2003 et 2004 Caudron et Doron, 2009 alors quâun chiffre dâaffaires annuel proche de 50 000 ⏠était nĂ©cessaire pour financer la maĂźtrise du droit de pĂȘche 46 000 âŹ. Sâest alors enclenchĂ© un cercle vicieux. Les collectivitĂ©s, dont la participation financiĂšre ne devait pas assumer les frais de fonctionnement, ont successivement accordĂ© plusieurs subventions exceptionnelles Ă lâassociation pour poursuivre les travaux dâentretien jusquâen 2006. Puis, considĂ©rant que leur rĂŽle nâĂ©tait pas de subventionner le volet halieutique et en particulier la location des baux de pĂȘche, elles se sont dĂ©sengagĂ©es. Mise en liquidation judiciaire suite Ă un dĂ©ficit chronique et des difficultĂ©s de gouvernance, lâassociation a nĂ©gociĂ© une annĂ©e blanche en 2008 auprĂšs des propriĂ©taires quâelle nâĂ©tait pas en capacitĂ© de payer. Ă la fin de cette pĂ©riode, lâassociation a finalement Ă©tĂ© dissoute. Vers une gestion plus concertĂ©e du bassin versant ? 2008-⊠Restructuration de la gestion de lâeau sĂ©paration des compĂ©tences milieu et pĂȘche 12 Le SMBVT recouvre 830 kmÂČ alors que le bassin hydrographique mesure 1 350 kmÂČ. En 2012, deux nouve ... 13 Page dâaccueil du site Internet du SMBVT consultĂ© en fĂ©vrier 2011 14 Site Internet du SMBVT consultĂ© en fĂ©vrier 2011 17Suite Ă la dissolution de PARAGES, le Syndicat mixte du Bassin Versant de la Touques SMBVT a Ă©tĂ© créé le 31 dĂ©cembre 2007 avec lâappui des services de lâEtat. Il regroupe cinq communautĂ©s de communes et huit communes isolĂ©es Les communes adhĂ©rentes versent des cotisations en fonction du nombre dâhabitants. Le SMBVT est soutenu par les mĂȘmes partenaires financiers AESN, Conseil RĂ©gional Basse-Normandie, Conseils GĂ©nĂ©raux et techniques CATER, ONEMA. Ses missions sont en revanche bien diffĂ©renciĂ©es puisque la volontĂ© des Ă©lus est clairement dâĆuvrer au nom de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. LâĂ©mergence de cette structure de coopĂ©ration intercommunale repose sur le long travail de persuasion menĂ© auprĂšs des collectivitĂ©s riveraines par quelques Ă©lus mobilisĂ©s pour conserver une gestion cohĂ©rente de la riviĂšre Ă lâĂ©chelle du bassin versant. LâadhĂ©sion sâest opĂ©rĂ©e sur la garantie quâil nây aurait pas de confusion entre les objectifs du syndicat mixte et le monde de la pĂȘche. Le volet halieutique maĂźtrise du droit de pĂȘche, promotion de lâactivité⊠est donc abandonnĂ©. La mise en Ćuvre du SMBVT marque ainsi la poursuite dâobjectifs plus partagĂ©s puisquâil a pour but de mettre en place des programmes coordonnĂ©s de restauration et dâentretien des cours dâeau afin de garantir le bon Ă©tat Ă©cologique tout en essayant de rĂ©pondre aux attentes des nombreux usagers de lâeau »13. La dĂ©finition des missions est aussi plus large puisquâil est par exemple, attendu que les travaux concourent au dĂ©veloppement des usages tout en conservant le patrimoine naturel et paysager »14. Alors que les pĂȘcheurs Ă©taient partie prenante de PARAGES, ces derniers nâoccupent quâune place secondaire dans le fonctionnement du SMBVT ils interviennent comme partenaires sur les dossiers concernant les ouvrages et participent aux inventaires piscicoles et travaux complĂ©mentaires de nettoyage des ruisseaux. Ils sont nĂ©anmoins indirectement prĂ©sents via lâONEMA qui figure parmi les principaux partenaires techniques et exerce un rĂŽle non nĂ©gligeable en livrant son avis sur les amĂ©nagements dâouvrage et plus gĂ©nĂ©ralement les projets de restauration. Si cette premiĂšre difficultĂ© semble rĂ©solue, la confrontation des opĂ©rations de restauration Ă©cologique menĂ©es par PARAGES ou programmĂ©es par le SMBVT aux discours collectĂ©s auprĂšs des diffĂ©rentes catĂ©gories dâusagers du bassin de la Touques habitants, agriculteurs, pĂȘcheurs, kayakistes⊠conduit Ă repĂ©rer dâautres enjeux. Ces derniers restent Ă relever par le SMBVT. Les consĂ©quences paysagĂšres, des externalitĂ©s positives encore nĂ©gligĂ©es 18Les enquĂȘtes menĂ©es dans la vallĂ©e de la Touques montrent dâabord que les programmes de restauration des cours dâeau ont des incidences dĂ©passant le cadre des rĂ©flexions gĂ©nĂ©ralement menĂ©es dans les structures porteuses, centrĂ©es sur la seule question de la gestion du milieu Germaine, 2009. Les diffĂ©rentes opĂ©rations menĂ©es, en particulier les travaux de rĂ©habilitation, ont de fait modifiĂ© le paysage rivulaire mais aussi son image auprĂšs des riverains. GuidĂ©s par les exigences de la pĂȘche Ă la mouche qui demande un certain recul, les amĂ©nagements ont redonnĂ© un accĂšs visuel Ă la riviĂšre jusquâalors cachĂ©e puisquâune partie des berges et du fond de vallĂ©e Ă©tait abandonnĂ©e faute dâentretien. Lâeffet dâouverture est dâautant plus visible que la Touques est longĂ©e par des axes de communication trĂšs empruntĂ©s qui surplombent la riviĂšre et en offrent une vue presque en continu. Les entretiens montrent que cette dimension nâest au final pas nĂ©gligeable dans lâadhĂ©sion des propriĂ©taires riverains et des collectivitĂ©s locales au projet de restauration Ă©cologique. Ce constat ne fait que conforter la nĂ©cessitĂ© dâintĂ©grer dans les analyses Ă©conomiques sur lesquelles sâappuient les dĂ©cisions politiques en matiĂšre dâenvironnement les bĂ©nĂ©fices liĂ©s Ă des activitĂ©s non marchandes loisirs et plus gĂ©nĂ©ralement les services environnementaux intĂ©grant Ă la fois les services favorisant le maintien de la biodiversitĂ© valeur Ă©cologique mais aussi les amĂ©nitĂ©s valeur sociale Donadieu, 2001 ; Aznar, 2002 ; Lifran et Oueslati, 2007. LâamĂ©lioration de la qualitĂ© du cadre de vie et la rĂ©appropriation de la riviĂšre constituent pour les habitants des externalitĂ©s positives plus perceptibles que lâaugmentation de la richesse piscicole comme le reconnaissent Ă©galement plusieurs des techniciens de riviĂšre. 19Ce changement paysager a par ailleurs suscitĂ© de nouvelles attentes chez les habitants de la vallĂ©e. Celles-ci sâexpriment principalement par une demande dâaccessibilitĂ© au cours dâeau. Or, PARAGES nâayant pas prĂ©vu une valorisation autre que la pĂȘche, les habitants et touristes se trouvent exclus et privĂ©s dâaccĂšs aux berges en dehors de la traversĂ©e urbaine de Lisieux qui a profitĂ© dâun amĂ©nagement des bords de la Touques en 2005 chemins piĂ©tonniers, aires de reposâŠ, seule une courte section propriĂ©tĂ© dâune ferme musĂ©e propose un cheminement au bord de la Touques. InterrogĂ©s sur lâopportunitĂ© de profiter de la valorisation de la riviĂšre pour amĂ©nager un parcours piĂ©tonnier, les gestionnaires rĂ©pondent que le projet est impossible du fait de son incompatibilitĂ© avec la pĂȘche. Sâils se rĂ©jouissent de la rĂ©ussite plus large du projet et de son acceptation par les autres usagers, il nâest pas question de partager le fond de vallĂ©e 20 On ne peut pas. On ne lâa pas souhaitĂ©. On mâa souvent posĂ© la question. Ă savoir sâil y avait possibilitĂ© dâinstaller un chemin de randonnĂ©e au tout bord de la riviĂšre et câest pas possible. Ce nâest pas compatible avec le monde de la pĂȘche Ă la mouche. Ah non, câest vraiment pas compatible du tout. » ancien garde pĂȘche de PARAGES ; 21 Câest sĂ»r que ça pourrait ĂȘtre intĂ©ressant de cheminer le long de la Touques. Maintenant il y aurait plusieurs problĂšmes, câest la maĂźtrise du foncier, la compatibilitĂ© avec la pratique de la pĂȘche. Et la pĂȘche Ă la mouche, câest pas une pĂȘche statique comme la pĂȘche au coup, il faut avoir une certaine quiĂ©tude. Le pĂȘcheur Ă la mouche souvent il recherche un peu le fait de sâisoler dans son milieu naturel. » ancien animateur de PARAGES. Un manque de concertation qui conduit Ă exclure la majoritĂ© des usagers 15 Extrait dâun article consacrĂ© Ă la Touques paru dans la revue PĂȘches sportives 2000, p. 22-29. 22Si le SMBVT sâefforce de prendre en compte les devoirs et contraintes des diffĂ©rents usagers, celui-ci intervient dans un contexte perturbĂ© dans la mesure oĂč les modes de gestion mis en place par PARAGES ont entraĂźnĂ© des modifications des pratiques de lâensemble des acteurs intervenant dans le fond de vallĂ©e fig. 5. Le fonctionnement de lâassociation reposait sur la subvention des propriĂ©taires riverains en Ă©change de la gestion des berges. Comme les pĂȘcheurs sâen fĂ©licitaient, chaque parcours louĂ© Ă PARAGES reçoit en contrepartie une renaturation par gĂ©nie vĂ©gĂ©tal ainsi quâun entretien rĂ©gulier sans frais Ă la charge du propriĂ©taire »15. Ce systĂšme pesait en rĂ©alitĂ© sur les Ă©leveurs qui exploitent des herbages de fond de vallĂ©e. Si PARAGES a financĂ© lâinstallation dâabreuvoirs et de clĂŽtures le long des berges, elle a ensuite confiĂ© leur entretien aux agriculteurs. Or, ces derniers sont peu enclins Ă modifier leurs pratiques pour entretenir des Ă©quipements non choisis et dont ils estiment quâils ne reprĂ©sentent pas dâavantages productifs. Par ailleurs, une marge piĂ©tonniĂšre de 1,50 Ă 2m entre la berge et la clĂŽture a Ă©tĂ© nĂ©gociĂ©e. Elle constitue un manque Ă gagner pour lâexploitant mais son entretien est assurĂ© par lâassociation tous les ans. Aujourdâhui, ces bandes sont mal entretenues et certains Ă©leveurs prĂ©fĂšrent conserver les ronciers qui sây sont dĂ©veloppĂ©s comme clĂŽtures naturelles pour que les bĂȘtes ne traversent pas la riviĂšre. AccumulĂ©es, ces contraintes favorisent un abandon des fonds de vallĂ©es 23 Le locataire paye un loyer, doit nettoyer les berges, nâa pas le droit dâabreuver ses bĂȘtes et câest le proprio qui reçoit le loyer. Câest aberrant! Câest lâhĂ©ritage des chĂątelains ! Alors comme câest trop cher, on nâentretient plus la riviĂšre » un Ă©leveur, Saint Martin de la Lieue. 24Cette menace paraĂźt dâautant plus importante quâelle sâinscrit dans un contexte de dynamiques concourant Ă la fermeture des versants alors mĂȘme que les paysages amples et ouverts offrant des vues sur la vallĂ©e de la Touques sont identifiĂ©s comme un des atouts majeurs pour conserver lâattractivitĂ© rĂ©sidentielle et touristique du Pays dâAuge ANERA, 1974 ; CAUE 14, 2002 ; SCoT Nord Pays dâAuge, 2007 ; Germaine, 2009. 16 En parler normand, dĂ©signe un Ă©tranger Ă la Normandie. 25Par ailleurs, la crĂ©ation des parcours spĂ©cifiques exclut les pĂȘcheurs locaux qui pratiquent peu la pĂȘche sportive. Ces derniers se sont vus privĂ©s de lâaccĂšs Ă un certain nombre de berges parcours spĂ©cifiques, pĂ©piniĂšres pourtant fortement apprĂ©ciĂ©es et frĂ©quentĂ©es jusque-lĂ . Ils se sont sentis dâautant plus dĂ©possĂ©dĂ©s de leur riviĂšre que la pĂȘche Ă la mouche, requĂ©rant beaucoup de temps de loisir, de technicitĂ© et un Ă©quipement coĂ»teux, est considĂ©rĂ©e comme un loisir haut de gamme [âŠ] assurant une diffĂ©renciation sociale marquĂ©e » Bonnieux, 1993. Ils ont alors protestĂ© en organisant des manifestations contre une pĂȘche rĂ©servĂ©e aux riches horsains »16 et dĂ©noncĂ© une privatisation de la Touques. Ces rĂ©actions tĂ©moignent du manque de concertation qui a prĂ©sidĂ© Ă la gestion de la riviĂšre. Bien que menĂ© en collaboration avec le prĂ©sident de la sociĂ©tĂ© de pĂȘche locale, le projet â mettre en place un produit touristique payant afin de financer la restauration et lâentretien de lâensemble des parcours â nâa pas Ă©tĂ© expliquĂ© comme le choix des parcours qui devaient rester classiques ou devenaient spĂ©cifiques nâa pas Ă©tĂ© discutĂ©. 17 Le club de kayak de Lisieux Lexovives fonctionne Ă Lisieux toute lâannĂ©e ainsi quâĂ Beuvilliers ... 26Enfin, la Touques est pratiquĂ©e par des kayakistes un club fonctionne Ă lâannĂ©e Ă Lisieux17 et deux Ă©tablissements louent des canoĂ«s-kayaks pour descendre la riviĂšre depuis Pont-lâEvĂȘque. Ces derniers sont partagĂ©s ils profitent de lâouverture de certains barrages qui rend le parcours de la Touques plus agrĂ©able puisquâil nâest plus nĂ©cessaire de sortir lâembarcation de lâeau pour les franchir, de la crĂ©ation dâun parcours dâeaux vives Ă Lisieux qui remplace depuis 2008 un barrage-clapet dâune hauteur de 1,90 m mais ils doivent aussi composer avec la diminution des hauteurs dâeau. LâamĂ©nagement du barrage-clapet a par exemple supprimĂ© le plan dâeau en amont utilisĂ© comme terrain dâentrainement au kayak polo. Finalement, la politique menĂ©e par lâassociation sâest opĂ©rĂ©e sans concertation avec les autres usagers et sans rĂ©flexion sur les amĂ©nitĂ©s associĂ©es Ă la riviĂšre ou toute autre forme de valorisation que le tourisme halieutique. Le projet a avant tout profitĂ© aux pĂȘcheurs Ă la mouche et aux propriĂ©taires riverains en excluant les autres usagers. Les actions mises en Ćuvre semblent dĂšs lors converger vers une forme dâappropriation unique du cours dâeau et plus largement de privatisation du fond de vallĂ©e. Figure 5 Interactions entre les modes de gestion en place sur la Touques et les usagers 27LâaccessibilitĂ© Ă la riviĂšre et le meilleur partage du fond de vallĂ©e constituent donc aujourdâhui un dĂ©fi important pour le SMBVT. Ces questions restent cependant globalement dĂ©laissĂ©es. Les prioritĂ©s du syndicat mixte sont clairement liĂ©es Ă lâatteinte du bon Ă©tat Ă©cologique des cours dâeau. Ainsi, son prĂ©sident annonce que la suite des chantiers concernera les ouvrages prioritaires dĂ©finis par le Grenelle de lâenvironnement, la renaturation de la Courtonne » et le dĂ©mantĂšlement des derniers ouvrages faisant obstacle Ă la continuitĂ© Ă©cologique Saint, 2010 ; Cholet, comm. orale. Dans ce cadre, la valorisation des amĂ©nitĂ©s de la riviĂšre et de la vallĂ©e, aussi bien dans une perspective halieutique promotion de la pĂȘche que paysagĂšre cadre de vie, loisirs, nâest pas effective. Du cours dâeau aux paysages comment passer de la gestion de lâeau au projet de territoire ? 28LâexpĂ©rience menĂ©e sur la Touques depuis prĂšs de 30 ans en matiĂšre de gestion de lâeau constitue un exemple particuliĂšrement intĂ©ressant au moment oĂč les projets de restauration Ă©cologique se multiplient sur lâensemble des cours dâeau de lâOuest de la France dans le cadre de la mise en Ćuvre de la DCE, du Plan national de restauration de la continuitĂ© Ă©cologique des cours dâeau mais aussi des Trames vertes et bleues issues du Grenelle de lâenvironnement Barraud et Germaine, soumis. Alors que riviĂšres et vallĂ©es tendent de plus en plus Ă ĂȘtre rĂ©duites Ă des infrastructures naturelles dont il est impĂ©ratif de prĂ©server la fonctionnalitĂ© Ă©cologique afin notamment de stopper lâĂ©rosion de la biodiversitĂ©, lâanalyse des modalitĂ©s de gestion Ă lâĆuvre dans ce bassin est lâoccasion de sâinterroger sur lâarticulation entre programmes de restauration Ă©cologique et lâĂ©laboration de vĂ©ritables projets de territoire. Lâeau, un bien commun encore mal dĂ©fini par la lĂ©gislation ? 18 Les cours dâeau non domaniaux reprĂ©sentent 95% du rĂ©seau hydrographique français avec un linĂ©aire ... 29Ă lâaune de ce bilan, une des questions qui reste entiĂšre, mĂȘme aprĂšs la crĂ©ation du SMBVT, est le partage des rĂŽles entre propriĂ©taires riverains et collectivitĂ©s face aux objectifs fixĂ©s par la DCE. LâĂtat sâest engagĂ© auprĂšs de lâUE Ă atteindre le bon Ă©tat Ă©cologique des cours dâeau pour 2015. Seulement, pour la majoritĂ© des cours dâeau18, les berges ainsi que le fond du cours d'eau appartiennent aux propriĂ©taires riverains. Bien que ces derniers aient dĂ©laissĂ© lâentretien de la riviĂšre dont ils nâont plus usage, celui-ci leur incombe Le Lay et PiĂ©gay, 2007 ; Le Lay et Permingeat, 2008 30 ⊠le propriĂ©taire riverain est tenu Ă un entretien rĂ©gulier du cours d'eau. L'entretien rĂ©gulier a pour objet de maintenir le cours d'eau dans son profil d'Ă©quilibre, de permettre l'Ă©coulement naturel des eaux et de contribuer Ă son bon Ă©tat Ă©cologique ou, le cas Ă©chĂ©ant, Ă son bon potentiel Ă©cologique, notamment par enlĂšvement des embĂącles, dĂ©bris et atterrissements, flottants ou non, par Ă©lagage ou recĂ©page de la vĂ©gĂ©tation des rives⊠» article du Code de l'environnement. 31Lâeau, considĂ©rĂ©e comme un patrimoine collectif Ă prĂ©server, constitue donc une enclave inaccessible pour lâĂtat et les collectivitĂ©s censĂ©s Ćuvrer pour son bon entretien. Comment prĂ©server la qualitĂ© de lâeau sans maĂźtrise des berges ? Face Ă ce vide juridique, lâĂtat incite les collectivitĂ©s Ă prendre la compĂ©tence eau » et Ă se structurer par bassin pour une gestion cohĂ©rente comme en tĂ©moigne la multiplication des Etablissements Publics Territoriaux de Bassin EPTB, des contrats de riviĂšres ou des SchĂ©mas dâamĂ©nagement et de gestion des eaux SAGE. Si le SMBVT rappelle quâil nâa pas vocation Ă se substituer aux propriĂ©taires, force est de constater que ce nâest quasiment que par son intervention que lâentretien du cours dâeau est assurĂ© via des dĂ©clarations dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral DIG. Cette procĂ©dure assure le passage des entreprises spĂ©cialisĂ©es sur des parcelles particuliĂšres Ă lâoccasion de travaux mais a aussi pour but de lĂ©gitimer lâengagement de deniers publics sur des propriĂ©tĂ©s privĂ©es. Si une contrepartie financiĂšre peut ĂȘtre rĂ©clamĂ©e aux riverains, cette possibilitĂ© est rarement utilisĂ©e les propriĂ©taires sont alors largement bĂ©nĂ©ficiaires Scarwell et Laganier, 2004. 32Aucune rĂ©flexion nâest en revanche engagĂ©e sur le partage de la riviĂšre. Celle-ci demeure en effet difficilement accessible pour les habitants ou usagers qui voudraient y accĂ©der puisque le seul moyen lĂ©gal est dâemprunter la voie dâeau. En milieu rural, seule la permanence dâhĂ©ritages, tels quâun chemin de halage 44 km le long de la Vire en Basse-Normandie ou une ancienne voie ferrĂ©e voie verte de 42 km le long de lâOrne en Suisse Normande », semble avoir permis aux collectivitĂ©s de mettre en place des projets de valorisation des paysages au fil de lâeau. Alors que la nouvelle loi sur lâeau vise Ă intĂ©grer la prise en compte des attentes de la population et Ă initier un dĂ©bat public sur la question de lâeau, actions par ailleurs rendues obligatoires par la Convention dâAarhus 1998, la plupart des politiques mises en Ćuvre par les organismes en charge de la gestion des cours dâeau ne repose pas sur une concertation ouverte Ă lâensemble des usagers et sâattache Ă des objectifs restreints Ă la restauration Ă©cologique des cours dâeau continuitĂ© Ă©cologique, restauration des habitatsâŠ. La dimension paysagĂšre reste ignorĂ©e alors mĂȘme que lâexpĂ©rience de la Touques montre que ces projets comportent des externalitĂ©s positives qui mĂ©riteraient dâĂȘtre mises en valeur Ă une Ă©chelle dĂ©passant le corridor fluvial et que plusieurs travaux tĂ©moignent de lâattachement exprimĂ© par les populations envers ces paysages Ardillier-Carras, 1998 ; Montembault, 2002 ; Bonin, 2002 ; Barraud, 2009b ; Germaine, 2009 ; Cottet, 2009. Quel devenir pour la Touques entre privatisation et abandon ? 33La crĂ©ation du SMBVT pose finalement plus largement la question de la dĂ©finition dâun projet de territoire partagĂ© Ă lâĂ©chelle de la vallĂ©e et de lâopportunitĂ© de valoriser le potentiel liĂ© au bon Ă©tat Ă©cologique de la riviĂšre et Ă lâattractivitĂ© des paysages de la vallĂ©e. 19 DĂ©cret n° 2008-720 du 21 juillet 2008 relatif Ă l'exercice du droit de pĂȘche des riverains d'un co ... 20 Site Internet et entretiens rĂ©alisĂ©s auprĂšs des rive ... 34La valorisation du territoire pour son potentiel halieutique ne concerne plus que les acteurs de la pĂȘche. Les AAPPMA locales ont repris la maĂźtrise du droit de pĂȘche mais elles rencontrent de fortes difficultĂ©s pour assurer le paiement des baux et lâentretien des parcours. Un dĂ©cret19 paru en juillet 2008 prĂ©voit pourtant quâelles puissent bĂ©nĂ©ficier librement du droit de pĂȘche pour une durĂ©e de 5 ans dĂšs lors que l'entretien d'un cours d'eau non domanial est financĂ© majoritairement par des fonds publics. Cette mesure remet en cause le relais systĂ©matique pris par les collectivitĂ©s locales lorsque la gestion de lâespace rural due aux propriĂ©taires est devenue dĂ©ficiente, renvoyant Ă des problĂ©matiques similaires Ă celles liĂ©es Ă lâentretien des haies et des chemins agricoles, sur lesquels un regard neuf est posĂ© du fait de la gĂ©nĂ©ralisation des loisirs rĂ©crĂ©atifs et dâun intĂ©rĂȘt accru pour la nature. Cependant, les gestionnaires nây ont pas recours Ă la fois pour ne pas mĂȘler les volets milieu et pĂȘche mais aussi par crainte que lâapplication de ce rĂšglement, perçu comme une spoliation »20 par les propriĂ©taires riverains, freine la mise en place des programmes dâactions 35 Ăa peut ĂȘtre un vrai frein sur des territoires oĂč les droits de pĂȘche ont une rĂ©elle valeur commerciale. Il est possible que politiquement ça complique de maniĂšre significative la mise en place de projets sur la maĂźtrise dâouvrage public. Parce que ça veut dire quâon va afficher que si on lance une opĂ©ration globale de restauration de cours dâeau, de facto les propriĂ©taires riverains vont ĂȘtre privĂ©s de leur droit de pĂȘche quâils ont lâhabitude de louer Ă droite, Ă gauche. Donc ça veut dire que les riverains risquent de se retourner contre les Ă©lus, qui eux-mĂȘmes vont dire "oh, lĂ si câest sensible comme ça on ne va peut-ĂȘtre pas sâengager dans une compĂ©tence qui est facultative". » ancien animateur de PARAGES ; 36 Câest un dĂ©cret de juillet 2008 que les pĂȘcheurs rĂ©clamaient depuis longtemps mais ils ne se sont pas rendus compte du piĂšge que ça va reprĂ©senter. Et ça va nous poser un Ă©norme problĂšme. [âŠ] On va avoir des gros problĂšmes parce que les gens vont dire câest une atteinte au droit de propriĂ©tĂ©. Ă mon avis ça va ĂȘtre un blocage Ă nos travaux. » prĂ©sident du SMBVT. 37Alors mĂȘme que la privatisation Ă©tait une des motivations principales de dĂ©part et que lâensemble des acteurs rĂ©clame un accĂšs Ă la riviĂšre, les pressions exercĂ©es sur les droits de pĂȘche semblent devoir empĂȘcher tout partage du cours dâeau. Les propriĂ©taires disposent aujourdâhui de parcours attractifs, gĂ©rĂ©s et entretenus, qui peuvent susciter des convoitises. Outre le morcellement des parcours offerts par PARAGES, le retour de tronçons dans le privĂ© pose la question de leur entretien Ă moyen et long termes. Il est possible que les propriĂ©taires engagent ces travaux Ă leurs frais si le bĂ©nĂ©fice des baux le justifie. Cependant, il semble plutĂŽt que ce soit la collectivitĂ© qui continue indirectement dâassurer ce service Ă travers les actions du syndicat. Seulement, cette politique profitera, cette fois, directement et seulement aux propriĂ©taires puisque ce processus de privatisation se traduirait de fait par lâabsence de retombĂ©es Ă©conomiques collectives. De la restauration du corridor fluvial Ă un projet de territoire pour la vallĂ©e 38Les difficultĂ©s de la gestion du cours dâeau et de ses berges semblent finalement rĂ©sider dans lâabsence de politique intĂ©grĂ©e et de concertation mais aussi dans une apprĂ©hension qui peine Ă dĂ©passer lâĂ©chelle du corridor fluvial et les problĂ©matiques de lâeau. Il semble en effet important de replacer les cours dâeau dans leurs contextes gĂ©ographiques immĂ©diats patrimoine, paysages rivulaires⊠et plus larges fond de vallĂ©e et versants afin de traiter de lâensemble des dimensions impliquĂ©es par ces enjeux de gestion usages et pratiques de lâespace, reprĂ©sentationsâŠ. Ce changement dâĂ©chelle spatiale et thĂ©matique est nĂ©cessaire pour passer de la question de la continuitĂ© Ă©cologique Ă lâĂ©laboration de vĂ©ritables projets de territoire comme lâont par exemple montrĂ© les Ă©changes lors du colloque organisĂ© en novembre 2010 Ă Cholet par lâassociation française des EPTB, Ouvrages hydrauliques, de la continuitĂ© Ă©cologique des fleuves et riviĂšres aux projets de territoire ». 39Si les objectifs de bon Ă©tat Ă©cologique sont fixĂ©s au niveau europĂ©en, leur mise en Ćuvre relĂšve essentiellement du niveau local Ghiotti, 2010. Or, cette Ă©chelle rĂ©vĂšle des stratĂ©gies de gestion de la ressource en eau multiples voire conflictuelles qui soulignent la difficile conciliation pour les collectivitĂ©s territoriales des problĂ©matiques environnementales et des objectifs sociaux et Ă©conomiques. Dans ce cadre, les gestionnaires disposent dâune bonne connaissance de lâĂ©volution de lâĂ©quilibre des milieux en particulier pour les grands cours dâeau Malavoi et Bravard, 2010, le fonctionnement des riviĂšres de moyenne dimension ordre 4 ou 5 de lâOuest de la France caractĂ©risĂ©es par une faible Ă©nergie et une faible dynamique gĂ©omorphologique demeurant moins bien renseignĂ© Lespez, Ă paraĂźtre. De nombreux travaux rendent compte du fonctionnement Ă©cologique et de la qualitĂ© biologique des corridors fluviaux Dufour et PiĂ©gay, 2009 tandis que la recomposition des territoires de la gestion de lâeau a Ă©tĂ© bien traitĂ© Ă travers la question du risque dâinondation Laganier, 2006 ; Laganier et Arnaud-Fassetta, 2009. Cependant, il sâagit de problĂ©matiques de gestion qui se posent avec beaucoup moins dâacuitĂ© sur les cours dâeau de lâOuest de la France. A lâinverse, les dimensions socio-spatiales et paysagĂšres des riviĂšres et vallĂ©es restent beaucoup moins bien documentĂ©es. La prise en compte de problĂ©matiques plus larges sâimpose pourtant pour apprĂ©hender les enjeux de dĂ©veloppement local des territoires ordinaires et la mise en Ćuvre de projets de territoires Goussot, 2003. 40Câest Ă©galement ce que souligne lâopĂ©ration menĂ©e dans la vallĂ©e du LĂ©guer en 1996. La rĂ©ussite du dĂ©mantĂšlement du barrage hydroĂ©lectrique de Kernansquillec, construit dans les annĂ©es 1920, repose sur de fortes implications locales et la rĂ©intĂ©gration de lâopĂ©ration dans un vĂ©ritable projet de territoire pour la vallĂ©e. Ce projet est prĂ©sentĂ© comme exemplaire en conjuguant ses forces, une communautĂ© humaine a su dĂ©placer la montagne de bĂ©ton dâun barrage pour quâĂ Kernansquillec, la vallĂ©e du LĂ©guer rĂ©vĂšle sa vraie nature. Une source de dĂ©veloppement durable ; lâĂ©nergie de lâavenir » MEEDDM, 2002. Alors que sur le terrain, les rĂ©actions locales conflits, manifestations, mise Ă lâĂ©cart des dĂ©fenseurs des moulins⊠tĂ©moignent de la nĂ©cessitĂ© dâengager des dĂ©marches de concertation, la dĂ©marche mise en place par lâInstitution InterdĂ©partementale du Bassin de la SĂšvre Nantaise et le Syndicat Mixte de la VallĂ©e du Thouet en 2009 fait preuve de la volontĂ© de mobiliser des dĂ©marches participatives innovantes expĂ©rimentation dâune enquĂȘte en ligne avec support photographique pour renseigner les perceptions de la riviĂšre des diffĂ©rents usagers et aider aux choix de gestion des ouvrages hydrauliques Barraud et al., 2009. Câest aussi la dĂ©marche que semblent avoir adoptĂ© le MinistĂšre de lâenvironnement et la prĂ©fecture de la Manche suite Ă lâannonce du dĂ©mantĂšlement des barrages hydroĂ©lectriques de la SĂ©lune puisquâun schĂ©ma de dĂ©veloppement durable de la vallĂ©e de la SĂ©lune » a Ă©tĂ© commandĂ© en parallĂšle dâun diagnostic environnemental. Lâenjeu est bien de dĂ©finir un projet de restauration Ă©cologique des cours dâeau qui soit Ă la fois en adĂ©quation avec les obligations des politiques publiques mais aussi avec les attentes des usagers. Conclusion 41Finalement, les enjeux et blocages identifiĂ©s Ă travers lâanalyse des modes de gestion de lâeau en cours sur la Touques tĂ©moignent de lâĂ©mergence dâun nouveau paradigme de la gestion des cours dâeau DCE, LEMA, Trames vertes et bleues, Plan national pour la restauration de la continuitĂ© Ă©cologique⊠qui considĂšre avant tout les riviĂšres comme un milieu naturel Ă prĂ©server voire Ă restaurer Barraud, 2010. Dans ce cadre, le bassin de la Touques se trouve Ă©rigĂ© Ă la fois comme laboratoire et vitrine des opĂ©rations de restauration Ă©cologique nombreuses visites organisĂ©es au barrage du Breuil-en-Auge pour les Ă©lus et gestionnaires français et Ă©trangers ; mise en avant de lâexemplaritĂ© des travaux menĂ©s sur la Touques par lâONEMA, lâAESN et la CATER ; prix dĂ©cernĂ© Ă PARAGES dans le cadre du concours Eau pure - Eau propre » de lâAESN en 2000. Alors que les expĂ©riences dâeffacement dâouvrages, en particulier de grande dimension, restent exceptionnelles car difficiles Ă mettre en Ćuvre coĂ»t, droit de propriĂ©tĂ©âŠ, les pouvoirs publics mettent en exergue les programmes menĂ©s sur la Touques Ă des fins stratĂ©giques et de communication. Câest ainsi que la secrĂ©taire dâĂtat chargĂ©e de lâĂ©cologie, C. Jouanno, a choisi la station du Breuil-en-Auge dans le bassin de la Touques pour lancer le 13 novembre 2009 le Plan national pour la restauration de la continuitĂ© Ă©cologique des cours dâeau et annoncĂ© lâarasement de deux importants barrages hydroĂ©lectriques dans la vallĂ©e de la SĂ©lune Manche. Cette analyse apporte alors un Ă©clairage intĂ©ressant alors que les projets de restauration se multiplient sur lâensemble des petites riviĂšres de lâOuest de la France. Elle montre le relais jouĂ© par certaines catĂ©gories dâacteurs locaux ici, les pĂȘcheurs pour imposer ce paradigme environnementaliste mais, il pose Ă©galement la question dâune reformulation des questions liĂ©es Ă la gestion des petits cours dâeau permettant dâimpulser de vĂ©ritables projets de territoire comme dans la vallĂ©e du LĂ©guer par exemple. En montrant les implications socio-Ă©conomiques et les incidences paysagĂšres liĂ©es aux projets de restauration Ă©cologique des cours dâeau, lâexemple de la Touques incite dâune part Ă sâinterroger sur les moyens de combiner protection de la biodiversitĂ©, valorisation des amĂ©nitĂ©s et dĂ©veloppement local Dupraz, 2008 et suggĂšre dâintĂ©grer un volet paysager permettant de formaliser les attentes sociales. Il tĂ©moigne dâautre part de la nĂ©cessitĂ© de dĂ©passer lâĂ©chelle du linĂ©aire fluvial qui caractĂ©rise encore les politiques de gestion de lâeau pour intĂ©grer fond de vallĂ©e et versants, et ainsi proposer des projets de valorisation Ă lâĂ©chelle dâun territoire vĂ©cu opĂ©rationnel, la vallĂ©e. Lâauteur tient Ă remercier le laboratoire GĂ©ophen UMR LETG 6554 CNRS dans lequel ce travail a Ă©tĂ© effectuĂ© et les gestionnaires du bassin versant de la Touques, en particulier Serge Saint et JĂ©rĂ©my Chevalier.
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CommunautĂ© de Communes Terre d'Auge 9 rue de l'hippodrome - ZI la Croix BrisĂ©e 14130 Pont l'EvĂȘqueCetteracine est composĂ©e de deux parties : *wi-("Ă moitiĂ©", et par rĂ©sultat - car quand vous divisez en deux, c'est ce que vous obtenez : deux), et *(d)áž±mÌ„ t-Ä«: "sĂ©rie de dix", "dix ans".; Et deux sĂ©ries de dix, 2 dix, ça fait bien vingt. La terminaison -Ä« de cette curieuse forme *(d)áž±mÌ„ t-Ä« nous informe qu'il s'agit un nominatif duel : une sorte de pluriel, mais uniquement Tendances des prix du pĂ©trole en France Tendance du cours au 29 aoĂ»t 2022 PĂ©trole 0 % Station autourde LE BREUIL-EN-AUGE Gazole SP95 E85 GPLc E10 SP98 SystĂšme U Ă Km Ouilly-le-Vicomte ⏠⏠+ 10 ⏠⏠IntermarchĂ© Ă Km Pont-l'ĂvĂȘque ⏠⏠⏠⏠⏠Total Ă Km PONT L EVEQUE ⏠⏠⏠Esso Ă Km Lisieux + 5 ⏠+ 5 ⏠IntermarchĂ© Ă Km Pont-l'ĂvĂȘque ⏠⏠⏠⏠Total Access Ă Km Pont-l'ĂvĂȘque ⏠⏠⏠⏠IntermarchĂ© Ă Km LISIEUX ⏠⏠⏠Leclerc Ă Km LISIEUX ⏠⏠⏠⏠Station Saint-DĂ©sir ⏠⏠⏠Basse Normandie Calvados LE BREUIL-EN-AUGE NOROLLES MANNEVILLE-LA-PIPARD LE MESNIL-SUR-BLANGY FIERVILLE-LES-PARCS BLANGY-LE-CHATEAU LE TORQUESNE LE FAULQ SAINT-PHILBERT-DES-CHAMPS LE BREVEDENT LES AUTHIEUX-SUR-CALONNE COQUAINVILLIERS BONNEVILLE-LA-LOUVET SAINT-ANDRE-D'HEBERTOT MANERBE Produits Tous les Carburants Gazole SP95 E85 GPL E10 SP98 ActualitĂ© © Copyright 2022 Prix du CARBURANT. Tous droits rĂ©servĂ©s aiguillon association pour la formation, a la conduite automobile a l-education et. vaulx-en-velin. association pour la maitrise et la securite automobile (a m s a ) seyssins. association pour la mobilite et l-insertion par la formation au permis d. maubeuge. association pour la pratique du sport automobile. ChambreStudioAppartementMaisonMeublĂ©Logement Ă©tudiant Notre sĂ©lection de maisons Ă louer sur Le Breuil en Auge 14130 Pourquoi juste cette sĂ©lection ?LocService n'est pas un site d'annonces classique et cette sĂ©lection est donnĂ©e Ă titre d'exemple. Sur LocService, la demande du locataire est transmise aux propriĂ©taires concernĂ©s qui le contactent directement. Le locataire gagne donc un temps prĂ©cieux dans sa recherche et Ă©vite le traditionnel "C'est dĂ©jĂ louĂ© !". 94 % d'avis favorablesRenĂ©, locataireIl y a 5 joursLocservice est une plateforme qui rĂ©pond bien Ă l'attente des propriĂ©tairele fonctionnement et le processus de recherche de locataires est trĂšs bienMagali, locataireIl y a 2 semainesBon suiviPropositions de logement rĂ©guliĂšrementTrĂšs bon service rendu au clientMarc, propriĂ©taireSite bien demandes sont bien fait de maintenir les offres dans la base aprĂšs ... La presse en parle
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