Le150e anniversaire de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris en 1871 n’a pas le même écho ni les mêmes enjeux que le centenaire de la Grande Guerre qui s’est achevé il y a deux ans
Unité Communiste Membre de l'ICOR en France
Communede Paris : Dugudus installe 50 communards dans la capitale La Ville de Paris célèbre le 150e anniversaire de la Commune, du 18 mars au 27 mai 2021, dates du soulèvement populaire
La Commune de Paris est écrasée durant la Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871, pendant laquelle près de 20 000 Communards trouvent la mort. Les survivants sont souvent déportés. Une loi d’amnistie est votée en 1880. La Commune entre dans l'histoire et y laisse sa trace. Dernier épisode de notre série. Quand Charles Delescluze devient le 11 mai 1871 délégué à la Guerre de la Commune, il ne sait pas qu’il ne lui reste que quatorze jours à vivre. Il tombera sous les balles le 25 mai 1871 au cinquième jour de ce qui deviendra dans l’histoire la Semaine sanglante ». Nom donné à ces sept jours de larmes et de sang, du 21 au 28 mai, nécessaires aux Versaillais pour reconquérir Paris et mettre à bas l’expérience communale. Dès la fin mars 1871, alors que la Commune balbutie ses premières mesures politiques et sociales, le chef du pouvoir exécutif légitime, Adolphe Thiers, se prépare à mater la révolte parisienne depuis Versailles. Jusqu’à la mi-mai, des combats sporadiques se déroulent dans diverses villes de banlieue Issy-les-Moulineaux, Clamart, Neuilly notamment où les Fédérés de la Commune perdent progressivement pied. Il faut dire que le rapport de force militaire penche très fortement en faveur des Versaillais. Si la convention d’armistice signée avec les Allemands n’autorise que 40 000 soldats français en région parisienne, le chancelier allemand Bismarck, soucieux de désarmer Paris, libère 60 000 prisonniers qui viennent grossir les rangs de l’armée de Thiers installée au camp de Satory, non loin de Versailles. Résultat, à la veille de la Semaine sanglante, les Versaillais disposent de 130 000 soldats bien armés, commandés par… le vaincu de Sedan, le maréchal de Mac Mahon. En face, les Communards peuvent théoriquement aligner les 170 000 membres de la Garde nationale. Mais, en vérité, selon un relatif consensus des historiens, seuls entre 20 000 et 30 000 hommes sont réellement actifs. Les autres sont trop inexpérimentés, voire indisciplinés ou peu motivés pour se battre. A quelques notables exceptions près, tels Dombrowski et Louis Rossel, ils souffrent aussi d’un commandement pas réellement à la hauteur. L’étau se resserre progressivement autour de Paris avec la prise par les Versaillais des forts installés en banlieue. D'ailleurs, devant la menace, un Comité de salut public a pris le pouvoir le 1er mai au sein du Conseil de la Commune, au grand dam de certains de ses membres. Le 8 mai, l’enceinte fortifiée de la capitale est fortement bombardée entre Grenelle et Passy. Ce même jour, Thiers adresse une sorte d’ultimatum aux Parisiens en leur demandant de s’affranchir » eux-mêmes des autorités de la Commune… faute de quoi l’armée passera à l’action. Nous avons écouté toutes les délégations qui nous ont été envoyées, et pas une ne nous a offert une condition qui ne fût l'abaissement de la souveraineté nationale devant la révolte. … Le gouvernement qui vous parle aurait désiré que vous puissiez vous affranchir vous-mêmes… Puisque vous ne le pouvez pas, il faut bien qu'il s'en charge, et c'est pour cela qu'il a réuni une armée sous vos murs… … Si vous n'agissez pas, le gouvernement sera obligé de prendre, pour vous délivrer, les moyens les plus prompts et les plus sûrs. Il le doit à vous, mais il le doit surtout à la France. Chef du pouvoir exécutif La Semaine sanglante » Et, de fait, les Versaillais passent à l’action. Le 21 mai, à la suite d’une trahison dans les rangs des Communards, ils entrent dans la capitale via le quartier de Boulogne dénommé Le point du jour », près de la Porte de Saint-Cloud. La Semaine sanglante » commence. Alors que les premières lignes versaillaises tentent d’avancer vers le centre de Paris, derrière, les liquidateurs » massacrent les suspects, hommes, femmes et enfants. Une vingtaine de cours prévôtales » jugent sommairement les prisonniers et les font fusiller. Ce sera notamment le cas aux Batignolles ou encore devant le Panthéon. En représailles, les Communards prennent en otages les Dominicains d’Arcueil qui seront exécutés. Les 22 et 23 mai, les Versaillais avancent lentement mais inexorablement, emportant l’une après l’autre les quelque 900 barricades montées par les Fédérés qui se battent âprement. La quasi totalité de la rive gauche est reprise, à l’exception de la Butte-aux-Cailles 13e qui résiste. Les Versaillais atteignent la Concorde et le faubourg Montmartre. Le Palais de l’Elysée est repris dès le 22 au soir. Les grands incendies de monuments de Paris débutent voir ci-dessous, mais des immeubles d’habitations brûlent aussi, notamment sur la rive gauche rue de Lille et près de Saint-Sulpice. Le 24 mai, les Versaillais occupent le Palais-Royal et le Louvre. Le Quartier latin est pris le soir et les quelque 700 Fédérés qui le défendaient sont exécutés rue Saint-Jacques. L’archevêque de Paris, Monseigneur Georges Darboy, et cinq autres otages sont fusillés par les Communards à la prison de la Roquette dans le 11e arrondissement. Les Fédérés sont acculés dans les quartiers de l’Est parisien, même si certains îlots de résistance tiennent encore dans le 5e et le 13e. Charles Delescluze, délégué à la guerre, est tué le 25 mai près de Château-d’Eau… Le 26 mai, c’est l’épisode de la rue d’Haxo 52 personnes, dont 11 prêtres, détenues à la prison de la Roquette sont fusillées par les Communards. Au total, durant toute la semaine sanglante, environ une centaine d’otages seront exécutés par les Fédérés. Le 27 mai, la fin est proche. Les Communards ne tiennent plus que le nord-est parisien. Les combats sont atroces, notamment au cimetière du Père Lachaise où environ 200 Communards sont réfugiés. On se bat à l’arme blanche entre les tombes. 147 Fédérés seront fusillés le dos au mur qui porte maintenant leur nom et qui est devenu le lieu emblématique pour la célébration de la Commune. Enfin, le 28 mai, c’est la fin. Les dernières barricades de Belleville tombent. Les Versaillais nettoient » le quartier ! Eugène Varlin, célèbre militant socialiste, membre de la première internationale », est exécuté. Un lourd bilan Humainement, le bilan de la Semaine sanglante est désastreux. Il n’y a pas de réel consensus parmi les historiens pour chiffrer le nombre exact des morts mais, globalement, on estime qu’entre 3 000 et 5 000 fédérés sont morts au combat et qu’environ 20 000 autres ont été massacrés. Par exemple, en 1897, un charnier de 800 communards est retrouvé dans le quartier de Charonne. Bien souvent, les exécutions avaient lieu à la mitrailleuse… En comparaison, du côté des Versaillais, il y aurait eu entre 500 et 800 tués et 5 000 blessés. Mais après les exécutions immédiates il y a eu les arrestations et les déportations de Communards. Au total, environ 43 000 personnes hommes, femmes et enfants sont arrêtées. Elles ont été internées au camp de Satory dans des conditions sanitaires effroyables. Des épidémies se développent et des dizaines de détenus sont abattus pour tentative d’évasion. Plusieurs milliers de ces prisonniers sont envoyés dans les ports de l’ouest Brest, Cherbourg, etc. où ils sont parfois internés sur des bateaux… Bref, la répression est féroce. Déportations et amnistie Surtout qu’à tout cela s’ajoutent les sanctions judiciaires. Le 22 mars 1872 est votée une loi autorisant le transport en Nouvelle-Calédonie des Communards condamnés aux travaux forcés. Vingt convois se succéderont entre la France et l’île entre 1872 et 1878, avec un total d’environ 3 800 déportés… dont Louise Michel. Au total, après la Commune, selon un rapport du général Appert, on dénombre 46 835 individus jugés dont 23 727 non-lieux, 10 137 condamnations, 3 313 condamnations par contumace, 2 445 acquittements et… 7 213 refus d’informer ». Sur les 95 condamnations à mort, 25 seront effectives, dont Louis Rossel. On estime également que près de 6 000 Communards ont réussi à fuir à l’étranger, notamment en Suisse, en Belgique et en Grande-Bretagne. Malgré de nombreuses tentatives, engagées dès 1872 - dont une émanant de Victor Hugo -, l’amnistie pour les Communards ne sera vraiment votée qu’en 1880. Les exilés et déportés pourront alors revenir en France. Cependant, cette amnistie ne sera pas totale, et environ 10 000 Communards ne pourront pas en bénéficier. Les grands incendies de monuments parisiens De célèbres monuments de Paris mais aussi des immeubles d’habitations ont été détruits durant la Semaine sanglante. Soit parce que les Communards ont allumé des foyers d’incendie en représailles ou pour retarder l’avancée des Versaillais, soit du fait des bombardements, notamment sur la rive gauche. Le palais des Tuileries, le palais de Justice gothique, l'Hôtel de Ville hérité de la Renaissance, le Palais-Royal et le palais d'Orsay où siégeait alors la Cour des Comptes sont au nombre des monuments les plus emblématiques partis en fumée. L’Hôtel de Ville avait été achevé en 1628 sous le règne de Louis XIII. Des Communards l'ont incendié le 24 mai. Il contenait les archives et la bibliothèque de la ville… parties en fumée. Il en va de même des deux collections de l’état civil parisien antérieur à 1860. La première était archivée au sein de l’Hôtel de Ville, la deuxième au sein du palais de Justice. Après la Commune, l’Hôtel de Ville a été entièrement reconstruit entre 1874 et 1882. Ce ne sera pas le cas du palais des Tuileries… à jamais disparu. D'autres monuments ont échappé de peu aux flammes. Il en va ainsi des Archives nationales, sauvées par le Communard Louis- Guillaume Debock ; du Louvre, de de la Sainte-Chapelle, déjà arrosée de pétrole, de Notre-Dame où un début d’incendie fût éteint par des internes de l’hôpital de l’Hôtel Dieu, installé à côté de la cathédrale… La postérité de la Commune Incontestablement, malgré sa brièveté, la Commune a laissé une trace dans l’histoire, notamment dans celle du mouvement ouvrier. Le philosophe Karl Marx - qui a rédigé l’ouvrage La guerre civile en France », à propos de l’épisode communard - a maintes fois évolué dans son appréciation de la Commune. Avant son déclenchement, il n’y croyait pas, demandant aux ouvriers de mieux se préparer au préalable. Puis il sembla se rallier et se montra admiratif devant le courage des insurgés… avant in fine de modérer l’aspect socialiste » de la révolte. Outre qu'elle fut simplement la rébellion d'une ville dans des circonstances exceptionnelles, la majorité de la Commune n'était nullement socialiste et ne pouvait pas l'être. Avec un tout petit peu de bon sens, elle eût pu cependant obtenir de Versailles un compromis favorable à toute la masse du peuple, ce qui était la seule chose possible alors. À elle seule, la réquisition de la Banque de France eût mis un terme décisif aux fanfaronnades versaillaises ». Karl Marx Même si elle n’était pas marxiste », la Commune a cependant influencé certains événements du XXe siècle ; la révolution russe de 1917, la République espagnole, voire la Chine communiste de Mao. En tout état de cause, la Commune est inscrite dans la mémoire du mouvement ouvrier. En 1936, peu après la victoire du Front populaire, un immense cortège est monté au Mur des Fédérés au Père-Lachaise pour rendre hommage aux Communards. Une tradition du recueillement qui perdure encore aujourd’hui. Pour en savoir plus Les 150 ans de la Commune l'origine 1/5 Les 150 ans de la Commune les lieux emblématiques 2/5 Les 150 ans de la Commune les figures incontournables 3/5 Les 150 ans de la Commune les racines de réformes audacieuses 4/5
Lireaussi - Paris : 50 silhouettes grandeur nature pour marquer le 150e anniversaire de la Commune Les troupes régulières, dont le commandant en chef était Patrice de Mac Mahon, finissent par
Que reste-t-il du Temps des Cerises ? Il y a 150 ans, une brève expérience politique et sociale naît sur les cendres de la défaite contre la Prusse la Commune de Paris. Le 18 mars 1871, une insurrection populaire éclate pour protéger les canons de la Butte Montmartre menacés par le gouvernement conservateur d’Adolphe Thiers. Les insurgés prennent Paris. Ils installent les barricades et s’organisent politiquement. Le 28 mars, la Commune de Paris est officiellement proclamée deux jours après l’élection du conseil de la Commune, gouvernement autonome et ancêtre du Conseil de Paris. Deux mois plus tard, le mouvement sera maté dans le sang jusqu’aux moindres recoins du cimetière du Père-Lachaise. C’est la semaine sanglante ».Entre-temps, durant ces 72 jours, un véritable programme politique, social et démocratique sur fond de liberté est mis en place la séparation de l’Eglise et de l’Etat est votée, des boucheries municipales sont créées, les logements vacants sont réquisitionnés, l’enseignement est valorisé, tout comme l’égalité hommes-femmes ou encore l’ouverture de la citoyenneté aux étrangers. Autant de valeurs et d’idées qui restent gravées 150 ans plus tard dans les différents groupes politiques parisiens au Conseil de Paris et en dehors de l’Hôtel de ville, ravagé à l’époque par les flammes des Communards. La Commune n’est pas morte »A la différence de la Commune de 1871, on ne trouve au Conseil de Paris 2021, aucune trace d’élus anarchistes d’obédience proudhonienne dans l’assemblée. La fédération anarchiste se tient en dehors de l’institution politique mais continue d’en diffuser les idées libertaires et autonomes. En réaction aux récents propos de la droite parisienne qui conteste les célébrations » des 150 ans, le groupe Commune de Paris 1871 a réagi dans un communiqué L’esprit versaillais existe toujours, tapi dans les rangs de cette droite réactionnaire qui ne manque jamais de souligner les oppositions de classes. La preuve ! Cela nous montre qu’il faut rester vigilant et qu’ils ne changent pas. A nous de souligner la modernité des idées de la Commune et de les intégrer dans les luttes d’aujourd’hui. » Le 29 mai prochain, les anarchistes ont annoncé leur présence lors de la montée au mur » des Fédérés, pour montrer que la Commune n’est pas morte ». Si celle-ci comptait dans ses rangs des anarchistes, minoritaires, on y trouvait aussi d’autres tendances. Parmi ses membres, on peut distinguer plusieurs groupes les républicains jacobins, les blanquistes et les socialistes, se réclamant du proudhonisme décentralisateur ou du collectivisme anti-autoritaire et enfin des indépendants », note dans La Commune de Paris 1871 les acteurs, l’événement, les lieux, Claude Latta, professeur d’histoire, chercheur associé à l’université de Saint-Étienne. Enfin, les femmes féministes ont aussi joué un rôle essentiel dans la Commune. En pointe, la militante Louise Michel. Beaucoup des valeurs que nous portons étaient celles de la Commune »Laurence Patrice PCF, adjointe d’Anne Hidalgo chargée de la mémoire et du monde combattant, qui prépare les célébrations en grande pompe du 150e anniversaire, soutient que l’alliance rose-verte-rouge d’Anne Hidalgo se place en héritière des idées et valeurs de la Commune. La Commune est une expérience de démocratie participative qui est un sujet dont on parle beaucoup et qui est une de nos préoccupations. Il y avait une grande modernité des sujets avec un aspect avant-gardiste. Notamment la place des femmes, la liberté d’aimer, l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les plus modestes, l’accueil des étrangers… C’est d’actualité. Beaucoup des valeurs que nous portons aujourd’hui étaient au cœur de celles de la Commune. »De son côté, la droite parisienne ne considère pas la Commune comme une référence politique clé, sans être dans le déni » de cette époque qui fait partie de l’histoire de Paris », rappelle Rudolph Granier, conseiller de Paris et élu du 18e arrondissement.LR. Mais d’autres groupes politiques se revendiquent du mouvement révolutionnaire parisien et le défendent encore. Fin janvier, les écologistes de la capitale ont demandé au gouvernement de reporter le classement du Sacré-cœur, comme monument historique » car construit avec le sang des Communards ». Ce voeu a été voté par les forces de gauche et ce afin de ne pas heurter et respecter ainsi les commémorations liées à la Commune ». Quelques mois auparavant, le préfet d’Ile-de-France avait décidé d'inscrire la basilique au rang de monument historique à l'été 2021. Le gouvernement, par la voix de la ministre de la culture Roselyne Bachelot, s’en était même félicitée. Finalement, son classement ne devrait se faire qu'en 2022. On voit encore des dérives versaillaises au Conseil de Paris »Car Paris est indissociable de la Commune qui marquera aussi le début de l’époque où on se méfie de l’indépendance des Parisiens », note Laurence Patrice. La capitale sera en effet privée de maire de 1871 à 1977. A gauche de la gauche, la Commune résonne toujours. Nous nous en revendiquons pour toutes ses idées novatrices. Malheureusement, 150 ans plus tard, certaines choses peinent à évoluer comme l’égalité salariale », affirme Raphaëlle Primet, conseillère de Paris PCF. 150 ans, c’est l’occasion de marquer le coup, de mettre au goût du jour les idées de la Commune, mettre en avant les valeurs et les avancées dans un but d’éducation populaire. […] En tout cas, je suis surprise de voir que la droite parisienne monte autant au créneau sur le sujet. Avant ils acceptaient un peu le truc, là ils se radicalisent », conclut-elle. Le groupe espère profiter de cet anniversaire pour ressortir un projet des cartons renommer la station de métro Belleville, Belleville – Commune de Paris 1871 ».Toujours à gauche dans l’hémicycle, Danielle Simonnet, conseillère de Paris LFI se pose, elle aussi, en héritière ». Je me retrouve pleinement dans les idées de la Commune, dans sa démarche insurrectionnelle, son patriotisme républicain et une démocratie au service de l’égalité et de la liberté. La Commune a été confrontée à la situation d’urgence sociale et a répondu avec une exigence démocratique », détaille-t-elle. Et de conclure En tout cas, 150 ans après, on voit encore des dérives versaillaises au Conseil de Paris, et un mépris de classe dans les rangs de la droite mais aussi chez les socialistes. Pendant les "gilets jaunes", ils étaient surtout solidaires des familles des vitrines ». Des vitrines sur lesquelles fleurissent encore lors de manifestations quelques tags en l’honneur de la Commune.
Vivela Commune ! par aplutsoc2. En ce 150° anniversaire de la naissance de la Commune de Paris, nous donnons connaissance du discours prononcé ce matin,
Les communistes d’Aubervilliers ont organisé un hommage à la Commune de Paris à l’occasion du 150ème anniversaire de son déclenchement, le 18 mars 1871. C’est au coin de la rue de la Commune de Paris, face à la poste du centre-ville, que s’est déroulé cet hommage. Après avoir écouté la chanson de Jean Ferrat "La Commune" qu’il avait écrite en 1971 pour les cent ans de la Commune, c’est André Narritsens qui a lu l’intervention du Parti communiste, Aurélie Le Meur, secrétaire de section, Anthony Daguet et Soizig Nédélec, conseillers municipaux, n’ayant pas pu participer à ce rassemblement pour raisons professionnelles et sanitaires. Puis Albert Prigent, de l’Association des Amis de la Commune, a présenté celle-ci. Son site est ici Le rassemblement s’est terminé avec "Le Temps des Cerises" Intervention prononcée le 18 mars 2021 à l’occasion du rassemblement organisé par la section d’Aubervilliers du PCF Il y a 150 ans, le 18 mars 1871, le peuple parisien, entendant défendre Paris, refuse d’être désarmé et les femmes de la Butte s’opposent à l’enlèvement des canons installés à Montmartre. La troupe envoyée pour les récupérer met crosse en l’air. Les quartiers de l’Est et du Centre se soulèvent. Adolphe Thiers chef du gouvernement réactionnaire installé récemment dans la capitale pour, selon son expression, la pacifier » s’enfuit à Versailles. Le lendemain le Comité central de la garde nationale annonce la tenue d’élections pour créer le conseil de la Commune. Ainsi s’ouvre une période qui va durer 72 jours au cours de laquelle va se dérouler l’affrontement entre les tenants de l’ordre, vaincus par les Prussiens et qui bénéficient dorénavant de leur complicité contre le peuple de Paris, et ceux qui refusent la capitulation et aspirent à une autre société. Pour eux, l’instauration d’une Commune, c’est-à -dire d’une entité politique jouissant d’une pleine autonomie est indispensable. Dès le 6 janvier 1871 la création d’une Commune à Paris a été revendiquée. La Commune, dans la grande diversité de ses composantes, va, en effet poser la question d’une autre organisation de la société. Fin observateur et analyste de l’événement, Karl Marx écrit dans La guerre civile en France » que la Commune est l’antithèse directe de l’Empire » et que, si l’expression de République sociale » formulée lors la révolution de Février 1848 n’exprimait alors qu’une vague aspiration, la Commune entend non seulement abolir la forme monarchique de la domination de classe, mais la domination de classe elle-même » La confrontation sera d’évidence brutale et il est significatif que le premier décret de la Commune ait été consacré à la suppression de l’armée permanente et son remplacement par le peuple en armes. D’autres décrets suivirent qui concernaient les modes de fonctionnement politiques responsabilité et révocabilité des élus, La Commune ne devait en effet pas être un organisme parlementaire mais un corps agissant, exécutif et législatif à la fois. Parmi les mesures d’organisation sociales et politiques dont la Commune décida du principe et commença leur réalisation on citera la suppression du travail de nuit des ouvriers boulangers, la création d’une commission chargée d’organiser le transfert à des coopératives des ateliers abandonnés, une réorganisation complète de l’instruction publique primaire et professionnelle dégagée de l’emprise religieuse et cléricale, la gratuité affirmée de la fourniture de tous les instruments nécessaires au travail scolaire, la remise totale des loyers des trois derniers mois, l’abolition des officiers judiciaires notaires, huissiers, commissaires-priseurs, greffiers qui deviennent des fonctionnaires, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la suppression du budget des cultes. On notera aussi combien la Commune porte les revendications des femmes, envisage l’égalité salariale, bannit la prostitution, reconnaît l’union libre. Dans un contexte de lourdes menaces, de harcèlements constants des Versaillais et alors même que les conditions de vie demeurent extrêmement difficiles, la Commune réalise, en très peu de temps, une œuvre considérable. La bourgeoisie ne pardonnera pas son œuvre à la Commune. Elle organisera les massacres de la semaine sanglante et les massives répressions dont les déportations en Nouvelle-Calédonie formèrent l’épicentre. Elle développera la calomnie aussi dont on entend aujourd’hui encore quelques refrains. Les empreintes laissées par la Commune sont immenses. Dans les imaginaires révolutionnaires les références à la Commune sont très fréquentes. Ce fut en effet le premier exemple d’une volonté d’émancipation radicale. Un espoir mis en chantier » selon la belle formule de Jean Ferrat. Oui, nous sommes les enfants de la Commune, nous portons haut ses valeurs et ses symboles comme le drapeau rouge qui accompagne ce rassemblement. Nous avons dans Aubervilliers un certain nombre de de noms de lieux qui nous parlent de la Commune, citons dans l’ordre alphabétique Gustave Courbet, Jules Guesde, Louise Michel, Elisée Reclus, Edouard Vaillant, Jules Vallès, Eugène Varlin, Paul Verlaine. Et nous avons aussi cette rue de la Commune de Paris où nous tenons ce rassemblement et qui fut nommée ainsi pour le 100e anniversaire de la révolution parisienne. Et nous dirons, en contrepoint de ce qui fut alors fait, et qui se poursuit d’ailleurs à Paris aujourd’hui, que l’actuelle municipalité ne s’honore pas de son silence. Pour briser ce silence, faisons entendre, en conclusion de ce rassemblement, le cri d’espérance que portait la Commune VIVE LA COMMUNE !
lacommune de paris Dim. 28 Fev. 2021 A l'occasion du 150e anniversaire de la Commune de Paris, nous vous proposons de replonger dans les enseignements récents des recherches sur l'insurrection de 1871, qui font un sort à une petite litanie d'idées reçues et de lieux communs qui saturent l'image de l'événement, et empêchent parfois
FIGAROVOX/TRIBUNE - Une large partie de la gauche s’apprête à célébrer sans recul ni nuance la Commune de Paris. Or, l’événement qui mériterait d’être commémoré ce 18 mars, c’est bien plutôt l’héroïsme de la commune de Kronstadt écrasée par les bolcheviks en 1921, explique l’historien Jean-Louis Panné, éditeur et historien, est l’auteur d’une remarquable biographie, Boris Souvarine - le premier désenchanté du communisme Robert Laffont, 1993 et un des coauteurs du Livre noir du communisme - crimes, terreur, répression Robert Laffont, 1997, qui a fait ce mois de mars, associations et partis de gauche s’apprêtent à célébrer le 150e anniversaire de la Commune de Paris de 1871 dont le premier épisode eut lieu le 18 mars. Libertaires et anarchistes, trotskistes et ex-trotskistes, communistes et ex-communistes et bien d’autres encore s’accordent pour promouvoir la mémoire de l’ tous communient dans l’oubli d’un autre anniversaire, bien plus important et significatif pour les XXe et XXIe siècle. Celui du dernier jour de la Commune de Kronstadt, le 18 mars 1921, réprimée sauvagement par l’armée Rouge, sur ordre de Trotski 2 000 tués lors des combats, 2 000 fusillés et des centaines de massacrés sur place, et 6 500 déportés au premier Goulag dont les deux tiers étaient morts un an plus tard. Cette répression fut menée avec le concours de délégués du Xe congrès du Parti bolchevique qui se tenait au même contre la commissariocratie» que se soulevèrent les marins de la base navale de l’île de Kronstadt, au large de Saint-Pétersbourg. Ces mêmes marins avaient été le fer de lance de la prise du pouvoir par Lénine et les bolcheviks en novembre 1917. À Petrograd, les ouvriers crèvent de faim et de froid ; ils se mettent en grève, surtout contre l’arbitraire du pouvoir de Zinoviev qui règne sur la ville en potentat, soutenu par la Tcheka. En janvier 1918, ils chassèrent les députés démocratiquement élus de l’Assemblée constituante élue au suffrage universel des hommes et des femmes, et qui était réclamée de longue date par tous les opposants au tsarisme. Mais, début 1921, la Russie est exsangue, détruite par trois années de guerre civile et le communisme de guerre» instauré par Lénine, qui reposait sur le pillage et la terreur. Les espoirs de révolution mondiale se sont évanouis avec la défaite de l’armée Rouge devant Varsovie en août lire aussiLe communisme français, un cadavre qui bouge encore, hélas!»À Petrograd, le cœur de la révolution ouvrière de 1917, les ouvriers crèvent de faim et de froid ; ils se mettent en grève pour protester contre les pénuries alimentaires et l’absence de moyens de chauffage, mais surtout contre l’arbitraire du pouvoir de Zinoviev qui règne sur la ville en potentat, soutenu par la militant français Marcel Body, témoin des évènements, a parfaitement décrit cette situation. Les grèves sont violemment réprimées par la Tcheka, le bras armé du régime bolchevique, et les ouvriers ne peuvent assurer la liaison avec les marins de Kronstadt, entrés en rébellion le 28 février. Leur première revendication, essentielle, exigeait la réélection des Soviets au scrutin secret et non plus à main levée comme les bolcheviks l’avaient imposé. Leur première revendication, essentielle, exigeait la réélection des Soviets au scrutin secret et non plus à main levée comme les bolcheviks l’avaient imposé ; puis la liberté de parole et de réunion, la libération des prisonniers politiques, une distribution égalitaire des rations - la nouvelle aristocratie des commissaires bénéficiait déjà d’un régime de faveur -, l’abolition des détachements communistes au sein de l’armée, la liberté d’action pour les paysans, et une production artisanale libre mais sans programme dont les éléments devaient courir tout au long du siècle, jusqu’aux 21 points de revendications des ouvriers du chantier naval Lénine» de Gdansk en août 1981, et au-delà . L’actualité de ce programme ne fait aucun doute puisque perdurent encore des dictatures communistes en notre insurrection antibolchevique et les grèves ouvrières pèsent sur le Xe congrès du parti de Lénine. Celui-ci décide la Nouvelle politique économique destinée à desserrer le carcan de sa dictature sur le terrain économique sans pour autant renier les œuvres» de l’indispensable Tcheka. Il impose aussi l’interdiction des fractions en son sein et procure ainsi à ses successeurs l’outil parfait pour museler toute contradiction au sein du parti, à commencer par celle de l’Opposition ouvrière d’Alexandra Kollontaï. Marx avait souhaité la défaite de la France face à l’Allemagne en 1870. En 1922, lors XIe Congrès suivant, un de ses animateurs, Alexandre Chliapnikov, en réponse à Lénine qui déplorait la quasi-disparition de la classe ouvrière russe, posera une question de bon sens, fondamentale, qui demeure intemporelle Vladimir Ilitch [Lénine] a affirmé hier que le prolétariat comme classe et au sens marxiste du terme n’existait pas», ajoutant Permettez-moi donc de vous féliciter pour être l’avant-garde d’un prolétariat inexistant.» Exclu du parti en 1933, Chliapnikov fut arrêté en 1935 puis exécuté en lire aussiRévolution bolchevique la douloureuse mémoire des Russes blancsVoilà qui nous renvoie à la mystification de Marx à propos de la Commune de Paris dans sa célèbre adresse de 1871 sur la guerre civile en France Marx, saisi par un certain messianisme, fait de l’insurrection parisienne le prototype de la révolution future Le Paris ouvrier, avec sa commune, sera célébré à jamais comme le glorieux fourrier d’une société nouvelle.» . Son compère l’industriel Friedrich Engels devait en rajouter dans sa préface à l’édition de 1891 à La Guerre civile en France Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat.» Autant de proclamations dont Lénine, fondateur d’une prétendue dictature du prolétariat», s’était nourri à un retournement opportuniste extraordinaire, Marx qui avait souhaité, pour des motifs assez bas, la défaite de la France face à l’Allemagne afin que la social-démocratie allemande prenne le dessus sur le mouvement ouvrier français la prépondérance, sur le théâtre du monde, de la classe ouvrière allemande sur la française, signifierait du même coup la prépondérance, de notre théorie sur celle de Proudhon», lettre à F. Engels, 20 juillet 1870 a forgé un mythe qui encore aujourd’hui nourri les commémorations a-critique de la Commune de le 18 mars parisien doit-il encore et toujours occulter le 18 mars de Kronstadt?
Cest aujourd’hui le 150e anniversaire de la Commune de Paris, qui débute le 18 mars 1871 ! Un moment clé pour l'Histoire de la démocratie, avec le suffrage
À l’occasion du 150e anniversaire de la Commune de Paris, le Département présente jusqu’au 31 juillet une exposition d’Éloi Valat, Le Journal de la Commune, aux Archives départementales. Organisée en collaboration avec l’association La Carmagnole, l’exposition propose une sélection de 20 panneaux du peintre et dessinateur Eloi Valat. À partir d’extraits du Journal Officiel de la République française, publié par la Commune, Eloi Valat dessine à la plume, les héros de cet épisode historique. L’ensemble des 70 planches de l’exposition peut être découvert en ligne sur
MgrBatut, évêque de Blois : Commune et Sacré-C œ ur, la chronologie ne coïncide pas !. Suite à cet article qui célébrait le 150e anniversaire de la Commune de Paris, Monseigneur Jean
Publié le 27 mai 2021 à 15h00 Alain Pennec, président de l’association Histoire et patrimoine de Kemperle, a retrouvé les traces de Quimperlois dans les rangs des Communards mais aussi des gardes versaillais qui ont réprimé ce mouvement. Archives Le Télégramme/Stéphane Guihéneuf Des Quimperlois ont participé à la Commune de Paris mais aussi à sa répression rappelle Alain Pennec, le président de l’association Histoire et patrimoine de Kemperle. À l’occasion du 150e anniversaire de la Semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871, qui a écrasé la Commune de Paris et mis un terme brutal à ce soulèvement populaire, l’historien local Alain Pennec revient sur cet épisode de l’histoire de France qui a concerné quelques Quimperlois, mobilisés dans les rangs de l’insurrection ou de la répression. Du côté des Mobiles, il y avait des gardes quimperlois, âgés de 20 à 40 ans, encore disponibles pour renforcer, à l’automne 1870, l’armée régulière de la Loire contre les Prussiens ; puis au printemps 1871, souvent sous la direction de nobles comme Henry de Mauduit, pour lutter contre la Commune, dans les rangs de ceux appelés les Versaillais » », précise Alain Pennec. Mais on trouve aussi des Quimperlois, émigrés à Paris, du côté de la Commune. Des recherches rapides ont permis d’en retrouver quelques-uns. Marie-Élisabeth Borgne, née en 1847, dite la Borgne », couturière, déportée en Nouvelle-Calédonie en 1871, reléguée libérée en 1892, mariée en 1897 avec Paul Le Roy cultivateur né à Paris. Ils résidaient à Bourail. Son mari est mort en 1907 et elle-même est décédée rue Turbigo, à Nouméa. »Déportés en Nouvelle-Calédonie Jean-Marie Nicolas, né en 1835, demeurant à Paris, rue Salneuve 17e arrondissement est serrurier et communard », poursuit Alain Pennec. Jean-Baptiste Dubreil, né lui en 1842, est serrurier, habitant à Paris, rue du Boulet, dans le 12e arrondissement. Issu d’un milieu bourgeois marchand de vins en gros, ce célibataire avait déjà été condamné en 1861 et 1863 pour vol et coups. Le 19e conseil de guerre le condamna le 15 mars 1872 pour faits insurrectionnels » à la déportation dans une enceinte fortifiée ; embarqué à Brest, il arriva à Nouméa le 2 novembre 1872 et fut débarqué presqu’île Ducos. Amnistié le 8 mai 1879, il repartit pour la France le 1er novembre », énumère l’ en 2016 La Commune de Paris a rassemblé des gens venus de tout le pays, attirés par les gros chantiers d’urbanisme de Napoléon III. Paris a attiré aussi de nombreux partisans du changement politique, militants de gauche, Républicains… C’est pourquoi la répression de 1871 a décapité le mouvement ouvrier et laissé prospérer les Réactionnaires et les Modérés. Les dernières estimations aboutissent à plus de 5 000 morts et 45 000 personnes raflées au total par la Répression. 12 000 prisonniers seront amenés après leurs procès, notamment dans la rade de Brest, pour y être parqués sur douze pontons flottants à 80 par cages avant leur déportation en Nouvelle-Calédonie. Ce n’est que le 29 novembre 2016 que les victimes de la répression de la commune furent officiellement réhabilitées », résume Alain Pennec.
5AgC. r368reqqd1.pages.dev/378r368reqqd1.pages.dev/142r368reqqd1.pages.dev/424r368reqqd1.pages.dev/883r368reqqd1.pages.dev/431r368reqqd1.pages.dev/102r368reqqd1.pages.dev/142r368reqqd1.pages.dev/21r368reqqd1.pages.dev/233r368reqqd1.pages.dev/649r368reqqd1.pages.dev/106r368reqqd1.pages.dev/35r368reqqd1.pages.dev/737r368reqqd1.pages.dev/895r368reqqd1.pages.dev/305
150e anniversaire de la commune de paris